Muse – Hullabaloo

Par où commencer quant à la chronique de ce double CD, qui installe définitivement ses géniteurs dans la cour des éniallissimes groupes de notre époque ? Par où ? Par un résumé de ces quelques 4 années précédentes qui firent d’un petit groupe du fin fond de l’Angleterre l’une des plus respectées valeurs montantes du rock ? Par un bref rappel de la discographie du trio du Devon, qui en seulement deux albums a su mettre à genoux l’Europe, l’Asie et qui ‘attaque au géant américain ? Par un bravo général quant aux prestations live qui concernent en partie ce Hullabaloo? L’écoute du dernier skeud en date de Muse plonge dans l’incertitude…

On peut se lacher après une écoute minutieuse de l’album, allez, c’est parti ‘MUSE C’EST GEEEEEEENIAAAAAAAL’. Quoiqu’un ‘Pan, dans ma gueule !‘ made in notre gourou evanspro. (NDR: Ah, ça veut dire que tu lis mes chroniques ? Wow, ça en fera au moins un!) ne sera pas inapproprié… Enfin bref, mon état d’excitation est trop grand pour pouvoir clairement ouvrir cette review… On écoute, on comprend, on se tait. Action ! Le premier CD de ce coffret au design articulier mais sublime est une compilation des meilleures faces-b, selon le groupe, enregistrées d’octobre 1999 à juin 2001. Une audition au calme de ces chansons qu’on entend peu, confinées à la fin d’un single, nous permet de lancer ce cri rare pour un groupe : ‘Mais pourquoi certaines de ces oeuvres ne sont-elles pas dans l’album?‘. C’est dire à quel point ces plages, en tous cas certaines, peuvent être mises à la hauteur de certains titres parus sur les albums. Ballade acoustique animée ou mélancolique (‘Natural Disaster‘, ‘Recess‘, ‘Shine‘), titres énervés aux paroles presques inaudibles (‘Yes Please‘, ‘Ashamed‘), Muse touche un peu à tout (un ‘Map Of Your Head‘ aux guitares sèches qui donnent le sourire, de longues lamentations sur fond étrange pour ‘Forced In‘), va jusqu’à la Bande Originale de film (‘The Gallery‘) et clos ce CD1 avec le magnifique et tout en puissance ‘[i)Hyper Chondriac Music‘…

Deuxième acte, épreuve du live. Petite déception pour les grands fans présents lors de ces 2 concerts successifs au Zénith de Paris les 28 et 29 octobre 2001 qui ont été choisis pour représenter le groupe en plein exercice scénique: on ne retrouve que 11 chansons pour 21-22 jouées pendant les deux soirées sur le sol français et le même nombre utilisées pour le DVD, compilation de ces mêmes concerts et de nombreux reportages sur la vie quotidienne de Muse (grands déconneurs, va!). Les titres choisis représentent cependant bien l’état d’esprit live du trio : ouverture sur un ‘Dead Star‘ énervé mais sublime, suivent le très aigu ‘icrocuts‘ avec son outro tout en rock’n’roll, l’écrasant ‘Citizen Erased‘, le très fort et classique Showbiz et son final destructeur, on se calme sur un Megalomania tout en orgues, le ténébreux Darkshines exécuté à merveille, l’inquiétant Screenager, un Space Dementia aux claviers tourbillonants. On reprend un des aspects préférés des fans, l’énervement, avec In Your World (très bon), l’excellentissime ‘Muscle Museum‘, et on termine avec une chtiote face-b, ‘Agitated‘…

Vous êtes encore là ? Pas encore aller acheter le CD ? Il faut avouer que Muse n’est pas au gout de tout le monde, mais les fans s’accumulent au pied du temple Bellamy, et même si cet album se fond à merveille avec le son caractéristique du groupe en studio et en concert, il ferme derrière lui une époque de sa biographie, clot une étape importante dans la carrière du trio anglais, et met beaucoup, beaucoup de gens d’accord : Muse est un Groupe, avec un grand G. Vivement le 3e album !