Le rock, ce n’est pas compliqué. Regardez 64 dollar question: Développent-ils un concept novateur autour de leur musique? Non. Révolutionnent-ils le genre avec leur 1er album? Non, c’est du rock tout ce qu’il y a de plus rock. Font-ils preuve d’une impressionnante virtuosité dans le maniement de leurs instruments respectifs (guitare-basse-batterie) ? Non. Et pourtant, ces 4 Caennais nous signent là un putain d’album de rock. Comme ça, sans prétention.
64 dollar question, c’est un petit miracle d’efficacité. Ils vont droit au but, sans jamais s’enrouler dans des fantaisies mélodiques pompeuses, tout en évitant soigneusement de bourriner comme de vulgaires tacherons. Prenez ce premier titre, ‘The basement‘. Une ligne mélodique simple et rageuse, une batterie au tempo grisant, des couplets haletants, un pont intense. A peine le temps de rentrer dans l’album qu’une bombe nous tombe dessus. La suite nous révèle bien vite que The basement n’est pas un accident, les titres s’enchaînent sans qu’on veuille sauter une pister ni même s’arrêter de battre la mesure. Les chansons sont péchues, d’obédience punk rock. Les claques sont administrées avec application à coups de guitares acerbes et de chants scandés. 64 Dollar Question fait la part belle aux sing along (Exorcise it, Wet Rag), propose des lignes de basse menaçantes (Big guns), et se paye le luxe de nous filer un bon coup de pied au cul sur ‘Shoot the shit‘, rappelant les meilleurs titres des Flying Donuts. Et puis comment passer sous silence ‘The straight and narrow‘, un hymne au southern rock’n roll marquant par son chant bicéphale, ou ‘Horns of plenty‘ avec ses guitares saccadés et sa jolie utilisation de la voix d’Ella, la guitariste ?
Bon, en chipotant un peu, on pourra bien dire que l’album a tendance à s’essouffler sur la fin, notamment sur ‘Blood sugar‘ et ses vocalises étranges. Pourtant, la seule chose que je reprocherais à cet album, c’est l’absence inexplicable de ‘Odds and ends‘, qui est le meilleur titre de la première démo de 64 dollar question, alors que tous les autres titres de cette démo sont présents sur cette galette. Mais au vu de la qualité de cet album éponyme, on ne boudera pas son plaisir, et on suivra avec attention ces 4 musiciens, prouvant l’incroyable richesse de la scène normande – si tant est qu’il faille [url=https://www.visual-music.org/news-14136.htm]encore le prouver[url].