Si Lala Power Madchester Fever n’a peut être pas le nom le plus cool du moment, ces gars-là ont en revanche un cinq titres qui redonne la foi. Pop-rock dans le sens le plus noble du terme, leur musique a cette capacité de véhiculer au sein d’une même chanson un entrain tout printanier et une mélancolie touchante. Oui, la formule magique des Kinks ou de Wilco période Jay Bennet n’est pas perdue.
« We are junk » rappelle REM lorsque ces derniers opéraient chez IRS, la meilleure période, la voix évoque régulièrement Michael Stipe. « Ding dong powder » est un titre hallucinant à rapprocher des exploits solo de Graham Coxon ou de The Jam, l’archétype de la formule magique citée plus haut. Le refrain est beau à pleurer mais avec un sourire aux lèvres, les larmes sèchent grâce au solo, avant une reprise sur un ton différent qui file la frousse. L’une des meilleures chansons anglaises que les anglais ont oublié de composer. « Fuck Johnny Palombo » est tout aussi excellent mais à la mélodie un peu trop proche du titre précédent, déception de courte durée toutefois tant le titre part dans un break et un final revigorant. « Shimmering Star », c’est encore une fois REM mais qui couche avec les Strokes et toujours cette capacité de passer en un accord de l’entrain à la mélancolie. Le EP se conclut sur « Love », titre plus intime, comme si Sparklehorse partait en vacances au soleil, cocktail à la main, doigts de pieds en éventail.
Lala Power Madchester Fever signe un cinq titres pop aux influences manifestes mais sans jamais partir dans le plagiat. C’est un sentiment qui est évoqué, on pense à un groupe mais jamais à une chanson. Et ça tombe bien, les groupes qui viennent à l’esprit sont excellents. Vivement la suite.