Massive Attack ✖︎ Zénith ✖︎ Paris

Après la sortie de leur sombre effort « 100th Window« , Massive Attack se devait de venir sur le territoire français pour défendre son dernier opus. Après une petite escapade du côté du Printemps de Bourges, ce sont pas moins de trois dates à guichet fermés que vont se farcir le groupe leadé par 3D.

Pour une fois, aucune plainte concernant la salle choisie, a priori, le trip-hop avant-gardiste de Massive Attack ne pouvait que s’épanouir dans ce genre d’endroits, et toujours à priori, il n’y avait aucune raison de se plaindre. A priori parce qu’il faudra attendre une bonne heure avant de voir le groupe arriver sur scène, juste le temps de s’apercevoir que les places vendues 40 euros en billeterie se rachetaient ici pour seulement 10 euros, voire 5 euros… Mais qu’importe, a priori, Massive Attack devrait assurer et rentabiliser le billet. Mais ce n’est pas la réputation qu’a gagné le groupe au fil du temps en concert qui viendra me rassurer: Massive n’est pas populaire pour sa communication avec le public et son energie sur scène…

Et pourtant, une fois les pieds foulant le sol du Zénith et c’est déjà l’atmosphère du groupe de Bristol qui nous entoure: éclairage tamisés, samples de fond du dernier opus et surtout, le truc qui tape à l’oeil mais vachement chiant à décrire: une sorte de néon qui miraculeusement un des nombreux logos du groupe lors d’un bref clin d’oeil latéral. On sent déjà la pression qui monte, les trippes qui se ressèrent et soudain, un afflu d’adrénaline vient parcourir l’échine; ce sont les premières notes électrisantes de « Future Proof » qui sortent des amplis, tout en douceur. 3D vient lentement tâter du micro pendant que les divers instruments l’accompagnent, notamment une batterie donnant au son une vivacité organique étonnante. Tout en crescendo, le poul s’accèlère et on frise la rupture d’anévrisme quand vient le premier break. On sent quelques gouttes de sueur dégouliner sur le front tandis que le cerveau guette une crise d’épileptie provoquée par un écran géant crachant les informations du moment et en temps réel, mélangées, sans réel uniformité. Entre le code ADN humain tout juste traduit, les messages laissés par les internautes défilant à toute vitesse et clamant haut et fort que « La Star Ac’ c’est de la merde comparé à Massive! » et l’actionscript du site officiel sans oublier les obus tombant en Iraq, on ne sait plus trop où donner de la tête. Mais arrive l’inattendu, l’inesperable: Daddy G qui vient entamer « Rising Son » de Mezzanine, tandis qu’Deborah Miller viendra poser « Sale From Harm« , « Unfinished Sympathy » ou encore « Hymn Of The Big Wheel« . Comment ne pas être heureux ?Seule absente: Sinead’ O Connor, partie se laisser pousser les cheveux et laissant de côté sa carrière musicale.

On a le zizi qui durcit ou la culotte inondée, c’est au choix. Mais le résultat est le même: on est tout simplement en plein orgasme, en jouissance sonore après l’écoute d’une playlist mélangeant autant le dernier album que Protection ou Mezzanine. Le final, grand moment rock, avec pogo infernal sur une double pédale frénétique et gros riffs de guitare, tout en gardant de son flottement général. Ah ça oui, on flotte. On flotte même à la sortie du concert, on flotte encore dans son lit une fois couché. Bon sang, me manque plus que Radiohead et je pourrai crever en paix.