Interview – Slomosa

[ENGLISH/FRENCH] Le samedi 4 novembre, la Maroquinerie accueillait ce qui était probablement la plus belle affiche de l’année pour les fans de stoner : les patrons incontestés Elder avec dans leurs bagages le groupe le plus prometteur de la scène, Slomosa. Comme beaucoup nous avions étés instantanément conquis par le premier album des norvégiens et c’était donc l’occasion d’aller en apprendre plus sur eux.

On retrouve donc de gauche à droite Marie (basse), Jard (batterie), Benjamin (guitare et chant) et Tor (guitare).

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Salut Slomosa ! Vous avez passé le mois d’octobre à faire le tour de l’Europe avec King Buffalo et le jour où ça s’est terminé vous avez enchaîné directement sur une nouvelle tournée avec Elder. C’est pratiquement autant de concerts qu’il y a de jours en deux mois. Vous tenez le coup ?

Benjamin : Ça a déjà été pire.

Marie : Ça a déjà été pire ? (rires)

Benjamin : On avait fait dix-sept concerts d’affilée. C’est quoi le maximum qu’on ait fait ici ? Six à la suite ?

Tor : C’est des vacances !

Marie : On en a fait six à la suite, et quand tu as un jour off, c’est comme…

Jard : Terminer la série.

Marie : Et puis tu repars du premier de nouveau.

Jard : C’est toujours sympa d’avoir un jour off pour recharger les batteries et se préparer au prochain concert.

Benjamin : Il nous faut un nouveau record. On veut une nouvelle série de dix-huit !

Le premier album

Votre premier album est sorti pendant le confinement. Ça fait quoi d’enfin arriver à ce jour tant attendu… et de ne pas pouvoir sortir ?

Benjamin : C’est surprenant je dirais, parce qu’au final il est sorti deux ans avant qu’on ait pu le jouer live. Un an et demi au moins. On a eu l’impression de ne pas pouvoir tourner pour défendre cet album. Mais c’était aussi une bonne surprise de finalement être en mesure de le faire.

Tor : Comme c’était si longtemps après la sortie, c’était une scène intéressante. Le temps était comme suspendu.

Jard : La première fois que je vous ai vus jouer live, c’était en passant devant un bar alors que tout était fermé à cause de la pandémie. J’ai vu Benjamin par la fenêtre et j’étais genre… Quoi ?

Benjamin : Ouais, on était en train de jouer un concert en streaming sur internet.

Marie : C’était avant que Jard ne rejoigne le groupe.

Oui, parce que tu as rejoint le groupe après la sortie du premier album.

Jard : Oui, c’était vraiment marrant.

 

Le line up

Vous avez eu des changements de line up entre 2019 et 2020, donc avant et après la sortie de l’album.

Benjamin : Oui, ce n’était pas vraiment un groupe sérieux avant. On n’avait pas de hautes aspirations. Certains ont déménagé pour leurs études. Quand on a sorti le premier single il est apparu assez évident qu’on n’était incapables de jouer live. Alors il a juste fallu qu’on trouve des gens qui voulaient jouer dans Slomosa.

Oui, en préparant cette interview je me suis rendu compte que Marie était assez célèbre en Norvège. Tu es un peu une superstar là-bas ? Qu’est-ce qui t’a poussé à rejoindre un groupe de stoner comme ces mecs-là ?

Marie : Honnêtement, ça faisait treize ans que je jouais dans mon précédent groupe, depuis l’âge de quinze ans. Et quand on s’est séparées, je me suis payé une belle crise existentielle. (rires) Je disais oui à tout. Slomosa n’est pas le genre de musique que je jouais auparavant, mais j’ai un cœur de rock depuis mon adolescence. (rires)

J’ai entendu leur single et j’étais genre « Oui ! Je ne sais pas comment j’y arriverai mais je vais dire oui ! » Ben m’a envoyé le reste de l’album et quand je me suis présentée aux premières répétitions je connaissais déjà à peu près les chansons et ils étaient genre « Oh… OK ! »

Tor : Ouais, les premières répétitions étaient vraiment bonnes.

Benjamin : Je me rappelle qu’on était impressionnés parce que tu étais préparée, mais aussi parce que tu avais ramené plein de bonbons.

Marie : Ouais, j’avais une bonne gueule de bois ! C’était le lendemain du Noël Julebukk.

Benjamin : C’était une très bonne façon de nous acheter. Tu es arrivée avec les bonbons et on s’est dits : « Oh oui, voilà la personne qui nous manquait ! »

Tor : « Elle est prise ! »

Slomosa à la Maroquinerie

Tu es arrivée avec les bonbons et on s’est dits :
« Oh oui, voilà la personne qui nous manquait ! »

Le prochain album

Quand vous avez commencé à tourner après le Covid, vous jouiez déjà des chansons du prochain album qui n’est pas encore sorti.

Benjamin : Oui, il arrive. Mais ouais, ça fait des années qu’on joue des chansons de cet album. (rires)

Tor : On a beaucoup de chansons depuis un moment déjà, mais on n’a pas eu le temps de les enregistrer.

Est-ce que vous les aviez déjà avant la sortie du premier album ?

Benjamin : En fait, seulement certains riffs, pas les chansons entières. L’album qui suivra celui-là aura aussi des riffs de cette même période. C’est seulement après ça que tu te réinventes. C’est comme pour les vieux groupes : les trois premiers albums c’est la musique pour les débuts, et après tu sors l’album de sludge metal. (rires)

Est-ce que le nouveau line up a eu un impact sur le son de Slomosa ?

Benjamin : Il est vraiment meilleur, mais le son n’a pas tant changé que ça. La bande qui a enregistré le premier album, on pouvait à peine jouer live, c’était tellement décousu. C’était marrant mais maintenant c’est différent. Je pense qu’on est tous un peu meilleurs.

Marie : Et puis une grande partie de la basse et de la batterie ont été enregistrées ensemble. Bien sûr il y a eu une certaine préparation, mais on a essayé de retranscrire l’énergie qu’on a en live.

Jard : On est tous dans la même pièce pour garder le son qu’on a en live. Puis il y a des petits overdubs par-dessus, tu vois ?

Stickman Records

Pour cet album vous avez signé avec Stickman Records. Il me semble que Nick d’Elder travaille pour Stickman. Est-ce que vous avez eu l’occasion de travailler avec lui dessus ?

Benjamin : Ouais, il s’occupe plutôt de la partie digitale, parce qu’ils commencent à prendre de l’âge.

Jard : Respecte tes aînés (« Elders ») ! (rires)

Vous pensez que ça vous aidera d’avoir Stickman Records avec vous pour ce deuxième album ?

Benjamin : Ouais.

Jard : Je pense, oui.

Tor : C’est un label qui a une grande réputation, en tout cas pour la scène stoner, je pense.

Jard : Jeannette et Rolf sont vraiment de bonnes personnes, c’est super agréable de travailler avec eux.

Benjamin : On doit quand même faire de la bonne musique, par contre. (rires) Ils sont très professionnels et très transparents.

Marie : On n’a pas encore sorti l’album alors…

Benjamin : Pour l’instant on a sorti un morceau avec eux.

Jeannette et Rolf sont vraiment de bonnes personnes, c’est super agréable de travailler avec eux.

Est-ce que l’enregistrement est terminé ?

Marie : C’est pas entièrement terminé. C’est presque terminé.

Benjamin : Il reste juste quelques voix.

Et vous ne pouvez pas les enregistrer si vous êtes tout le temps sur la route. (rires)

Benjamin : Non. (rires) Mais on rentre bientôt à la maison. J’ai hâte de le terminer.

Jard : Retour à l’hiver, en Norvège.

Benjamin : Retour à la réalité !

Jard : Retour à la neige et la bouillasse.

 

La Norvège

On connait beaucoup de groupes qui nous viennent de chez vos voisins en Suède (Dozer, Lowrider, Truckfighters…), peut-être parce qu’ils bénéficient d’un système éducatif qui leur permet d’apprendre un instrument assez tôt. Comment ça se passe en Norvège ?

Marie : En fait il y a aussi beaucoup de groupes en Norvège.

Tor : Beaucoup de Black Metal. Mais il y a aussi beaucoup plus de stoner/doom maintenant. Beaucoup de bons trucs ces dernières années. On va finir par rattraper les suédois. (rires)

On va finir par rattraper les suédois.

Jard : Gros shout out aux mecs de Suncraft. On a tourné avec eux, c’est des mecs très cools.

Benjamin : Je ne sais pas pourquoi la Suède a cette scène rock, mais il faut dire qu’ils ont le double de notre population. Peut être que ça aide. Il y a beaucoup de groupes en Norvège…

Marie : Mais pas dans la scène stoner.

Benjamin : Et pas beaucoup de groupes de rock internationaux. Le rock mainstream en Norvège est, à mon humble avis, un peu ennuyeux. Mais c’est peut-être le cas partout. Ouais, il y a beaucoup de groupes de stoner, doom, black metal, beaucoup de groupes indés, de shoegaze…

Marie : De punk rock aussi !

Tor : De l’underground.

Benjamin : Ouais, c’est beaucoup d’underground.

Jard : Mais je pense que ce sera intéressant de voir ce qu’il se passe après le Desertfest à Oslo, ça devrait ouvrir la voie. Peut être que les gens découvriront la scène stoner. Ce sera intéressant de voir comment ça évoluera à partir de là.

Mais on a aussi Høstsabbat, qui est un gros festival à Oslo et qui est très bon. Ça se passe dans une église.

 

Slomosa symphonique

En parlant d’église… Vous avez joué une version symphonique de « Psykonaut » dans une église, et il me semble que vous aviez de la famille dans l’orchestre ?

Benjamin : Oui, ma mère. C’est un événement où l’orchestre joue avec des groupes et artistes. C’est organisé par Voss Sparebank. Ils nous ont demandé si on voulait le faire. J’ai joué du violoncelle dans cet orchestre quand j’étais plus jeune. Mais je n’étais pas le meilleur membre. Je m’ennuyais un peu, j’imagine. J’ai joué un concert avec eux en tant que membre de l’orchestre, mais ce n’était pas si génial. (rires)

Marie : Maintenant c’est toi la star ! (rires)

Benjamin : Mais c’était vraiment sympa. C’était difficile d’avoir tout le monde accordé pour arriver à ce que tu espères que ça puisse donner. Maintenant on pense qu’on devrait faire un album entier avec eux ! Un concert complet ! Ce serait génial de faire un « Symphony & Metallica », ce genre de truc un peu cheesy.

Jard : Peut-être qu’on aura des cordes sur notre prochain album… (rires)

Tor : Ça fait un moment qu’un groupe de rock n’a pas fait de « groupe & symphony » alors on va relancer ça. (rires)

Benjamin : C’est cool de faire ça avec un orchestre amateur comme ça et pas avec un orchestre national comme c’est le cas d’habitude.

Marie : Je pense qu’on déchirerais ça. (rires)

Benjamin : Oui, on déchirerais mais ce serait trop bien ! (rires) Il nous faut un orchestre hardcore rock n’ roll d’amateurs.

Jard : Un orchestre underground. (rires)

Le résultat final était très bon. Le morceau était parfait pour ça.

Tor : Il n’y a pas eu de discussion concernant le morceau choisi. De tous les morceaux de l’album on s’est dits « Il faut qu’on fasse « Psykonaut » », la chanson la plus épique.

Benjamin : Elle a une tonalité qui fait très romantisme national norvégien. Elle le même genre de vibe qu’on retrouve dans la musique folklorique norvégienne. Le riff principal a cette même tonalité. Je l’ai entendu quand les cordes l’ont joué. Je me suis dit : « Oh merde, ça sonne comme Edvard Grieg ! »

Alors ça vous correspondait bien.

Benjamin : Ouais, tu peux pas cacher tes racines. (rires)

Slomosa - Slomosa

Les artworks

Maintenant parlons un peu des visuels. Votre premier album a juste votre logo. Il a été réalisé par Elsa Enestig, c’est une amie à vous ?

Benjamin : Oui, c’est mon ex-copine.

OK, alors elle ne travaille plus avec vous ?

Benjamin : Si, elle continue. Elle a fait l’artwork de « Cabine Fever » et elle est en train de s’occuper de « Rice ». Pour l’album, je ne sais pas ce qu’on fera. Je pense que ça devrait être la même chose ou quelque chose qui ait un lien logique. C’est difficile de choisir. Ou peut être qu’on devrait utiliser une photo… Il y a beaucoup de possibilités différentes.

Tor : On n’en a encore jamais vraiment parlé. (rires)

Jard : Non, on n’en a pas encore parlé. (rires)

Marie : Peut-être que cette fois ça devrait être un cheval ou un renne à la place ? (rires) Ou un élan ? Non, pas un élan !

Benjamin : Peut être nous sur des chevaux. (rires) On verra, mais en tout cas c’est toujours elle qui s’en occupe. Elle fera au moins cet album et les singles, et pour la suite on verra.

 

C’était aussi un ami à vous, Andreas Emil Lund, qui a réalisé le clip de « Cabin Fever ».

Benjamin : Oui, c’est un de mes amis d’enfance.

Il a été nominé au Bergen International Film Festival.

Benjamin : Ouais, il a pas gagné mais il a été nominé. Ce mec a tout appris tout seul en quelques années et depuis il poursuit cette passion et il a été nominé pour plusieurs de ses productions. Maintenant il fait des trucs pour le New York Times et plein de choses différentes alors…

Alors maintenant il est trop bien pour vous. (rires)

Benjamin : Ouais, alors il est devenu un peu trop bon pour nous. (rires)

Est-ce que vous lui aviez donné des instructions ?

Benjamin : Non, on lui a juste dit « fais ce que tu veux » et il avait deux semaines. Il a fait ça en moins de deux semaines.

Tor : C’est impressionnant.

Marie : Ouais.

Jard : Ouais, très impressionnant.

Alors est-ce que vous avez d’autres projets de clips pour ce nouvel album ?

Benjamin : Ouais, il faut qu’on enregistre des clips cette fois.

Marie : On a un Google Doc où on met toutes nos idées.

Jard : Mais il faut encore qu’on arrive à choisir entre les idées qu’on a. (rires) On a aussi The Buried Herald qui nous suit sur cette tournée et qui prend de très bonnes photos. C’est un photographe néerlandais.

Marie : C’est aussi notre chauffeur !

Jard : C’est un très bon conducteur. On l’a rencontré au Desertfest à Anvers en 2021. C’était le premier concert qu’on jouait à l’étranger.

Slaves to the music

Qu’est-ce qui vous attend après cette tournée ?

Benjamin : On termine l’album. Et puis…

Marie : Et puis on repart en tournée ! (rires)

Benjamin : Et puis on sortira bientôt un nouveau single. Puis un nouveau single. Puis l’album. Et on ensuite on tournera.

Si ce n’est pas trop personnel, comme vous avez l’air d’être toujours en tournée tout le temps… Est-ce que c’est devenu votre vie maintenant ?

Benjamin : Ouais, on a une seconde vie aussi. A la maison on est normaux. (rires)

Marie : Oui on a des seconds jobs.

Tor : On ne peut pas encore vivre de ça.

Jard : Mais on s’en sort.

Benjamin : Si on pouvait tourner toute l’année, on tournerait toute l’année.

Si on pouvait tourner toute l’année, on tournerait toute l’année.

Ces dernières années il y a eu de nombreuses discussions sur le coût que représentent les tournées. Certains annulent même des tournées parce qu’ils ne s’en sortent plus financièrement. Quel est votre point de vue là-dessus ?

Benjamin : Je ne vois pas de quoi ils parlent. (rires)

Marie : On tourne et on ne devient pas riches, mais c’est vraiment quelque chose d’important pour nous.

Tor : Faire toutes ces tournées maintenant, c’est un investissement pour le futur.

Marie : Et je pense qu’on a la chance d’être à un point de nos vies respectives qui nous permet de le faire. On a assez peu d’obligations chez nous.

Tor : Pas d’enfants.

Benjamin : On ne fait pas trop la fête. On est trop vieux pour cette merde. Et j’imagine que c’est fun de faire des concerts, de rencontrer des gens. C’est un bon moment à vivre. Ça vaut la peine de le faire.

Marie : On regretterait de ne pas avoir saisi cette opportunité. Quand j’aurai 70 ans, si j’arrive à 70 ans, je serais assez énervée contre moi-même de ne pas l’avoir fait.

Quand j’aurai 70 ans, si j’arrive à 70 ans, je serais assez énervée contre moi-même de ne pas l’avoir fait.

Jard : C’est clairement beaucoup de travail, mais ça en vaut la peine.

Benjamin : Je me sens privilégié. Financièrement, on n’a jamais été déficitaires. On vend beaucoup de merch. Et puis tu dois le faire ne serait-ce que pour t’exposer auprès des gens.

Et puis on est norvégiens alors on reçoit beaucoup d’aides de l’Etat. Ça place les groupes norvégiens dans une situation assez favorable. Aucun des groupes des autres pays ne bénéficient de ça. A part peut être les groupes canadiens il me semble avoir entendu, mais tu ne vois jamais de groupes canadiens. Sans le support de l’Etat, ça marcherait quand même. On ne perdrait quand même pas d’argent. Mais ce serait beaucoup plus difficile de gérer financièrement et de se payer.

Tor : D’arriver à tourner autant qu’on le fait.

Benjamin : Je n’ai pas l’impression d’être un esclave. Dans tous mes jobs normaux je pense à combien je gagne, mais ce n’est jamais le cas quand je suis en tournée.

Marie : Il faut probablement qu’on explique cette histoire d’esclave. C’est juste une private joke.

Benjamin : Ce n’est pas une blague, on est des esclaves.

Jard : Des esclaves de la musique (« Slaves to the music ») (rires)

Benjamin : On est des esclaves musicaux. Des esclaves de tournée. Des esclaves du groupe.

Marie : Et surtout, comme on est toujours la première partie, on est un peu les moins gradés.

Benjamin : Ils ont été super sympas sur cette tournée par contre.

Marie : Tous les groupes avec qui on a tourné, les têtes d’affiches ont toujours été super sympas. C’est juste une blague.

Donc c’est un peu « Happiness in Slavery ».

Benjamin : Je veux dire, les esclaves, ils chantaient et ils jouaient de la musique. (rires)

Merci à vous et je vous souhaite le meilleur pour la suite !

Tous : Merci !

 


ENGLISH VERSION

Hi Slomosa! You’ve spent the whole month of October touring Europe with King Buffalo and the day it ended you jumped straight into another tour with Elder. That’s almost as many shows as there are days in two months, how are you holding up?

Benjamin: It’s been worse.

Marie: It’s been worse? (laughs)

Benjamin: We’ve done seventeen in a row. What is the maximum we’ve done here? Six in a row?

Tor: It’s a vacation!

Marie: We’ve done six in a row, and then if you have one day off it’s like…

Jard: Ending the streak.

Marie: And then you’re like on one again.

Jard: It’s always nice to have a day off to reload the batteries and be ready for the next show.

Benjamin: We need a new record. We need an eighteen!

The first album

Your first record was released during the lockdown. What was it like to finally get to this day… when you’re not allowed to go out?

Benjamin: Surprising I would say, because it was released two years before we could play it live. One and a half year at least. It felt like we couldn’t tour for that record. But it was a nice surprise to finally be able to do it after all.

Tor: Because it was so far after the release, it was an interesting scene. The momentum was like held up.

Jard: The first time I saw you guys live, I just went past a local bar and everything was closed because of the pandemic. I saw Bejamin in the window and was like… What?

Benjamin: Yeah, we were playing an online concert.

Marie: That was also before Jard joined the band.

Yeah, because you joined the band after the release of the first album.

Jard: Yeah, it was really funny.

 

The line up

You had some line up changes between 2019 and 2020, so before and after the album.

Benjamin: Yeah, it wasn’t a very serious band before. We didn’t have any high aspirations. Some moved away to study. When we released the first single it was pretty obvious that we couldn’t play live. So we just had to get people who wanted to play in Slomosa.

Yeah, I did some research and found out that Marie is pretty famous in Norway. You’re like a superstar over there? What made you want to join a stoner band like these guys?

Marie: To be honest, I played in my former band for thirteen years, since I was fifteen. And when we quit I had quite an existential crisis. (laughs) I just said yes to everything. Slomosa isn’t the kind of music I was doing before, but I’ve had a heart of rock since I was a teenager. (laughs)

I’ve heard their single and I was like “Yes! I don’t know how to do this but I’ll say yes!”. Ben sent me the rest of the album and when I showed up at the first practice I kind of already knew the songs and they were like “Oh… OK!”

Tor: Yeah, the first rehearsal was really good.

Benjamin: I remember us being impressed because you were prepared, and also you brought a lot of candy.

Marie: Yeah, I was very hangover! It was the day after Christmas Julebukk.

Benjamin: It was a very easy way of buying us. You came with the candy and we were like: “Oh yeah, that’s who we’re missing!”

Tor: “She’s in!”

Slomosa at La Maroquinerie

You came with the candy and we were like:
“Oh yeah, that’s who we’re missing!”

The next album

When you started touring after Covid you already played some songs from the next album which isn’t released yet.

Benjamin: Yeah, it’s coming. But yeah, we’ve played songs from that album for many years. (laughs)

Tor: We’ve had a lot of songs for a lot of time but we haven’t had the time to record them.

Did you have them even before the first album?

Benjamin: Actually, just some of the riffs, not the songs. The next album after this one will also have riffs from the same period. And then after that you reinvent yourself. That’s like old bands: the first three albums are music made for the start, and then we come with the sludge metal album. (laughs)

Did the new line up have an impact on the sound of Slomosa?

Benjamin: It’s a lot better, but the sound hasn’t changed that much. The gang that recorded the first one, we could barely play together live, it would be so untight. It was fun but it’s different now. I think everyone is just a lot better.

Marie: And also a lot of the drum and bass have been recorded together. Of course there’s been some preparations but we’ve been trying to catch the energy we have live.

Jard: We’re all in the room together to keep the sound we have live. And then there’s just some small overdubs and stuff on top of the core in a sense, you know?

Stickman Records

For this record you signed with Stickman Records. I believe that Nick from Elder works for Stickman. Did you get to work with him?

Benjamin: Yeah he does more like, the digital stuff, because they’re getting older.

Jard: Respect your Elders! (laughs)

Do you think it will help you to have Stickman Records for this second album?

Benjamin: Yeah.

Jard: I think so.

Tor: They’re a highly regarded label, especially in the stoner scene I think.

Jard: Jeanette and Rolf are such nice people, super nice to work with.

Benjamin: We still have to make good music though. (laughs) They’re very professional and very transparent.

Marie: We still haven’t released the record so…

Benjamin: We have released one song with them.

Jeanette and Rolf are such nice people, super nice to work with.

Is the recording done?

Marie: It’s not all done. It’s close to done.

Benjamin: Just some vocals left.

You can’t do them when you’re touring all the time. (laughs)

Benjamin: No. (laughs) But soon we’ll go home. I’m looking forward to getting it finished.

Jard: Back to the winter in Norway.

Benjamin: Back to reality!

Jard: Back to the snow and slush.

 

Norway

We know a lot of bands from your neighbors in Sweden (Dozer, Lowrider, Truckfighters…), maybe because they’ve got an education system that lets them learn an instrument from a very young age. How is it in Norway?

Marie: There’s actually a lot of bands in Norway as well.

Tor: Lots of black metal. But there’s a lot more stoner/doom bands coming out of Norway now. A lot of good stuff happening the last couple of years. We’re coming after the swedes. (laughs)

We’re coming after the swedes.

Jard: Big shout out to the guys in Suncraft. We had them on tour as well. Very cool guys.

Benjamin: I don’t know why Sweden has that rock scene but there’s twice the amount of people. Maybe that does it. There’s a lot of bands in Norway…

Marie: But not in the stoner scene.

Benjamin: And not a lot of international rock bands. Mainstream rock in Norway is, in my opinion, a little bit boring. But it probably is everywhere. Yeah, there’s a lot of stoner and doom bands, black metal, a lot of indie bands, shoegaze…

Marie: Punk rock as well!

Tor: Underground stuff.

Benjamin: Yeah, it’s a lot of underground stuff.

Jard: But I think that it will be interesting after the Desertfest in Oslo, that will open up some space. Maybe people will be more aware of the stoner scene. It will be interesting to see how it evolves from there.

But we also have Høstsabbat, which is a big festival in Oslo, a really good one. It’s in a church.

 

 

Symphony & Slomosa

About a church… You did a symphonic version of “Psykonaut” in a church, with some family members in the orchestra?

Benjamin: Yeah, my mother. It’s an event where the orchestra plays with bands and artists. It’s Voss Sparebank who hosts it. They asked us if we wanted to do it. I played the cello in that orchestra when I was young. But I wasn’t the best member. I was a little bit bored, I guess. I played a concert with them as a member of the orchestra, but it wasn’t that great. (laughs)

Marie: Now you’re the star! (laughs)

Benjamin: But it was really nice. It was hard to have everybody in tune and to achieve what you hope it could be. Now we think we should do a whole album with them! A full concert! It would be awesome to do a “Symphony & Metallica”, do something cheesy like that.

Jard: Maybe we’ll have some strings on our new album… (laughs)

Tor: It’s been a while since a rock band did a “rock band with symphony” thing so, we’ll bring it back. (laughs)

Benjamin: It’s cool to do it with an amateur orchestra like that, not doing it with a national orchestra like people do.

Marie: I think we would nail that. (laughs)

Benjamin: Yeah we would nail that but it would be too good! (laughs) We need a hardcore rock n’ roll amateur orchestra.

Jard: Some underground orchestra. (laughs)

The final result was really good. The song was perfect for that.

Tor: There was no discussion about what song to do. Out of all the songs of the album we thought “we’ve gotta do Psykonaut”, the most epic song.

Benjamin: It’s got a very Norwegian national romantic tonality to it. It has the same kind of vibe as Norwegian folk music. The main riff has the same kind of tonality. I heard it when the strings played the riff. I was like: “Oh fuck, it sounds like Edvard Grieg!”

So it was a good fit for you.

Benjamin: Yeah, you can’t hide your roots. (laughs)

 

Slomosa - Slomosa

 

The artworks

Now let’s talk about the visuals. Your first album just has your logo on it. It was designed by Elsa Enestig, is she a friend of yours?

Benjamin: Yeah it’s my ex-girlfriend.

OK, so she no longer works with you?

Benjamin: She does. She did “Cabin Fever” and she’s doing “Rice”. The album, I don’t know what it’s gonna be. I feel like it should be the same or a relation. It’s hard to choose. Or should we use a picture… There’s a lot of different things we could do.

Tor: We’ve never really spoken about this. (laughs)

Jard: No, we haven’t talked about this yet. (laughs)

Marie: Maybe it should just be a horse or a reindeer instead? (laughs) Or a moose? No, not the moose!

Benjamin: Maybe us on horses. (laughs) We’ll see, but she still does it. She’ll at least do it for that album and the singles, and then we’ll see.

 

 

It was also a friend of yours, Andreas Emil Lund, that did the video for “Cabin Fever”.

Benjamin: Yeah, that’s a childhood friend of mine.

And it was nominated at the Bergen International Film Festival.

Benjamin: Yeah, it didn’t win but it was nominated. So that guy, he taught himself how to do it in just a couple of years and he since follows that passion and has been nominated for several things he’s made. Now he makes shit for the New York Times and all kinds of stuff so…

So now he’s too good for you. (laughs)

Benjamin: Yeah, so he is a little bit too good for us. (laughs)

Did you give him any instructions?

Benjamin: No, we said “do what you want” and he had two weeks. He made that in less than two weeks.

Tor: That’s impressive.

Marie: Yeah.

Jard: Yeah, really impressive.

So do you have plans for new videos for this new album?

Benjamin: Yeah, we have to record videos this time.

Marie: We have a Google Document where we put all our ideas.

Jard: But we still have to figure out what to choose from the ideas we have. (laughs) We also have The Buried Herald following us on this tour and taking some good photos. He’s a photographer from the Netherlands.

Marie: He also drives us!

Jard: He’s a good driver. We met him at the Desertfest in Antwerp in 2021. It was the first show we did abroad.

 

Slaves to the music

What’s next for you after this tour?

Benjamin: We finish the album. And then…

Marie: And then we tour again! (laughs)

Benjamin: And then we’ll soon release another single. And then we release another single. And then we release the album. And then we tour.

If it’s not too personal, as you’re always on the road all the time… Is this your life now?

Benjamin: Yeah we have a second life as well. Back home we’re normal. (laughs)

Marie: Yeah we have second jobs.

Tor: We can’t live off this yet.

Jard: We make it work.

Benjamin: If we could tour all year, we would tour all year.

If we could tour all year, we would tour all year.

There’s been a lot of talk about the cost of touring these last few years, some even cancelling tours because they were unable to make it work financially. What’s your point of view on this?

Benjamin: I don’t know what they’re talking about. (laughs)

Marie: We’re touring and we’re not getting rich, but we really care about this.

Tor: Doing all this touring now is an investment in the future.

Marie: And I guess that we’re lucky to be in a place in our lives where we’re able to do it. We don’t have a lot of obligations at home.

Tor: No kids.

Benjamin: We don’t party too hard. We’re too old for that shit. And I guess it’s fun to play concerts, to hang out with everybody. It’s a good time. It’s worth doing.

Marie: We would regret not to take this opportunity. When I’m like 70, if I get to 70, I would be pissed off if I didn’t do it.

When I’m like 70, if I get to 70, I would be pissed off if I didn’t do it.

Jard: It’s definitely hard work but it’s totally worth it.

Benjamin: I feel privileged. Financially it’s never been worth less for us. We sell a lot of merch. Also you have to do this to expose yourself to people.

And we are Norwegian so we have a lot of support from the state. It puts Norwegian bands in a fortunate situation. None of the other bands from other nations have the same thing. Except maybe for Canadian bands I heard, but you never see a Canadian band. Without the support from the state, it would still work. We still wouldn’t lose money. But it would be a lot more challenging to manage financially and get paid.

Tor: To be able to tour as much as we do.

Benjamin: I don’t feel like a slave. In all my normal jobs I think about what I earn, but I don’t ever think about it while I tour.

Marie: We should probably explain the slave thing. That’s just been an internal joke.

Benjamin: It’s not a joke. We are slaves.

Jard: Slaves to the music. (laughs)

Benjamin: We are musical slaves. We are touring slaves. We’re slaves to the band.

Marie: And also as a support band, lowest in rank.

Benjamin: They’ve been very nice on this tour though.

Marie: All the bands we’ve toured with, the main acts have been super nice. It’s just a joke.

So this is “Happiness in Slavery”.

Benjamin: I mean, the slaves, they would sing and play music. (laughs)

Thank you guys and I wish you the best for what’s to come!

All: Thank you!