© Made In Japan

Le Japon est connu notamment pour ses mangas, ses poissons crus, ses ports pollués, et pas pour sa musique. Visual tente de rattraper le coup en vous proposant une liste non exhaustive de ce qui se fait du bien, là bas, à l’aut’ bout du monde.

The Mad Capsule Markets
Se présentant comme le groupe « le plus agressif » du Japon, j’ai décidé d’en parler les premiers (voir critères de l’ordre d’apparition ci-dessus). The Mad Capsule Markets, composés de Takeshi Ueda (Basse), Kyono (chant) et Motokatsu Miyagami (Batterie) se sont formés en 1990 et, fort de leurs 9 albums sortis au Japon, sont devenus des stars sur l’archipel. Leur musique plutôt brutale est extrêmement bien construite si bien que les comparer à Prodigy ne serait pas assez fort tant leur musique n’est punchy. A la frontière de la jungle, du punk et du métal, leur musique semble formatée pour le pogo.
[img align=left]https://www.visual-music.org/images/articles/photos/article_madeinjapan_madcapsulemarkets.gif[/img]Leur dernier album sorti il y a trois ans au Japon vient juste de sortir en Europe. Intitulé «  »Osc-Dis«  » (pour « Oscillator in Distortion« ), il marche très bien en Angleterre, et a produit trois singles au Japon. Les visuels de la pochette et du clip de « Pulse » qui rappellent les jeux vidéos et, les samples de voix japonisante qui viennent s’ajouter au hardcore ambiant (écoutez bien le morceau « Midi Surf« ), sont les seules choses pouvant
rappeler leurs origines, car il est vrai que leur musique semble plus influencée par la musique occidentale que par leur propre musique traditionnelle (comme c’est le cas pour Kemuri).

Kemuri
Signés sur Roadrunners Records (maison de disque de Coal Chamber et de Slipknot), ce groupe est en fait un groupe de ska ! Leurs influences comme je l’ai dit plus haut sont plutôt du coté occidental avec comme influence majeure The Specials. Fondé en 1995, les six de Kemuri n’ont pour objectif que de communiquer leur univers festif a ceux qui les écoutes. Leur quatrième album, «  »Emotivation«  », sorti en 2001, reste dans cette lignée. Rien d’autre à souligner si tant est que ce groupe se retrouve un peu ambassadeur de la scène japonaise car ils ont déjà tourné en France et préparent une tournée aux Etats-Unis.

Buffalo Daughters
Voilà enfin pour moi les acteurs les plus originaux de la scène japonaise. Allant des Beach Boys a Sly en passant par Primal Scream, les influences de Cornélius (Keigo Oyamada) sont autant éclectiques que peut l’être sa musique. Pour les soeurs Buffalo (dont le nom n’a pour moi aucune signification précise et étant composé de Sugar, Mooog et Yumiko) les influences sont également diverses et variées. En effet leur musique à toutes deux peut être considéré comme un frankenstein musical. Je m’explique : pour chaque morceaux il y a forcément un endroit où on se dit « vingt dieux où donc ai-je déjà entendu ça ?« , c’est-à-dire que l’originalité ne vient pas forcément du fond mais de la forme, de la construction (avec en plus de cela le traitement quand même très particulier des voix pour les Buffalo). Je vois que toi, lecteur, te demande encore pourquoi avoir parler alors de Frankenstein. Hé bien simplement par ce que la construction de leur morceau ressemble plus à une reconstruction, avec en prime cicatrices apparentes (Aaaa ouiii…) : les rythmes sont cassés, les mélodies parfois minimalistes et comme collées les unes aux autres (prenez par exemple « Point of View » de Cornelius et son intro disloqué ou encore « Cold Summer » des Buffalo Daughters avec son intro country, sa mélodie synthé 80’s, ses paroles décalées et ses riffs presque métalleux).

[img]https://www.visual-music.org/images/articles/photos/article_madeinjapan_buffalodaughters.gif[/img]

En conclusion, les japonais ne font décidément rien comme tout le monde (et c’est ça qu’est bien, didiou), on ne peut donc que regretter l’occidentalisation de ces groupes dont il serait dommage de perdre leurs originalités. Mais bon, le problème vient sûrement comme d’habitude des majors, qui ne sont pas près de signer un groupe venant de chez eux. Nous, pauvres européens, sommes donc privés d’une quantité non négligeable de très bonnes formations, pour le seul motif qu’ils ne chantent pas dans la langue dite « mondiale ». Pauvres de nous. Nous essaierons de vous parler de plus en plus de cette scène japonaise. Dés qu’un groupe nous plaira nous en parlerons alors dans la rubrique Zoom de ce site. (NDA : Hé oui, toi qui pensait que cette liste était exhaustive, tu t’es planté. ça c’est du constat intéressant non ?).