Encore un petit bijou national ! Et oui, Gojira a su frayer son chemin à travers la foule de groupes français grâce à un album qui ne peut qu’attirer par sa différence : ‘The Link‘. Au moins on sent bien que l’objectif n’est pas ici de se plier aux normes du commercial puisque le style de Gojira leur est vraiment propre et pas particulièrement facile à écouter. Si on devait coller une image à ce groupe, celle de hippies du grindcore extrême irait très bien.
En effet bien que la musique soit d’une violence rare, elle ne dégage qu’harmonie et bonnes ondes. L’esprit s’approche un peu de celui d’un Nostromo, mais seulement l’esprit. La forme quand à elle varie assez : le chanteur hurle constamment à s’en exploser les poumons mais de nombreuses autres voix viennent s’y greffer comme par exemple des sortes de chants tibétains ou même des bruits d’animaux non identifiables. Les guitares ‘rabâchent’ souvent des riffs hyper lourds et répétitifs à longueur de chanson (dans le bon sens du terme !) ce qui tend au final à donner un vrai aspect psychédélique au son. On pourrait encore citer de nombreux autres instruments étranges, percus principalement, qui amènent la sonorité parfois tribale de certains titres. On se demande même à certains moments si le groupe n’a pas fait appel à des bruiteurs professionnels pour obtenir certains sons bien spécifiques, vraiment impressionnants. Mais le principal point commun qui relie les 11 titres de cet album est sûrement cette référence constante à la nature et au mystique. On ne peut passer à côté de nombreuses références religieuses, chrétiennes, bouddhistes ou encore indiennes, sans pour autant trouver aucun commentaire sur celles-ci, si ce n’est une vraie affirmation et approbation animiste à travers certains textes.
En effet ces textes sont le plus souvent des hymnes à la terre et à la nature, toujours assez vagues, des sortes de métaphores bibliques très philosophiques. Cela ne peut pas être sans influences sur la musique et tout reste donc très ‘organique’, on sent que tout a été fait à la main. En parlant de mains (transition d’une habileté rare…), on est en droit de plaindre celles du batteur qui atteint des pointes de vitesse exceptionnelles. La guitare également, lors de ses passages nombreux très death, est impressionnante de précision. On ne peut pas vraiment dire que Gojira soit donc un mélange de styles mais plutôt qu’il en est un à lui tout seul. On ne peut pas non plus dire que ce sont les premiers d’une longue lignée d’un nouveau genre » car il serait littéralement impossible de les imiter.
Comment résumer alors cet album ? Une contradiction, un paradoxe musical entre la violence exagérée et la pureté, le respect qu’elle dégage. Autrement dit, il est beaucoup plus facile de comprendre cette musique et ses frasques instrumentales psychédéliques sous l’effet de substances illicites. Allez, joint (NDR: Je corrigerais bien la faute, mais elle me fait trop marrer…) toi à nous toi aussi, communions avec la nature ! Viens à Gaïa notre mère… mais n’oublie pas ta double pédale.