Machine Head – Hellalive

Une symphonie de violons, cuivres et choeurs s’élèvent lentement en fond sonore, les cordes des guitares commencent doucement à frémir, à faire résonner plus longuement des notes perçantes qui se fondent avec des descentes de batterie frénétiques jusqu’à former une cacophonie totalement chaotique. Puis des riffs s’installent, une rythmique et un furieux ‘Are you ready to do this !?‘ vient ponctuer le tout. C’est alors dès les premières secondes que l’on comprend à quel point ce ‘Hellalive‘, 1er live de Machine Head, un des monstres de métal de la décennie parmi les plus grands précurseurs du mouvement, porte bien son nom.

On imagine facilement l’ambiance de la Brixton Academy de Londres ce soir-là et on envie les petits veinards qui ont eu la chance de gueuler en coeur ‘Bulldozer crushes all !‘ avec le fameux quatuor. C’est en effet ce titre qui entame les festivités et résume également à merveille tout le reste de ce live vraiment monstrueux (dans le bon sens du terme). Cet enregistrement est d’autant plus précieux du fait qu’on peut y entendre la formation dans la composition ayant fait sa renommée, puisque depuis, le guitariste Ahrue Luster n’en fait plus partie. Pour ceux qui ne connaissent pas encore ce groupe phénoménal et qui voudraient le découvrir, lui et surtout sa musique pur power-métal, lourde telle leur ‘Ten Ton Hammer‘, alternative, pleine de mélodies légères ou écrasantes, une voix hors du commun d’une puissance à l’image de leur compositions et un tout plein de pulsions destructrices hyper communicatives, l’achat de ce live s’impose puisqu’il constitue en quelque sorte un best-of ne regroupant peut-être pas tous les meilleurs titres (pourquoi ils pouvaient pas la faire ‘Five‘? snif!) mais un vrai panel représentatif permettant de se faire un avis. Le plus gros argument reste néanmoins la qualité irréprochable du son, qui est pour un live franchement impressionnante, autant du point de vue des arrangements et du mixage (chapeau à Colin Richardson) que de la performance du groupe elle-même, étonnamment fidèle aux originaux et bien meilleure que des performances studio de nombreux autres groupes, tout ça sans pour autant perdre le feeling si particulier de la scène (loin de là !). On retrouve tous les ingrédients nécessaires à un bon concert : une foule déchaînée de fans hardcore capable de reprendre en coeur chaque mot d’un Robert Flynn plus communicatif que jamais qui révise ses classiques en allant de ‘Let me fucking hear you !!‘ à ‘Jump up to the ceiling motherfuckers !!‘ en passant par ‘Let me see your middle fingers in the air !!!‘, sympa.

Pour les fans la question ‘J’achète ou pas ??‘ ne se pose même pas, ‘Hellalive‘ étant pour le moment le seul live du groupe. D’ailleurs, elle ne devrait pas se poser pour qui que se soit qui s’intéresse au néo ou à tous les courants dérivés du métal, vu l’influence indéniable qu’a eue Machine Head sur beaucoup des groupes d’aujourd’hui. Comme l’explique le (désormais) trio, Machine Head existe surtout pour la scène, et ça se sent lorsqu’on entend la dimension supplémentaire que prennent ici tous ces titres. Alors si c’est l’enfer qu’ont vécu les Londoniens ce soir-là, ils en sont revenus, mais je suis persuadé que tous y seraient volontiers restés.