Queens Of The Stone Age – Songs For The Deaf

A peine le disque inséré dans le lecteur, on est invité à monter à bord du bolide, en témoigne l’intro, soit le dilemme de chaque conducteur au moment de partir : choisir une station FM convenable…

Au volant, Josh Homme, guitariste géant et véritable génie, inventeur du stoner-rock avec son groupe Kyuss dont il devient le leader dès l’âge de 15 ans. Assis à la place du mort, Nick Oliveri, bassiste et chanteur hors-norme, éternellement défoncé, copilote et ami de Josh Homme depuis les débuts de Kyuss. Ces deux entités sont les seuls membres permanents des Q.O.T.S.A., depuis sa formation il y a 5 ans et après 2 albums au compteur.

Car à l’arrière, les changements de line-up sont constants. Pourtant, et c’est peut-être ce qui fait tout l’attrait du skeud, ni l’album éponyme, ni ‘Rated R‘ n’avaient rassemblé du si beau monde: troisième voix du super-groupe, Mark Lanegan, ex-Screaming Trees, et derrière les fûts, Dave Grohl qu’on ne présente plus.

C’est sur les chapeaux de roues que l’on démarre, avec la voix et le jeu de Oliveri qui, sur ‘You think I ain’t worth a dollar, but I feel like a millionaire’, et plus tard sur le titre le plus rapide et hardcore de la galette ‘Six Shooter’ semble défier le vieux Lemmy de Motörhead. Mais c’est décidément Josh Homme qui surprend à mesure que les titres défilent: son chant est parfait, capable de monter et de descendre d’octaves de manière quasi incroyable pour un homme de sa prestance. Certains titres, tels ‘First it Giventh’, ‘God is in the Radio’ et ‘A Song for the Deaf’ semblent laisser Josh Homme s’éclater au volant sur le sable du désert californien, comme lors de ses nombreuses Desert Sessions, où l’improvisation est de mise. D’autres, tels ‘A Song for the Dead’, ‘The Sky is Falling’ ou ‘Mosquito Song’ (les vieux démons de Led Zeppelin et de Black Sabbath ne semblent pas traîner loin) nous font comprendre que, finalement, l’abus de drogues a des bons côtés…

Enfin, en écoutant 2 titres comme ‘Another Love Song’ et ‘Everybody’s gonna be happy’, aux influences plus rock 60-70’s que stoner, on ne peut que se demander si on ne les a pas déjà entendus (avant même que le premier serve à illustrer la campagne pour la prévention contre le Sida). Non, c’est simplement qu’ils sont tellement bons, efficaces et entêtants qu’on ne peut que se révolter qu’ils n’aient pas été écrits avant pour en faire profiter un maximum de gens ! Vous ne me croyez pas ? Ecoutez et vous verrez…

Des voix divines, des jeux de grattes célestes, une frappe dantesque font de ce groupe le meilleur du monde et de cet album un monument, tout simplement.