FEWS ★ LA BOULE NOIRE

Aucune blague liée à Motus ne se cache dans ce live-report.  Après un concert surpuissant au Supersonic en février 2017, FEWS revient frapper Paris à La Boule Noire pour la sortie récent de son second album, Into Red.

En première partie, le trio français de Gavagaii a assuré l’ouverture en crachant un rock assez énervé proche de ce que pouvait sortir Nirvana avec un jeu de batterie assez proche de Dave Grohl dans sa capacité à dédoubler ses frappes à coups de pédales. Un peu fatigant sur la longueur mais divertissant avec quelques jolis riffs au passage.

Machine activée.

Triste nouvelle, les FEWS viennent d’annoncer que leur bassiste et co-fondateur du groupe partira en fin de tournée. C’est donc la dernière fois que nous les verrons sous cette mouture et les 4 bougres ont bien décidés de nous mettre une derrière l’oreille. Si Into Red est plus calme que son prédécesseur, il ne faut pas croire que les suédois se recyclent dans la comptine. Capables d’une tempête sonore inattendue, ils déferlent très rapidement un énorme bordel et piochent allègrement dans leurs premiers travaux (« La Guardia« , « Drinking Games« ) avant de mettre à contribution leur récente cuvée. Sans payer de mine mais avec une assurance démesurée, ils assènent la fosse de titres parfaitement bien rendus où personne n’est pris à défaut. On remarquera juste une tendance à l’aigüe au chant sur les chansons de Means, là où le dernier part dans les graves.

Incroyablement sous-estimés, le groupe devrait normalement faire partie des rotations des festivals et tournés dans des salles nettement plus grande mais semblent cantonnés pour le moment à la confidentialité et au succès d’estime. A l’aise dans les tueries instrumentales rapides, la cover bien sentie comme « Metal » de Gary Numan ou la folie sous 3 minutes comme « 1000 Goosebumps » ou « Zlatan« . Moins immédiat que son aîné, « In Red » dessert de sacrés morceaux, à l’image de « 97 » et de sa gratte/batterie à la Interpol, l’imparable « More Than Ever » ou des géniales « Business Man » et « Limits« . Plus dark et eighties, FEWS ne laisse pas de place à l’approximation et peu d’espace pour les respirations. Bientôt avec un membre en moins, on est curieux d’en entendre plus sur la suite.