King Gizzard and the Lizard Wizard ✖︎ Flying Microtonal Banana

Un charme frénétique ou une frénésie charmante ?

Premier d’une série de 5 albums prévus en 12 mois, Flying Microtonal Banana ouvre le feu d’une année 2017 irrémédiablement marqué par les King Gizzard and the Lizard Wizard. Si il fallait déjà être sacrément difficile pour ne pas apprécier leurs envolées chtarbés dans le psyché, la folk et le hard rock, ce millésime finira sûrement d’embarquer les derniers sceptiques.
Débutant par un souffle, « Rattlesnake » lance le disque sans perdre son auditeur habitué aux longs délires des australiens jamais à court de nappes bouclées, enrobées de métaphores animales, soutenues par une section rythmique hypnotique et par des flûtes improbables pendant plus de 7 minutes. « Melting » et « Open Water » se dotent elles du charme du serpent à sonnettes précité, en citant des influences orientales jamais vues jusqu’ici dans la carrière déjà interminable des Gizzard.

Autre différence, la production gagne en clarté notamment sur la voix moins empêtrée dans un effet low-fi fatiguant à la longue. Pour autant, ils n’oublient pas d’être divertissant et garde le tempo d’un Nonagon Infinity ou les meilleurs moments d’I’m In Your Mind Fuzz : des titres tendus se mêlent donc à des passages planants, les deux fonctionnant parfaitement sans donner un album schizo. De l’épopée speed d’« Open Water » à la ballade « Sleep Drifter », il n’y a qu’une piste et l’une des grandes forces de ce disque est son homogénéité et sa capacité à fondre les morceaux. Jusqu’à même intégrer sans jurer une chanson Tarantinesque aux accents western avec leur première voix féminine. Une grande réussite nommée « Billabong Valley ».

Reçu 5 sur 5

Les percussions incessantes, les guitares folles, la voix déraillante, les transitions non-stop entre les morceaux : la recette des King Gizzard tourne à fond de cale avec ce neuvième album en 5 ans. Elle évolue à petits pas mais sûrement et il est difficile de voir le moindre « concurrent » dans leurs roues. Alors que ces cons ont changé les fréquences de leurs instrus et se targuent de jouer faux sur pas moins de 5 albums à venir ! Va savoir si le rythme est tellement frénétique que nous commençons à nous prendre dans leur transe pour ne plus y voir y clair et perdre tout sens critique. Pour le moment, on a hâte d’entendre le suivant !