Le festival « cheap » de France, c’est les Solidays. Organisé à côté de l’hippodrome de Longchamps (Paris), le but est de rassembler un maximum de groupes et de festivaliers (90 000 personnes cette année) pour se réunir et de faire passer un message simple pour combattre le SIDA ». Etalé sur deux jours (6 et 7 juillet), la programation est hétérogène et n’a en aucun cas pour but de rivaliser avec la grosse pointure française qu’est les Eurockéennes de Belfort. Au programme : groupes de tout genre, buvettes et restaux, débats sur le SIDA, et nuits du zapping et de l’humour. Mais nous ce qui nous intéresse surtout, c’est la musique, pas vrai ?
6 Juillet 2002 – Dolly « En Plein Air… »
Voilà, j’entre enfin dans le festival. Après avoir récupéré quelques préservatifs (mais sans pouvoir prendre ceux qui m’intéressent, les strillés), je réussis à choper un programme de ces deux jours. Pour aujourd’hui, ca sera Dolly, Dionysos et le Saïan Supa Crew. Cherchez l’intrus, mais qu’importe, l’ambiance me permettra d’écouter n’importe quoi. Direction la scène « Le Dôme ». L’endroit est couvert et permettra d’être dans une ambiance plus conviviale que dans les scènes ouvertes. C’est Dolly qui chante et ça se voit : impossible d’accéder à la fosse avec 10mn de retard et un kebab en main. Mais qu’importe, le son est bon, même très bon et l’ambiance est telle que les sauts et les champs se font même dans le fond. En jouant des morceaux du dernier album « »Plein Air« » et de « Dolly« , le groupe réussit à conquérir tout le public qui n’est surement pas composé de fans à 100%. Rassemblement pour combattre le sida oblige, des capotes gonflées volent un peu partout. Tout le monde est chaud et surtout dans la fosse où quelques djeunz slamment et pogotent. Ce n’est pas le pogo habituel des concerts, mais y en a (preuve en est l’état de mon dos et de mon sac à dos). Dolly entame ensuite son final, avec des rythmes presqu’électroniques et très rapides, comme si la jouissance la plus totale allait arriver.
Et c’est fait, le set se finit au bout d’une heure réglementaire, tout le monde est fatigué et en redemande encore. Malheureusement, Manu nous apprendra que Mathias (chanteur de Dionysos), à cause de son « emplois du temps de ministre » ne peut pas faire un duo surprise. Tant pis, on aura tout de même eu droit à un fabuleux concert de Dolly et la voix de Manu est aussi impressionante que sur album, voire plus pour un concert.
7 Juillet 2002 – Dionysos
A mon goût le meilleurs concert du festival. Après une introduction toute droit sortie d’un wester culte, Dionysos arrive sur la scène comme d’habitude en costard cravate. D’après mes prédictions, les aisselles de Mathias seront imbibée de sueur d’ici 15 minutes. Choses rapidement confirmée puisqu’il sera sur scène la petite bête qui sautille et qui gigote, constamment nerveuse. La foule est carrément plus vivante que pour Dolly, ceci surement dû à l’excitation que communique le groupe par son jeu quasi théâtral.
Ce n’est donc pas le fait de jouer en plein air et face à un aussi grand nombre de personnes qui les empêchera de créer ce lien groupe-public. Dionysos entame donc ses groupes aux paroles décalées toutes reprises en coeur par les gens qui ne sont pas que des amateurs! « Coccinelle« , « Song For A Jedi« , « Fais Pas Ci, Fais Pas Ca« , les grandes titres du groupe s’enchaînent et Mathias se permet de prendre un bain de foule malheureusement stoppé par les vigiles qui lui retiennent le pied. De retour sur scène, le chanteur fera une petite allusion au comportement « un peu violent » des vigiles… Mais Mathias réussira largement à se rattraper avec un GRANDIOSE bain de foule final et une version retravaillée de « Coccinelle« . Il réussira effectivement à nager sur les têtes du public sur une vingtaine de mètres pour finalement atteindre un des poteaux retenant le Dôme. Silence, on entend plus que les basses des concerts environnants et tout d’un coup, grand frisson dans le dos : la foule crie en même temps que Mathias « Je ne sais pas conduire, pas même un cerf-volaaaaaaaant« , et c’est reparti, il refait le chemin inverse. Après ce moment qui restera gravé dans la mémoire de tous les festivaliers présents (Dionysos a été le seul groupe capable de faire autant participer le public), le concert touche à sa fin, il fait déjà nuit, et cette première journée se finira par un Saïan Supa Crew très en forme bien qu’amputé d’un des membres du crew, ainsi que par une Nuit du Zapping et Nuit de l’Humour dans la bonne humeur et la fatigue. Cependant, je regrette énormément d’avoir raté Big Mama… Tant pis…
8 Juillet 2002 – Ruda Salska
Après s’être couché à 5h du mat’ et avoir dormi dans le froid seulement deux heures à deux dans un sac de couchage une place, après avoir traversé le bois de Boulogne à 7 heures du mat’, après s’être un peu reposé dans un bon vrai lit au chaud, il était quasiment certain d’arriver à la bourre à Marcel et Son Orchestre… Le set tristement manqué, j’atteins la scène de la Bagatelle armé d’une bouteille d’eau, d’un bon rhume et de seulement deux clopes… La journée s’annonce Ruda… Mais nan, la Ruda réussit à nous mettre de bonne humeur, d’autant plus que le soleil est là. Le public éparpillé sur la pelouse bouge de tout ses un mouvement à la mode s’éteint ou du moins se remet en question. membres tandis que le groupe produit un son proche de celui d’un album. Aucune faute, aucun mauvais chant… Donc, pas d’improvisation ou de changement. Le groupe parle rarement avec le public, but whatever, tout le monde est réceptif. Bon vu mon état lors du set, je suis tout simplement incapable de donner les titres des chansons, seul souvenir, on a eu droit à plusieurs grands tubes dont ma préférée…
8 Juillet 2002 – Garbage
Sûrement la plusse grosse tête d’affiche du festival. Affublé d’un nouveau batteur qui semble jouer un peu sur le tas (non pas qu’il jouait mal, mais juste que le reste du groupe devait lui faire signe pour changer de rythme), Shirley Manson toujours aussi sexy avec ses tiffs blonds nous chante ses plus grands singles. « Androginy« , « I Think I’m Paranoid« , « Cherry Lips« , « Special« , « I’m Only Happy When It Rains« , etc… Malgré le fait qu’il manquait une guitare, le groupe nous a chanté une chanson acapella rendant le concert encore plus excitant. Shirley a réussi à être présente sur la scène et a communiquer avec le public grâce à son français remarquable (!). Gros festival oblige, aucun rappel ne se fera malheureusement et c’est un peu frustré que les festivaliers quittent la place, laissant derrière eux le gros du festival…
8 Juillet 2002 – 22h – Mc Solaar en piste
C’est sur un véritable spectacle de Mc Solaar que ma troupe composée de ma belle et de moi-même que je quitte le l’Hippodrome de Longchamp, les yeux cerné incrustés dans ce qui ressemble à des cernes géantes et surtout, les oreilles sifflantes de décibels. Deux jours de bonne humeur malgré le thème, deux jours de fatigue accumulé mais tout ça, pour la bonne cause. Si seulement toutes les grandes causes humanitaires pouvaient se combattre comme ça…