DOWNLOAD FESTIVAL ☭ Jour 3

C’est les mollets douloureux et la langue pâteuse que ce reportage de l’extrême continue pour le lundi ou deux scènes subsistent pour retrouver les Guns’N’Roses en tête d’affiche.

12 ans plus tard, le retour de Davis & Jonathan.

Pas croisé depuis un Zenith de Lille en ce jour fatidique du 06 Juin 2006, Jonathan Davis est de retour avec un album solo et un tout nouveau groupe. Contraint de reprendre une bouffée d’oxygène entre chaque morceau à l’époque, il apparaît ici en pleine forme : aminci, avec une voix tellement clean qu’on la croirait retouchée et portant même un pantalon qui ne possède pas 3 bandes. Musicalement, le set contient essentiellement des nouvelles compos et des titres de la B.O de Queen of the Damned. Un mélange sentant bon 2002, en tout cas assez pour mobiliser les foules en début d’aprem avec en bonus pour cette journée une petite avancée qui fait la diff sur la Main Stage.

Le buzz du moment, ce sont les très jeunes Greeta Van Fleet. N’ayant pas encore bouclé leurs croissances, les 3 frères et un pote ont bien digérés Led Zeppelin pour chauffer la tente de la Warbird. A peine un EP de 8 titres en poche, ils superposent les jams, riffs à la seventies et notes très très hautes. On oubliera le petit problème de chant côté sono sur les deux premiers morceaux pour continuer de se demander à la fin du set comment les jeunots vont évoluer. Éclatant déjà de maîtrise et d’assurance, ce sera très curieux de les voir évoluer. Écoutez donc « Highway Tune » pour vous faire un avis, cela vous laisse le temps de booker votre place pour l’Elysée Montmartre le 26 Octobre 2018.

Des flingues, des solos, des meufs et un piano.

A l’heure de Volbeat, c’était surtout le moment de se sustenter. Un burrito pas top, une bière pour remettre les compteurs à zéro et l’oreille distraite entendant ce métal plus relou que lourd ne nous a pas convaincu de tendre l’autre. Et puis arriva, une animation de tank nous tirant dessus, avec le chien du Download Festival en fond. Voilà à quoi ressembler les 20 premières minutes du show des Guns’N’Roses,en retard. Avec un Axl Rose partageant sûrement le même chirurgien esthétique que Donald Trump et un Slash absolument improbable dans ses solos, les Guns ont mis le temps mais sont bien venus pour assurer. La setlist aura fait le taf avec les tubes comme « Welcome To The Jungle » assez tôt dans le set, l’épique « November Rain » avec Axl au piano et Slash au solo et « Paradise City » pour la fin pour ne citer qu’elles. Et que dire de cette émouvante et bienvenue cover de « Black Hole Sun » ? La scénographie était aussi de qualité avec un écran doublé d’une scène en escaliers projetant le reste des animations. Un vrai show à l’américaine comme eux seuls peuvent le faire, quitte à partir dans le grotesque si on s’attarde sur les fringues de Rose ou les quelques anims kitschs contenant toujours une femme à poil. Mais c’est ça qu’on aime chez les Guns : c’est too much et ça rappelle des souvenirs. Si l’on compare à la claque de la veille, on pourrait reprocher une foule statique et une voix pas toujours en place mais ce bond dans les années 90 valait le coup d’oeil et l’heure d’attente pour sortir du parking. Un live complet de leur live à Rio comme extrait.

Feu d’artifice.

Pour la troisième édition et la deuxième à Bretigny sur Orge, le Download Festival Paris s’installe comme une adresse dans le carnet des festivaliers. Ambiance bon enfant, prog éclectique, lieu resserré mais pratique pour circuler, boire et manger, on a pris plaisir à s’y rendre trois jours pour prendre un orage de son dans la gueule. Avec un dimanche orgiaque, on peut être sûr que l’édition 2018 aura marqué les esprits et sûrement rameuter du bouche-à-oreilles positif pour l’an prochain.