LES TRANSMUSICALES 2022

Les Transmusicales fêtaient leur 44ème édition en 2022 et c’était pour nous une grande première et certainement pas la dernière ! Retour sur les 5 groupes qui nous ont scotché et réchauffé dans un week-end où tu croises des festivaliers en combo doudoune/bonnet voire en combi de ski.

Une organisation ficelée et rôdée dont on ne sent pas les coutures, jamais mise à mal ni pressurisée. C’est aussi à ça qu’on reconnait les bons festivals et les Trans pourraient donner des leçons dans le registre de la logistique. Il n’y avait bien que les températures qui étaient négatives pendant ce week-end vu comme tout se déroule sans aucune attente, ni problème sur place. Ce qui joue également sur l’humeur des festivaliers, agréables et détendus. Un vrai sans faute, jusque dans les navettes qui débarquent toutes les 5 minutes pour vous déposer sans encombre au Parc Expo ou dans le centre ville. Cette facilité à jongler d’une salle à l’autre, de changer de jauge, d’ambiance et de retrouver la même qualité de production sonore et visuelle et toujours avec le même plaisir. On peut dire sans se planter, ni forcer que ceux qui disent qu’ils n’aiment pas les festivals ne sont pas allés à Rennes au mois de décembre…

MEULE rime avec claque dans la gueule.

Les formations à deux batteurs font rarement dans la dentelle. MEULE ne vient de toute façon pas de Calais mais de Tours et leur ouverture des scènes le jeudi nous a choqué pour la totalité du week-end. Puissant, enjoué et constamment inspiré, le trio nous a régalé. Avec en bonus, ses machines prêtes à raccorder les télécommunications du monde entier ou cette guitare sortie de derrière les fagots pour quelques morceaux, la scénographie est vraiment réussie. Tout comme le chant jamais évident à gérer quand on est en même temps derrière les fûts. Plus qu’une rampe de lancement pour la programmation, c’est LE concert que l’on retient des Trans.

L’assurance de Kitch.

Originaire de Lyon, Kitch est arrivé dans la salle biscornue de l’UBU avec une attitude de conquérants et à les voir, on comprend pourquoi. Sûrs de leurs forces mais jamais trop, charismatiques et funs, ils nous ont balancé un set intense avec un sacré sens du rythme. Un chanteur assez frontal, un guitariste le sourire vissé à la moustache et une ambiance bon enfant qui se dégage d’un vrai concert rock qui nous aura parfois penser à Ghinzu. Ils seront à l’International à Paris le vendredi 24 février, passage obligatoire si vous êtes dans les parages…

Jan Verstraeten, le crooner fou.

C’est con ou cliché à dire mais certains artistes changent totalement de catégorie sur scène. Jan Verstraeten pourrait sonner assez générique mais en quelques secondes, il enflamme la scène. Via son porté de micro féroce, sa voix forte et généreuse et un style bien à lui qui emballe la foule. On pense par moments à Father John Misty pour l’attitude, le genre musical et la comparaison tient la route. Moins fan de ses covers solos de Britney Spears qui lui ont permis aussi de se faire connaître, ça aura été la grande surprise du vendredi soir.

Porchlight, la caution anglaise.

Porchlight fait du rock anglais. Et non, ce n’est pas parce qu’on accole ces deux mots qu’ils sont forcément porteurs d’un post-punk politisé. Plutôt à ranger du côté des équilibristes d’At The Drive-In ou des récents Black Country New Road et ce même si leur ‘Country Manor‘ pourrait les cataloguer rapidement. Un jeune groupe original, bien rôdé et qui intrigue… Côté rock, on aurait pu citer les efficaces belges de SONS mais leur style plus traditionnel nous a paru plus redondant.

Tago Mago, vous reprendriez bien un peu de transes dans vos Trans ?

Nos régions ont du talent et Tago Mago prouve encore la richesse de l’Ille-et-Vilaine. Un duo clavier/batterie accompagné d’un saxo pour certains morceaux nous ont servi un show au diesel, avec un démarrage assez calme avant d’envoyer sévèrement dans sa deuxième moitié. Les percussions puissantes, de beaux moments de transes et une belle énergie communicative au sein du groupe. On imagine déjà le groupe passer encore un cap avec un habillage visuel pour accompagner leur musique. Le France/Angleterre en foot s’étant fini quasiment au même moment, cela n’a pas gâché la fête d’un Hall 8 bien rempli. Tout le projet s’est construit autour du kiff de Léo et Joris et leurs capacités respectives à s’étonner en improvisant, à les voir se sourire sur scène on voit que l’entreprise a de beaux jours devant elle…

L’électro, pour ses décibels, ses lights et nos cervicales.

En dernier larron de cette sélection d’artistes, on tire notre chapeau aux choix électro du week-end et à la salle Greenroom. Rein et ses danses synchronisées qui mettrait TikTok en sueur, Agoria et son installation vidéo du futur, Double Trouble et son ambiance démoniaque ou dans son style « playlist Spotify avec une grosse install » Bellaire qui a osé nous balancer du Gala sans couiner.

C’était moins pour nous…

Sans jouer les rabats joies, on aura moins goûté le gênant mélange entre Joy Division et Charles Aznavour d’Astéréotypie, le Hot Cheap coupé à l’eau des Sworn Virgins dans un Hall 9 beaucoup trop grand pour eux ou alors Kid Kapichi qui est devenu assez insipide après un sympathique premier album. Mais après tout, la beauté des Trans c’est de se laisser porter et nous avons souvent passé notre chemin après avoir tenté notre chance…

Si vous aimez les festivals, allez aux Trans. Si vous ne les aimez pas des masses, allez-y quand même. Il ne faudra pas oublier sa curiosité et l’envie de se laisser porter par des artistes, l’ambiance, les lieux et l’organisation feront le reste.

A l’année prochaine !