Machine Head ✖︎ Splendid ✖︎ Lille

Malgré l’importance de l’évènement (Machine Head à Lille, ça rigole plus !), j’arrive un peu à la bourre au Splendid. Ne connaissant pas la route, j’ai suivi à l’instinct une voiture avec 3 gars qui avaient la tête de fans de Machine Head… Bien m’en a pris, j’arrive à la salle vers 19.35 (alors que c’était prévu à 19.30). On attend un peu, et je repère les membres de Kill 2 This en train de se préparer dans la loge à la fenêtre du premier étage. Une fois à l’intérieur de la salle, je me faufile rapidement vers les premiers rangs de la scène. Dans cette salle très petite, mais super agréable, on peut sans problème être à 3-4 mètres du groupe, sans avoir à forcer son passage…

Vers 20h10, Kill 2 This fait son entrée. De ce groupe, on oubliera le bassiste assez mou, au look old school. Le batteur est lui placé super bas, si bien qu’on ne le voit quasiment pas. Par contre, le chanteur, avec son crâne rasé et son tee-shirt Shorty, se dépense sans compter. Mais la star de ce line-up, c’est le guitariste, Mark Mynett. Arborant le même look que Phil Demmel, et jouant d’une sublime guitare en forme de papillon, il possède un charisme fou. Tant mieux, je suis devant lui ! Le groupe enchaîne ses chansons assez mal construites, dans une ambiance assez terne… Le chanteur nous annonce que c’est la dernière date où Kill 2 This ouvre pour Machine Head, donc faut qu’on donne…. Mouais, mis à part quelques bons riffs, c’est pas génial génial… On nous demande à un moment de chanter Happy Birthday à un membre du crew… Le déclic intervient à l’avant-dernière chanson. Tout d’un coup, on voit surgir un roadie avec comme seuls vêtements un string moule-boules et le chapeau qu’avait porté Robb à la soirée d’Halloween 2003… Le groupe est hilare, et nous aussi à vrai dire… Ce gars se dandine dans des poses lascives avec le chanteur. Bonne ambiance, et le public commence à se dérider… Dernière chanson, et là, j’y comprends plus rien : le riff de « The Flood » démarre, et la foule devient hystérique, à bouger dans tous les sens. C’est tellement excellent que le chanteur se jette dans la fosse et slamme pendant plusieurs minutes… Ca y est, la première partie est finie, après 50 bonnes minutes de show. La formation se tourne dos au public pour faire une photo souvenir… On a mal aux oreilles tellement ça gueulait…

Immédiatement, les roadies courent dans tous les sens. Ils enlèvent une enceinte de chaque côté de la scène. Les mecs prennent leur temps pour régler le son des guitares, et le roadie de Robb Flynn essaie tous les micros, un à un, avec une morosité certaine…

Après une bonne demi-heure de réglages, aussi bien sonores que visuels, les lumières s’éteignent, et on entend l’intro classique (la bande originale de la trilogie Damien) qui ouvre les shows de Machine Head depuis 4 ans. Il est 21h32. Puis suivent les premières harmoniques de « Imperium« . Le premier riff explose, et on voit que Phil Demmel arbore un tee-shirt Dagoba, Robb son célèbre tee-shirt FUQT (avec un as de pique), et Dave sa tenue aux couleurs de Ten Ton Hammer (le groupes de reprises, composé du même line-up). Dans les premiers rangs, c’est musclé, très musclé, et ça devient un véritable chaos lorsque démarre le riff de fin de « Imperium« …

On enchaîne avec « Take My Scars » (avec une petite erreur de Phil sur l’intro). Une fois achevée, Robb nous annonce qu’il ne parle pas très bien français, mais que la chanson suivante est dédiée aux buveurs de bière ! Démarre alors « The Blood, The Sweat, The Tears« , absolument énorme en live ! J’aurais jamais cru que le public répondrait autant à cette chanson de « The Burning Red » ! Sur « None But My Own« , Robb prend bien son temps lors de l’intro, en variant de l’original. Mais une fois que ça démarre, y’a pas de mots… C’est juste ma chanson préférée de MH, et j’arrive pas à réaliser qu’ils la jouent ce soir, là, devant mes yeux !

Après ce moment grandiose retentit un air de boîte de musique… Ca gueule tellement sur cette bande enregistrée que pas mal de gens se bouchent les oreilles comme ils peuvent. Puis « Left Unfinished » démarre, avec une grosse réponse du public. Cette chanson en live, ça claque, à ma grande surprise…

Mais ce n’est rien à côté de ce qui suit… Robb annonce une chanson de 1997… « Ten Ton Hammer » ! Là, je peux sans problème assurer que ce fut l’un des 2-3 moments les plus intenses de la soirée, Robb faisant bien patienter son monde après une intro très lourde. Avec sa basse très grave et ses roulements de double incessants, « Trephination » assure également pas mal, et le public ne la rejette pas du tout.

Juste après cette série de hits, le concert se ramollit, et commence à décevoir un peu… « The Burning Red » peine à trouver son public. Personne ne chante, personne ne réagit : Robb est obligé de nous demander de taper des mains, ce que l’on fera à un rythme beaucoup trop rapide pour la chanson (alors que Dave nous montrait le rythme à adopter)… Bide. Puis le groupe nous fait l’immense privilège de jouer « Days Turn Blue To Grey » pour la toute première fois de son histoire ! Je vais pas dire que cette chanson me passionne, mais j’ai tout de même apprécié la voix infaillible du chanteur, ainsi que la technique de Phil, absolument irréprochable sur le break à la Iron Maiden….

Après cette première, Robb fait quelques commentaires sur Lille, comme quoi on est un super public. Il nous annonce que le show est complet depuis 2 semaines, et que le dernier album est entré dans le top 40 français ! A ce moment là, un gars commence à pousser un cri au balcon. Le cri dure, des dizaines de seconde… Robb, un verre de bière à la main, le mate, émerveillé, le pointe du doigt, et finit par demander au public de l’applaudir, en disant que ce mec devrait prendre sa place en tant que chanteur de Machine Head ! « That is so badddassssss ! » comme il dit…

Puis on enchaîne sur une chanson de « Burn My Eyes« , « Blood For Blood« . Alors là, déception… L’intro est ratée, et la montée en puissance est foirée. Le public ne réagit même pas après le « 1, 2, 3, 4, Go« . Ca pogote juste un peu (le public m’a l’air HS). Après 58 minutes de show, le groupe s’éclipse… Là je m’inquiète un peu : ils vont pas nous faire un petit show de 80 minutes quand même !??

Pas le temps de trop m’inquiéter, puisque le groupe revient après 4-5 minutes. Des guitares acoustiques ont été installées sur des socles, si bien que Robb et Phil peuvent jouer de cette guitare sans lâcher leur instrument électrique. Phil démarre « Descend The Shades Of Night » avec un bel effet de guitare saturée, puis Robb enchaîne à la guitare sèche, en entrecoupant ses textes de commentaires sur la qualité du public lillois. C’est beau cette chanson, et le solo de Phil est une merveille (il le joue avec la guitare dans le public).

Après cela, le concert redevient dantesque. Une guitare électrique continue à hurler ses décibels, lorsque Robb chauffe la foule, et lance son fameux « LETTT FREEEDOOM RINGGGG WITH A SHOT GOANNNNNN BLOAAAAASTTTTT« , annonciateur de l’arrivée imminente de « Davidian« … Ben je vais vous dire un truc : cette chanson, elle est inégalable, imbattable, et aucune ne fait le poids à côté. C’était du pur délire dans la fosse, surtout que… Mark Mynett a remplacé Robb Flynn à la guitare ! Mr Flynn se met alors en avant, s’approche du public, et comme sur « Old« , il n’a que son micro à la main ! Le guitariste de Kill 2 This semble heureux, et il se promène sur scène, allant voir Phil puis Adam. A un moment, Robb, Phil et Mark se retrouvent en cercle sur la droite de la scène, Adam en profitant pour venir dire bonjour à la partie gauche de la scène… La fin du morceau est évidemment apocalyptique, Mark donnant de nombreux coups d’œil au reste du groupe pour s’assurer qu’il joue dans le bon tempo…

Pas le temps de se remettre de nos émotions que Robb nous demande souhaiter l’anniversaire de Turtle, le roadie de Dave McClain… Il entame l’air de Happy Birthday à la guitare, immédiatement repris par la foule. Puis il demande à ce gros pépère de faire un saut dans le public. Ce dernier refuse, puis se laisse convaincre par le public.. On le soulève comme on peut, au moment ou retentit le riff de « The Trooper« . Après ce court jam, Robb demande au groupe ce qu’ils vont jouer désormais comme reprises…

Moi, forcément, je gueule « Creeping Death » (pour la 10ème fois depuis le début du show). Manque de bol, ils jouent « The Number Of The Beast » en intégrale… Le public connaît ses classiques, et ça cartonne sur le refrain « 6, 6, 6, The Number Of The Beast« . Une fois finie, on entend l’intro de « Run To The Hills » (décidément, que de Iron Maiden ce soir !), puis des riffs de « Back In Black » (une première !!!), où Robb est tourné vers Dave, dos au public.

Puis le moment de grâce arrive. L’intro de « Creeping Death » retentit. Alors là, je vous raconte même pas comment je suis au paradis… LA chanson que j’attendais… Après l’intro, Robb nous dit qu’ils ne connaissent pas la suite… Mensonge ! Le reste de la chanson arrive, très grave, et Phil foire complètement la partie précédant le pont… Les « Die Die Die » sont, comme je l’imaginais, dantesques. Dave McClain, avec sa batterie triggée, revisite ce mythe du métal avec brio. C’est tout simplement intense au possible, presque du niveau de Metallica.

On sent que la fin du show arrive… Robb nous demande de faire un triomphe à Kill 2 This. Toute la formation arrive sur scène, et ils boivent tous un verre de tequila cul-sec, et le balancent ensuite dans la foule.

Robb nous dit alors que cette soirée était excellente, que le public a tout déchiré, aussi bien ceux du balcon, que ceux du fond, que ceux de droite, que ceux de gauche (ouf…). Il nous balance quelque chose qui ressemble ça : « Que vous soyez fans de Mushy Ned depuis 2 semaines, 2 ans ou 10 ans, vous connaissez cette chanson, et c’est Bloooooooock !« .

Rien à dire, c’est un massacre dans la fosse. Au beau milieu du morceau, Robb nous demande de faire un circle pit… Marrant, ça tourne vite ce truc… Je me retrouve du côté d’Adam, quand je vois surgir le guitariste de Kill 2 This, encore lui… Il est à poil, et se jette dans la fosse. Dommage pour lui, vu que personne ne le rattrape… Moi, je suis mort de rire de le voir se casser la gueule comme un con (idem pour Robb…). Je retourne tant bien que mal là où j’étais (devant Phil), et bien m’en prend, vu que je récupère son unique médiator lancé dans la foule…

Le groupe nous salue alors longuement (la guitare de Robb continue de couiner) puis ils nous tournent le dos pour faire une photo devant la foule en délire. Puis le « général Flynn » balance des verres remplis de Brown Eye au public, et il félicite un gars devant lui qui a réussi à le rattraper sans en renverser une goutte ! Il y a même une fille au balcon qui a réussi à choper un de ses verres avec encore un peu de boisson, alors qu’il avait volé sur 15 mètres ! Robb part alors en dernier, sur la droite de la scène. Il est 23.15.

A peine le groupe parti, les roadies commencent à démonter le set… Turtle arrive, et la foule recommence à lui chanter Happy Birthday a capella ainsi que des « Turtle, Turtle !« .

Globalement, le son était certes un peu fort, mais réglé pile-poil comme il faut en ce qui concerne l’harmonie entre les différents instruments. Ceux qui étaient auront pu constater que le père Flynn n’a pas utilisé que sa Flying V, mais également plusieurs BC Rich (comme celles de Max Cavalera et du guitariste de SlipKnoT), dont une rouge transparente du plus bel effet. Adam semblait avoir des problèmes de sueur au début, vu qu’il n’arrêtait pas de balancer son bras dans tous les sens… Dave faisait souvent le poseur, à lancer ses baguettes en l’air… Mais c’est surtout Phil Demmel qui m’a impressionné. Il possède un charisme incroyable, et regarde tout le monde droit dans les yeux. Ce musicien né pour faire de la scène encourage tous les gens à se transcender, par des mains levées, des regards, des phrases lâchées ça et là à des individus lambda (« Fuck Yeah ! « ). A la fin, il a même tapé un petit slam, exhibant ainsi ses tatouages aux mollets. Il faut dire que c’était le sport national pour toute la crew ce soir-là !

Au final, ce concert phénoménal restera comme un de mes meilleurs souvenirs. Plein d’exclus pour nous les petits Lillois, une ambiance festive, avec deux groupes détendus et heureux de jouer pour la dernière fois ensemble. Dans cette salle de 800 personnes, je voyais mon groupe favori de super prêt, et celui-ci n’a pas failli à sa réputation en se donnant à fond. Machine Head démontre ainsi, au moment où sort « Through The Ashes Of Empires« , qu’il reste parmi les meilleures formations du monde dès qu’il s’agit de jouer devant un public.

SETLIST :
Imperium
Take My Scars
The Blood, The Sweat, the Beers
None But My Own
Left Unfinished
Ten Ton Hammer
Trephination
The Burning Red
Days Turn Blue To Grey (jouée pour la première fois)
Blood For Blood

Rappel :
Descent The Shades Of Night
Davidian (avec Mark Mynett de Kill 2 This à la guitare)

Happy Birthday Turtle + The Trooper (intro – Iron Maiden)
The Number Of The Beast (Iron Maiden)
Run To The Hills (intro – Iron Maiden)
Back In Black (intro – AC/DC)
Creeping Death (Metallica)

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