Glasvegas – Glasvegas

C’est le gros carton anglais du moment et les téléspectateurs de MTV2 n’ont pu y échapper, impossible. Rotation lourde. Quatre gaziers, tous extrêmement moches, forment Glasvegas et même une écoute inattentive à leur premier album nous indique que ceux-là ont plus souvent écouté U2 qu’Iggy Pop. Ce qui est un choix de vie comme un autre.

Leur premier album se résume finalement assez simplement en un seul mot : anthemic. Hymnesque pour les anglophobes. Toutes les chansons sont de longs crescendo lyriques à la Manic Street Preachers seconde période, plein d’espace (le producteur de Muse à la console…), idéal pour faire chanter dans les festivals anglais, ivre mort, le poing levé en se sentant tellement vivant tu vois. Sur un ou deux morceaux, cela fonctionne plutôt pas mal et nos écossais se permettent quelques citations afin d’afficher leur érudition (les choeurs de ‘Be my baby‘, Spector en général, un passage de ‘You are my sunshine‘, ‘The Jesus & Mary Chain‘ est pillé tout au long… mais si connaître ses classiques suffisait, ça se saurait…) mais les démangeaisons voire les boutons apparaissent rapidement. En plus de rappeler le pire de U2 (cet echo…), on se surprend à se souvenir des affreux Simple Minds que maman chantait lorsqu’elle mettait la K7 dans l’autoradio de la 309 GTI. L’instinct de survie prend alors le dessus : la tête se baisse et les mains la soutiennent lorsque débute le mouvement de gauche à droite. C’est larmoyant (l’aérophagique ‘Daddy’s gone‘), prétentieux (‘Stabbed‘ et son intro sur la sonate au clair de lune de Beethoven, comme les Shangri-Las), toutes les chansons se ressemblent peu ou prou(t), elles semblent toutes durer des heures, elles semblent toute parler du fait que la vie est dure mais qu’en regardant l’horizon et le soleil qui se lève, l’espoir est permis. Du lyrisme pour bête sauvage, de la musique pour hooligan, du Coldplay en moins larmoyant (quoique… ‘It’s my own cheating heart…‘ caracole à ce niveau), bientôt dans tous les stades. Le seul espoir est que Glasvegas, comme The Darkness, ne traverse pas la Manche et devienne vite has-been, comme The Darkness.

Glasvegas, c’est RTL2. C’est pompier. C’est le groupe que vont adorer vos amis, ceux qui écoutent un peu de tout (et beaucoup de rien). Ils vont venir vers vous, fiers d’eux, en vous annonçant la grande nouvelle : tiens j’ai pensé à toi, tu aimes le rock, non ? J’écoute Glasvegas. Tu connais ? C’est bon hein ?
Au secours, on tient les nouveaux U2/Coldplay.