Turbowolf ✖︎ The Free Life

Après deux albums excellents, Turbowolf aurait peut-être pu choisir de changer un peu en nous sortant une merde, mais non, les anglais préfèrent visiblement ne pas tenter l’aventure puisqu’ils se sont contentés de publier un excellent troisième album.

Si la qualité ne varie pas, c’est en revanche le cas du style et des intentions. Leur deuxième album avait marqué un léger tournant pour le groupe, plus léger, presque pop, à la fois plus expérimental et plus formaté. Les singles « Rabbit’s Foot » et « Nine Lives » étaient révélateurs d’une envie de toucher un plus grand public, quitte à perdre une partie de leur identité.

Sur « The Free Life », c’est le contraire qui se produit. Les trois singles « The Free Life », « Domino » et « Cheap Magic » sont à la fois les titres où ils sonnent le plus comme eux-mêmes et ceux qui sont les plus radio friendly. C’est en arrêtant d’essayer de plaire à tout le monde que Turbowolf se retrouve, devient meilleur… et paradoxalement plus accessible.

Pour faire simple, Turbowolf a décidé d’arrêter de s’excuser d’être bizarre et d’embrasser pleinement sa nature de dégénéré. Les guitare et basse se font plus rugueuses que jamais et poussent le son caractéristique qu’on leur connait encore plus loin.

Ceci se ressent d’ailleurs particulièrement sur l’hyper-martial « Very Bad » qui reste le seul morceau de l’album où la violence prend clairement l’ascendant sur le groove. Leur utilisation de la violence aussi a évolué : on n’a plus ici affaire à de jeunes cadets impatients qui coupent les têtes sept par sept, mais à de fins stratèges aussi féroces qu’implacables.

 

On remarquera aussi la présence de Chantal Brown. La chanteuse de Vodun est cette fois présente sur la quasi-totalité des titres de l’album. Sa présence en devient si indispensable qu’on finit par se demander pourquoi elle n’intègre pas officiellement le groupe.

De son côté, le chanteur Chris Georgiadis se fait de plus en plus aiguë et sonnerait presque comme un Ozzy de la bonne époque sur « Halfsecret ». Il continue d’utiliser son clavier tant en accompagnement qu’en lead ou même en soutien pour sa voix comme c’est le cas sur « Up & Atom ».

Au final le titre le plus surprenant reste l’acoustique « Concluder » qui referme cet album. Surprenant et mystérieux puisque les paroles semblent clairement évoquer l’histoire et le futur du groupe. Il y est d’ailleurs question de « devenir quelque chose de nouveau » avant que l’album ne s’achève sur la phrase « un nouveau jour vient pour nous de commencer ». Et comme si tout cela ne suffisait pas, l’album se conclue véritablement avec trois notes : les trois notes qu’on pouvait entendre en intro de leur premier album.