TROPICAL FUCK STORM ★ LE PETIT BAIN

Double affiche indé australienne avec Cash Savage & The Last Drinks en support et Tropical Fuck Storm pour son premier concert parisien. Plus de 2h30 de show en cumulé pour l’une des meilleures dates constatées dans la capitale en plus de 6 ans sur place.

Le Petit Bain aura su nous régaler dans cette cuvée 2018/19 et avoir placé un groupe comme celui de Cash Savage dans un format de première partie rallongée nous aura fait le plus grand bien. Epoustouflé, estomaqué, secoué, retourné et d’autres mots en é pourraient suffire à résumer une prestation sans failles. 8 ans de carrière, 4 albums au palmarès et un charisme qui n’a d’égal que leur don à savoir maîtriser leurs partitions. Le talent éblouit dès les premières minutes, les compositions sont de vraies envolées et que dire de l’interprétation vocale dans des morceaux à tiroirs jamais trop longs. A bas la demie-heure traditionnelle puisque c’est pendant plus d’une heure que le groupe nous assène cette baffe des deux mains. Aucun temps mort dans l’émotion quelque soit le tempo, en tout en sachant gérer l’absence de leur claviériste arrivé in extremis après un quart d’heure de show. Pour les noobs, on vous conseille ardemment de vous attarder sur « Rat-A-Tat-Tat » et « Run With The Dogs« . Deux anecdotes pour finir : la chanteuse est la nièce de Conway Savage décédé récemment et ancien membre des Bad Seeds pendant 20 ans et leur ancien guitariste fait maintenant partie des Rolling Coastal Black Fever, originaire de Melbourne également.

Tropical Fuck Storm s’installe donc dans une salle chauffée à blanc et on a déjà presque oublié qu’il y avait un autre concert derrière ce choc. Encore en train d’échanger avec des fans de Cash Savage des 3 sets donnés au Binic Blues Festival de 2017, les TFS arrivent vite avec l’un de leurs titres les plus enjoués, « Chameleon Paint« . Bémol de suite, la voix de Gareth Lidiard se fait discrète et on peine à l’entendre, surtout face aux backs de Fiona Kitsching. Problème résolu dès le morceau suivant, qui ne se fait pas attendre car le groupe a pour pratique de jouer quasiment sans pause. « Antimatter Animals » est l’une des autres chansons les plus directes du premier disque impeccable sorti l’an passé.  Quand on a seulement 9 titres en stock, mieux vaut qu’il soit de qualité et de ce côté là, ils sont équipés. En 2 ans d’existence et quasiment autant de concerts, les 4 fantastiques prouvent déjà une cohésion irréprochable et on apprécie la force de frappe à la batterie, l’alliance guitare/basse/batterie/clavier toujours là pour envoyer le riff pour emballer un titre ou simplement le back qui illumine de manière attendue une compo désespérée. Leur hymne, « You Let My Tyres Down« , nous prend en milieu de set pour asseoir notre coup de foudre récent avec le groupe découvert littéralement 4 jours auparavant. Une relation qui n’est pas prêt de décélérer puisqu’on sent le groupe déterminé à venir régulièrement dans nos contrées au vu du chaleureux accueil rencontré.

Le concert s’achève sur un rappel comprenant 2 morceaux dont la cover de « Stayin’ Alive » des Bee Gees. De quoi faire bouger nos bassins un peu plus et de nous achever littéralement les cervicales, douloureuses pour les prochaines 48 heures. Si vous souhaitez lire ici notre chronique sur l’indispensable A Laughing Death In Meatspace, cela fera de quoi patienter avant notre interview à lire en juillet en parallèle de futures news concernant le groupe.