Haha ! Encore une formation américaine qui se soumet à la supériorité européenne en admettant voulant rendre hommage à notre superbe scène death mélodique ! La domination continue ! Mouahahaha !!! Ahem… pardon, je m’emporte un peu… Non et puis en France on est encore bien loin des exploits accomplis par les scandinaves dans ce domaine. Enfin passons sur ce sujet épineux pour nous intéresser au groupe dont il est question, The Absence et leur tout premier album ‘From Your Grave‘. Quand on lit la biographie du groupe, et au vu de tous les changements de line-up qui ont gâché leur parcours à chaque fois que ça commençait à marcher un minimum, on commence avant toute autre chose par se demander comment ces cinq jeunes floridiens trouvent encore la motivation pour continuer. Mais après tout, un parcours interne plutôt chaotique n’empêche pas qu’ils aient eu la chance de faire quelques premières parties prestigieuses durant ces quatre courtes années de carrière. Death mélodique, motivation à toute épreuve, influences classiques venues du nord ? C’est que ça donne plutôt envie tout ça…
Et il ne faut pas longtemps pour comprendre exactement à quel genre de groupe on a à faire : l’intro instrumentale se met doucement en route à coups de violoncelle et lead aérienne au son bien heavy, bref on s’attend à tout moment à entendre débaquer Tomas Lindberg raclant violemment ses cordes vocales sur un riff déchaîné. Et on a pas tout à fait tort. ‘A Breath Beneath‘ sonne exactement comme le genre d »opener’, comme l’apellait si bien Lindberg, que savait pondre At The Gates il y a une dizaine d’année : le genre de titre qu’on joue en premier en live pour mettre une grosse claque à tout le monde et attirer l’attention. On commence sur une intro en mid-tempo avec des guitares qui éxécutent le genre de contre-mélodies parfaites qu’on attend innévitablement de ce style puis c’est l’apocalypse : la batterie se lance à plein régime alors que la voix se fait entendre pour la première fois et il est alors difficile de ne pas penser à ‘Blinded By Fear‘. Non pas que la mélodie soit similaire, mais simplement parce que ces mêmes sonorités épiques si rares réussissent à convoyer une énergie telle qu’on les reconnaît entre mille.
Et il faut bien avouer que tout au long de ces dix titres, on ne manquera pas de la ressentir de nouveau cette sentation étrange d’être soulevé par une mélodie qui relève tout simplement du génie, comme sur la mélodie de ‘Heaven Ablaze‘. On sent le travail de composition derrière la complexité de chaque riff, quand les guitares s’imbriquent parfaitement et décortiquer chaque riff un par un et guitare par guitare est un vrai plaisir. Pour ceux qui aiment remuer les cheveux, rassurez-vous, ces envolées mélodiques alternent avec de gros blasts bien lourds, le tout gardant toutjours une cohérence assez impressionante. Et pour passer des émotions, la voix hurlée de Jamie Stewart fait parfaitement l’affaire : même si elle reste plutôt monocorde la plupart du temps, elle possède la puissance nécessaire pour ne pas se faire évincer par tous ces riffs destructeurs.
Le premier album de The Absence, ‘From Your Grave‘ est donc une excellente surprise. Technique, inspiré, brutal quand il faut, il n’a strictement rien à envier à ses homologues scandinaves. La production est de qualité même si le son global peut parfois donner l’impression de dater un peu, notemment avec une basse très effacée qui aurait pu donner une dimension mélodique encore supplémentaire si elle avait eu un peu plus d’ampleur. Le titre de l’album n’est pas une coïncidence non plus : l’atmosphère générale qui se dégage tout au long de ces quarante et quelques minutes de tuerie c’est une obscurité pesante, rien de malsain ou de gore, juste quelque chose de très poétiquement sombre. The Absence se place donc dès ce premier album dans le rang des groupes à écouter pour tout amateur de death/thrash mélodique.