A – Hi-Fi Serious

A ‘Hi-Fi Serious’

Frustrée par la médiocrité du single Nothing, il m’a fallu réécouter les perles que sont How Ace Are Buildings et Monkey Kong pour me convaincre de mettre vingt euros dans le nouvel opus des anglais de A Hi-Fi Serious.. Et bien sur le crime est en plage 1 ! Nothing, un semblant de néo métal, un riff de POD maquillé… bref, appuyez sur next.

Enfin , en plage 2, Something’s Going On nous fait véritablement rentrer dans l’univers de A et le contraste avec Nothing est plus que violent. Jason Perry le chante lui-même très bien …and it sounds like a hit! Le voilà le single ! La voilà la chanson qui méritait d’ouvrir cette album ! pffffff j’vous jure… En effet c’est un tube en puissance, des guitares power-pop, une voix aux allures punk et bien sur une mélodie énorme. On reconnaît ce son auquel ils nous avaient habitué , ce sens de la mélodie bien british mélangé à d’évidentes influences américaines, on assiste à une réelle fusion entre Feeder, Weezer, Blur, Goldfinger , Super Furry Animals et Blink-182…des vrais enfants de Beatles élevé à la sauce NoFx ! 6 O’Clock continue dans la même veine et A met encore en avant sa différence par rapport au reste du paysage power-pop : Un DJ! On a que trop rarement l’occasion de voir ce genre de musiciens officier au sein de formations pop-rock , heureusement que les jumeaux Perry ont eu l’idée de mettre le petit frère derrière les platines.

Going Down est un peu plus planante mais quoi de plus normal pour un morceau qui raconte les derniers instants de victimes d’un crash aérien! Plus calme et indé ,j’écouterais ce morceau en boucle si je n’avais pas a chaque fois l’impression d’être à bord avec eux d’autant plus que le refrain donne l’impression d’une profonde inspiration dans le masque à oxygène… Mais le A que l’on connaît, celui de How Ace Are Building et de Monkey Kong s’exprime véritablement sur le titre Took It Away: des choeurs comme on les aime (à savoir des On and on and on and on and ooooooonnnnnnnn et des woooooohhhhhhooooooooooo) c’est simple, c’est efficace; c’est du grand A(rt) ! Les passages de synthé nous réconcilient à vie avec la musique d’ascenseur en utilisant les sons poppy au service de mélodies tueuses… comme quoi avec des platines on ne fait pas que du scratch (mais ça aussi ils savent faire) ! Starbucks ou ‘Oh le beau single calibré mtv qui accompagnerai à la perfection un teenage movie’ (NDR : là, j’approuve à 200%); la power pop song parfaite avec la gratte à la What’s My Age Again; mais que demande le peuple ?

Par contre il fallait bien une chanson pour le moment ou Peter embrasse Stacy sur la plage à la fin du bal de promo (oui parce qu’en plus d’être beau et riche ils ont la plage à la porte du lycée) et c’est là que les enceintes diffusent dans la salle The Spring, la ballade, avec pour enfoncer le clou quelques notes de piano et des paroles qu’on peut écrire que quand on est vraiment heureux (on est génialement niais que quand on est heureux) : Ooooooh it’s a blue skyyyyy!. Ils se prennent vraiment pas la tête eux, ça tombe bien nous non plus.

Ca sent à plein nez l’anglais frustré d’avoir grandi à Leeds plutôt que sur la côte ouest des USA (mais on choisit pas les trottoirs de Manille, de Paris ou d’Alger pour apprendre à marcher…). Cet esprit californien se traduit essentiellement dans une approche très punk-rock de la mélodie et de la musique en générale , on va jusqu’à entendre dans la voix de Jason Perry un Fat Mike soft avec l’accent nord-british. Cet esprit punk rock qui prend toute sa signification sur scène bien évidemment. Cependant il faudra attendre Pacific Ocean Blue pour que les mots California et Endless Summer soient lachées ; ça y est ils sont démasqués, on vient de retrouver les enfants spirituels des Beach Boys! La recette infaillible se poursuit comme ça jusqu’à la fin du CD… de la power pop punky ou du punk poppy rock enfin appelez ça comme vous voulez… je sais juste que c’est avec ce genre de sons que j’ai découvert à 8 ans que j’aimais la musique plus que tout !

Il est vrai que ça vole pas bien haut mais après tout de la pop n’est-ce pas parfois plus authentique que de l’underground-hardcore-post-baroque-experiental-heavy-french-metal ? Bon d’accord ça en jette moins dans une conversation.mais putain ce que ça détend (NDR : Tout comme le POPpers d’ailleurs, ça détend)! Hi-fi Serious se clôture sur le titre du même nom, un morceau dans la lignée des précédents, les gratteux et le Dj continuent de faire joujou pour nous faire bouger. Le morceau s’étale et s’étale jusqu’à partir dans des délires sonores qui évoqueront à beaucoup les reportages qu’on mattait en science-nat’ ou en physique chimie au collège (soit un featuring Charlie Olleg) et ça repart en rock, en pop…en A!