Radiohead ✖︎ The Point ✖︎ Dublin

Les deux derniers concerts de l’année pour Radiohead et la tournée «Hail to the Thief», avant un bon mois de vacances bien mérité, et une grosse fin de tournée en Allemagne.
Deux dates, le 3 et 4 décembre, histoire de combler le plus grand nombre de fans Irlandais, The Point Theatre, la salle de concert de Dublin, n’accueillant « que » 10 000 personnes.

C’est donc après une traversée ouest – est de l’Irlande, 6 bonnes heures de bus, pour seulement 300 Km (c’est aussi ça le charme de l’Irlande !), que je met les pieds à Dublin, pour un concert qui s’annonce Saint Patrick (calembour). Juste le temps de poser mes affaires à l’hostel, de grignoter un sandwich (jambon fromage, et un Twix en dessert, pour ceux que ça pourrait intéresser), et je met les voiles, direction The Point Theatre, puisque c’est la que ça se passe. Chemin faisant, je ne peut m’empêcher d’alpaguer un Irlandais, puisque mes seules connaissances des rues de Dublin se limitent au plan I, page 669 du routard édition 2003, totalement inutile car n’indiquant pas le Point Theatre. Grande idée que j’ai la, puisque Gerard, c’est son nom, que je salue au passage, se dirige lui aussi vers le Point Theatre. Mieux que ça, il connaît le chemin, puisqu’il était déjà présent la veille pour la première représentation. On tape la discute, on sympathise, et on décide d’aller voir le concert ensemble.

Il est environ 19h00 quand j’arrive devant la salle. Je suis étonné par le peu de personnes et la quasi absence de file d’attente. En très peu de temps on se retrouve à l’intérieur, dans une salle à peine au quart remplie, tout ça une heure avant l’apparition des warriors Londoniens d’Asian Dub Foundation. Je fonce m’installer au plus proche de la scène, et je me retrouve à quelques mètres des barrières. Je décide de ne plus bouger de la. Ca me laisse le temps de faire un petit tour d’horizon, et de me faire une idée du public qui m’entoure. Visiblement, c’est jeune, voir teenager, boutonneux, un brin criard, la chevelure folle, la tenue complète Radioheadienne de sortie. Ca sent le fan-club au grand complet ! J’ai comme un mauvais pressentiment quand à l’accueil d’Asian Dub Foundation.

Il est 8h00 passé de peu, Asian Dub Foundation débarque, et entame son set sur le classique mais très efficace «Taa Deem». Les deux chanteurs sont en retrait, et le reste du groupe se déchaîne sur ce très bon morceau instrumental. Je suis juste devant «Chandrasonic», le guitariste, et le bougre se fait méchamment plaisir, lui et ça «Stratocaster». Les deux chanteurs font enfin leur apparition sur le très gros « Fortress Europe« . Ca bouge sur scène, ça saute, les percus sont à leur maximum, Pandit G (le DJ) balance ses samples à tout casser. Ces mecs ont définitivement la grosse «powa|» ! Mes jambes commencent à bouger toute seule, ma tête fait de drôles de va et vient, c’est bon, ça rentre ! Je jette un rapide coup d’œil autour de moi, et stupeur, le public s’emmerde ! Houa ! Comment ne peut on pas bouger sur du son pareil ? Tant pis, ces mecs la n’ont rien compris, mais ça ne m’empêchera pas de m’éclater. Le set continu, toujours avec une grosse motivation, malgré ce public peut intéressé. Je me console en me disant qu’ils ne doivent pas bien connaître, mais qu’ils regretteront un jour d’avoir manqué ça. Asian joue pour moi ce soir, profitons en ! Heu, j’en fait un peut trop la. Les morceaux du tout dernier «Enemy of the Enemy» s’enchaînent, avec entre autre «Rise to the Challenge», «Enemy of the Enemy», bien sur, mais également des morceaux de «Facts and Fictions» et «Community Music». Le son est plutôt bon, je suis étonné par le volume sonore, relativement pas trop fort, que dis-je, étonnement supportable. C’est agréable de pouvoir suivre un concert sans être sourd au bout d’un quart d’heure, mes deux oreilles (la droite et la gauche) me remercient chaleureusement. Asian Dub Foundation continu sur ça lancée, et miracle, le public finit par apprécier. Certain jeunes inconscient iront même jusqu’à se bouger le cul, lever les bras quand il le faut, reprendre les refrains en cœur, et sauter quand ça s’impose. Génial. Mais un peu tard, car il est bientôt 9h00, et ADF doit quitter la scène pour laisser la place au monstre d’Oxford. Non sans passer quelques sympathiques et nécessaires messages de paix, d’emmerdage de George fu**ing Bush, et de stoppage de guerre en Irak. On connaît Asian pour ses engagements, et c’est aussi pour ça qu’ont les aiment. Asian termine donc sont très bon boulot et nous souhaite un bon concert en compagnie des petits jeunes de Radiohead. Dr Das (le bassiste) terminera même sur la ligne de basse de «The National Anthem», ce qui achèvera de décrisper le public.

La salle finie de se remplir jusqu’à atteindre les 10 000 personnes prévues. Les roadies installe l’impressionnant attirail musical, scotchent la setlist au pieds du micro de Thom, grimpent au plafond pour peaufiner l’éclairage. Le fan club crie au fou lorsque le roadie attitré aux guitares débarque avec la célèbre Telecaster de Johnny, stickée d’autocollants Honda et autres mangas. Le premier rang crie des «bouh, touche pas à ça !» lorsqu’il branche la guitare pour taper quelques accords et vérifier une dernière fois la balance. Lui se marre, l’air de dire, ben quoi, c’est qu’une guitare. Ben oui, après tout, c’est qu’une guitare, bordel…

Les lumières se baissent, ça pousse derrière, applaudissement général. Le groupe fait son entrée sur une musique lancinante, avec des voix synthétiques à la «Fitter Happier». Thom s’approche, sourit, et beugle un « hello » tout tordu dans le micro. C’est partit. «2+2=5» est envoyé sous un tonnerre d’applaudissement, ça bouge sévère, j’essaye de prendre quelques photos, avant l’arrivée du refrain enragé du morceau. Encore une bonne idée que j’ai la (hé hé), la foule partant déjà en gros délire. Ca promet. Le groupe continu sur “Hail to the Thief”, et joue les beaucoup plus calme «Sit Down, Stand Up» et «Where I End And You Begin». Les morceaux se suivent, le public écoute avec attention, j’en profite pour mitrailler Thom et Johnny, les autres membres du groupe étant trop loin pour le maigre zoom de mon appareil tofo. Johnny Greenwood est vraiment impressionnant, il semble être sur une autre planète lorsqu’il joue, même les cris du fan-club essayant de l’interpeller ne le dérange pas, au mieux ça fait marrer Thom Yorke…
Explosion des guitares, grand mouvement du public, le groupe vient d’entamer «The Bends» ! Suffisamment rare pour le noter, la chanson phare de l’album du même nom n’étant pas souvent jouée ces derniers temps. J’explose de joie moi aussi, ce morceau étant de loin un de mes préférés. Visiblement, je ne suis pas le seul à apprécier, je sens bien que les 9999 personnes autour de moi se laissent un peu aller. Au passage, ça me parait tout à fait honnête de bouger, voir même de pogoter gentiment sur Radiohead, mais j’aurais encore plus apprécié si ils en avait fait autant pour ADF…Enfin, l’ambiance est bonne, le groupe semble vraiment heureux d’être la, on les voit sourire à plusieurs reprises, se lancer des blagues entre 2 morceaux. Les morceaux se suivent, le groupe piochant dans tous les albums. On aura nous aussi le droit à «Creep», à croire que le groupe ait enterré la hache de guerre avec cette chanson surmédiatisée. Thom est au top, sa voie est vraiment parfaite, comme il nous le prouve sur le superbe «How to disappear Completely», mais également sur «Kid A», qui sonne vraiment freaky en live. Il ira même jusqu’à jouer «Big Ideas», un superbe morceaux acoustique, ou Thom est seul avec sa guitare. Ce morceau, que je ne connaissais pas, n’est présent sur aucun des albums de Radiohead, mais il est joué de temps en temps en live.

Il est 11h30, couvre feu oblige (si, c’est vrai !), le groupe quitte la scène après 2 bonnes heures de concert, 25 morceaux et 2 rappels, non sans laisser tourner les samples que Johnny aura soigneusement prix le temps de triturer, lui et son sampler de l’espace, sur «Everything in its right place». Cris du premier rang, une fois encore, lorsque 5 minutes plus tard le roadie (vous vous souvenez, celui qui branchait les guitares !) vient arrêter tout ça. Décidemment, il aurait mieux fait de rester chez lui le roadie. On le sent quand même habitué, je pense qu’il en rigole encore, et il a bien raison. Le concert aura vraiment été magique, une setlist variée, avec du classique et du beaucoup moins classique. On aura pu voir Thom entamer des danses que lui seul maîtrise, Johnny martyriser les peaux de ses toms avec ses 4 baguettes sur «There There», Ed O’Brien chanter les cœurs de «Karma Police», et Colin sourire, tout simplement (un peu trop en retrait, quand même…). Quand à Phil, le batteur, on n’en parle pas, puisqu’il est batteur, et un bon batteur se doit de passer inaperçu. Humour, que dis-je, galéjade, Phil étant resté planqué derrière sa batterie tout le concert, je ne l’ai pratiquement pas vu, désolé.

Je plie les gaules et je quitte le Point Theatre pour aller voir ailleurs, si j’y suis. De toute façon, je n’ai pas trop le choix, les gentils videurs sortant le public pratiquement à coup de pieds au cul. Je m’en vais terminer la soirée dans un club jeun’s et hype de Dublin, avec de la grosse musique populaire qui fait mal aux oreilles (celles qui m’avait remerciées, un peu avant). Dur le retour à la réalité, non ?

1. 2 + 2 = 5
2. Sit down stand up
3. Where I end and you begin
4. The morning Bell
5. Exit music
6. The Bends
7. Kid A
8. Sail to the moon
9. Go to sleep
10. Paranoid Android
11. A punch up at the wedding
12. Creep
13. Just
14. You and whose army ?
15. The Gloaming
16. Idioteque
17. There There

Rappel 1:
18. Pyramid Song
19. The National Anthem
20. Wolf at the door
21. How to disappear completely

Rappel 2:
22. We suck young blood
23. Karma police
24. Big ideas
25. Everything in its right place

Un grand merci à Bat pour cet excellent compte rendu !