Homeboys – Breaking Away

Alors qu’en cette fin d’année 2003 deux fleurons de la scène punk-rock mélodique française ont décidé de raccrocher les Vans, d’autres continuent leur bonhomme de chemin, toutes guitares dehors. Parmi eux, les Homeboys, quartet originaire de la région parisienne et déjà auteur d’un premier effort, ‘Disconnected People‘ sorti en 2000.

Trois ans plus tard, dont plus de huit mois ont été nécessaires à la préparation de l’album, et après l’arrivée d’un nouveau guitariste Chris, le groupe nous revient, toujours aussi fier de son statut d’indé -le disque sort chez Crash Disques-, la rage au ventre mais le sourire aux lèvres. Tournant depuis 1995, avec notamment l’Emo Glam Connection (mini-festival regroupant Uncommonmenfrommars, Dead Pop Club, Second Rate, X-Syndicate, Sexypop, Flying Donuts et nos Homeboys), le groupe a acquis une telle fougue et une telle énergie scénique qu’elle en transparaît même sur le disque.

Marchant sur les traces de leurs aînés (Burning Heads et Second Rate en tête) en ayant pris parti de chanter en anglais, le groupe distille son punk-rock urgent avec un hardcore sacrément mélodique, le tout servi par une prod impeccable, Fred Norguet (Dead Pop Club, Sleepers…) derrière la console, donnant à l’album un son à l’américaine qui ne déplaira pas aux fans de Pennywise, NOFX ou Bad Religion.

Accompagné magistralement par des choeurs au sommet de leur forme, Cyril, de sa voix rageuse, alterne textes revendicatifs (‘Fake Rebel‘, ‘G Hate‘, ou ‘Insane Cowboy‘ directement adressé au Busher Junior), avec des chansons au ton plus léger mais tout aussi efficaces (le tubesque ‘College Girl‘ qui fera jumper même le plus austère d’entre vous, et l’excellent titre emo-punk ‘Little Sister‘). Tout cela complété par trois perles: le parodique ‘Bus 182‘ dénonçant l’attitude de certains groupes à perdre leur âme afin d’avoir du succès (l’intro du morceau et la ligne de voix évoquant ‘All The Small Things‘ de Blink-182 et de même celle du ‘Superstar‘ de Superbus étrangement similaires, tiens, tiens…), le surpuissant ‘Please tell me why‘ aux solos de gratte et à la batterie penchant grave vers un Heavy-Metal bien bien glam et l’hymne ‘Punk Rock Boys Band‘ fédérateur (tout le pit reprend en choeur le refrain façon Rancid) et hilarant (‘I’ve got to tatoo my skin, I will ask my mum Will she say yes? Will she say no?‘).

Des refrains accrocheurs, des compos très abouties avec des breaks en veux-tu en voilà et de fins clins d’oeils (le riff de ‘Hoping Sunset‘ rappelant celui caractéristique des Queens Of The Stone Age, le son de batterie de l’intro de ‘Anger‘ mimant le son si particulier du ‘St. Anger‘ de Metallica…) et un son puissant mais frais font de cet album une référence en la matière. Le slogan ‘support our local Scene‘ n’est pas nécessaire, le disque mérite à lui tout seul qu’on se le procure. ‘It’s not just Rock n’ Roll‘, comme disent les Dead Pop Club, et ça, les garçons l’ont bien compris.