Interview ☭ Sons Of Buddha

Ce ne sont ni la pluie ni le froid glacial et encore moins le Ciné Dimanche sur TF1 qui allaient nous empêcher d’assister à la première date parisienne des Sons Of Buddha (alias Forest de The Pookies, son frère Ed des Uncommonmenfrommars et Pat de ISP). Quelques minutes avant leur montée sur scène, on se réfugie avec les frangins, tous les deux grippés ce soir là au chaud dans le van du groupe. Bientôt rejoints par Pat, on peut alors commencer l’interview. Et si vont être évoqués Buddha, Megadeath et lunettes de nerd, on dira que c’était le froid qui nous faisait tous délirer. Un énorme merci à Lolo et aux trois adorables Sons Of Buddha.

Sons Of Buddha est considéré comme un all-star band, ça doit vous flatter ?
Ed : Il va falloir qu’on trouve qui sont les stars dans le groupe. On m’a caché des choses.
Forest : On a fait plein de concerts sans toi aussi. (rires)

Uncommonmenfrommars, The Pookies, ISP : il y a du bon CV quand même derrière..
Ed : Il y a pas mal d’années de tournées, d’expériences sur la route, effectivement.

Et comment vous en êtes venus à monter Sons Of Buddha ?
Ed : L’envie de jouer d’un autre instrument,. Moi qui suis guitariste, j’ai eu envie de jouer de la batterie. Et Forest, bassiste, envie de jouer de la guitare. Donc dès qu’on revenait de tournée des Unco ou des Pookies, dès qu’on avait un moment de libre on jouait comme ça pour rigoler, et ce depuis un an et demie, deux ans. Et ces 6 derniers mois on a fini par composer quelques morceaux, et, sans forcément y réfléchir, Lolo, avec qui on est amis depuis longtemps et qui a monté Dirtywitch Records, nous a proposé de sortir un disque, un maxi. Et finalement, sans faire exprès, c’est devenu un album. Et de fil en aiguille, ce qui n’était au départ qu’un délire a fini en un groupe, un album, une tournée. On est encore un petit peu sous le choc.

Cette envie de changer d’instrument, ça traduit une frustration ?
Ed : Non, c’est juste l’envie d’expérimenter d’autres trucs.
Forest : C’est agréable de changer de point de vue. Ca change ta vision du truc.

Le nom Sons Of Buddha vient d’où ?
Ed : On sait pas trop encore, on y réfléchit. On n’a pas vraiment trouvé d’explication.
Forest : C’est peut-être Buddha qui nous l’a soufflé.
Ed : Je pense aussi. On a entendu une voix qui nous a dit :  » Mes fils, faites un groupe, pour moi.  » (rires) Putain, c’est Buddha.

Votre album s’appelle « The Devil, The Unknown » qui est aussi le titre d’un morceau. Pourquoi l’avoir choisi lui, qui est assez énigmatique ?
Forest : C’est un rapport assez cool, ça sonne bien. L’album aurait pu s’appeler  » spontané  » pour lui donner un fil rouge mais sinon.
Ed : Il y avait devil » dans le titre, on trouvait ça cool. Et  » unknown  » ça fait un peu Metallica. « The Devil, The Unknown.« , putain ça c’est un titre. On aurait pu mettre « kill » aussi dedans, ça aurait pu être « Kill Me Before I Try » ou « Watch Me Die« . Il y a des mots qui sont cool comme « kill« , « blood« , tout ça. Ce sont des clichés qu’on aime bien.

Et la pochette pareil, c’est pour se la jouer méchants ?
Ed : Ben au début, on s’était dit qu’on allait faire ce groupe et qu’on mettrait des cagoules, comme ça on serait les terroristes du Punk Rock. Donc on a fait des photos avec des cagoules et des flingues. Ce groupe-là, ce ne sont que des idées à la con.  » Ah putain si on faisait ça ?  » On n’a aucune limite, c’est pas du tout réfléchi.
Forest : (posé) C’est que du bonheur.(rires)

On peut vous attribuer un paquet d’influences, de Jawbreaker à Seven Hate en passant par les The Descendants ou Second Rate.Ca seraient plutôt lesquelles pour vous ?
Ed et Forest : Tout ça.
Ed : Descendants est notre groupe influence, pas que pour les SOB mais pour tous nos groupes. Second Rate et Seven Hate sont des groupes qui nous ont touché en plus d’être des amis. Mais je pense qu’on partage avec eux les mêmes influences, que ce soit Samiam, Mega City Four, Burning Airlines. Plus notre amour de toute la scène Ramones-core : Screeching Weasel, Groovy Ghoulies. On a mélangé tout ça et ça fait SOB. Forest : Je suis d’accord.
Ed : Il y a un truc, on est toujours d’accord tous les deux.

Cool, ça va être pratique pour l’interview. Vous considérez SOB comme un side-project ?
Forest : Ouais, et ça le restera. C’est le seul truc réfléchi du groupe.
Ed : Nos deux groupes respectifs ont des emplois du temps assez chargés. SOB existe quand les autres groupes sont en repos ou en inactivité. Et jamais dans l’autre sens.

Dans la bio du groupe, les Unco ne sont pas cités . C’est délibéré ?
Ed : Au début on s’est dit que toutes les chroniques et articles ne devraient pas être focalisés là dessus. On est 3 dans le groupe.
Forest : Et chacun fait sa part du boulot à parts égales. L’album on l’a fait tous les deux et Pat amène sa sensibilité sur scène.
Ed : Dire que c’est le groupe de Ed des Uncos donnerait une fausse image parce que live, c’est pas du Unco.

Ed : Au début on s’est dit que toutes les chroniques et articles ne devraient pas être focalisés là dessus. On est 3 dans le groupe.
Forest : Et chacun fait sa part du boulot à parts égales. L’album on l’a fait tous les deux et Pat amène sa sensibilité sur scène.
Ed : Dire que c’est le groupe de Ed des Uncos donnerait une fausse image parce que live, c’est pas du Unco.

Pat fait alors son entrée dans le van, afin de faire tourner le moteur.

Forest : Ce mec est bassiste, mécanicien.
Ed : C’est la colonne vertébrale du groupe en concert.

La tournée, c’est l’aboutissement, c’est le plus kiffant ?
Forest : C’est clair que c’est la récompense de toutes les heures passées en répète.
Ed : Si t’as en face de toi une bande de mecs qui ont le sourire et qui dansent un peu c’est mortel. Tout est basé autour du plaisir de jouer, et du plaisir de faire une fête. Tu peux lever le poing et chanter le refrain au bout du deuxième coup car on est un « sing-along band  » : t’entends le refrain une fois, tu peux le chanter tout de suite. On joue des reprises en plus, des Ramones, des Shocks, Bad Chickens (autre groupe de Pat).

Et après la tournée vous retournez chacun dans vos groupes respectifs ?
Forest : Exact, mais SOB ne mourra pas pour autant Il y aura d’autres disques et d’autres tournées.
Ed : Ce qui fait l’âme du groupe, c’est la spontanéité. On ne se met pas de pression, on ne planifie pas vraiment les choses. On fait ce qu’on peut quand on peut et quand on veut car on ne se force pas non plus. SOB existe, il va falloir compter avec.

Les 3 morceaux, avec 3 accords, bien punk, la signification derrière ?
Forest : C’est la trilogie, un truc vachement réfléchi. Une espèce de concept : fabriquer une histoire avec trois phrases et trois accords dans un sens différent à chaque fois.
Ed : Ce sont des morceaux qu’on a mis autant de temps à écrire qu’à enregistrer. Ca fait aussi partie de nos influences, des groupes comme les Stupids. Et comme on ne se donne aucune barrière artistique, on peut faire des morceaux à sensibilité Samiamesque, ou à la Stupids, ou Minor Threat .
Pat : Tant qu’on se fait plaisir.

Vous colleriez quelle étiquette justement à votre musique ?
Forest : Sons Of Buddha.
Ed : Du Buddhacore. (rires)
Forest : Ouais, c’est des bouts d’accords tissés ensemble.
(S’ensuivit une discussion sur la tournée d’adieu de Samian, ou Ed n’avoue attendre qu’une seule chose : la venue de Megadeath.)

Dans le van, en ce moment, vous écoutez quoi ?
Forest : Ce que Ed mixe, pas mal de Megadeath en ce moment. (rires)
Ed : Non, sérieux le dernier Helmet -certains morceaux sont cools-, « Taranto » des Burning Heads, D.I., Reagan Youth.
Forest : On a écouté Manowar ! (rires)
Ed : Non on n’a pas écouté Manowar
Pat : Moi je suis en manque de Lars Friederiksen
Ed : On écoutera ça ce soir, tiens.

Il y a des groupes dont vous aimeriez parler, que vous soutenez ?
Forest : Il y a Underground Railroad, un pur groupe qui arrache tout sur scène.
Ed : Les Guerrilla Poubelle, Dirty Fonzy aussi.
Forest : Moi je suis super fan d’un groupe de Mont-de-Marsan, Swad. J’adore. Ils ont un morceau sur le « Tribute To Seven Hate » qui doit sortir en Mars sur Buzz Off (souscription sur deadpopclub.com).
Ed : D’ailleurs nous la famille, on a trois morceaux sur la compile. (rires) Tout ça fait partie d’un plan bien étudié. On va conquérir toute la scène française rien qu’avec notre famille. On va faire des enfants qui feront des enfants, et au final des centaines de groupes.
Forest : On proliférera comme la peste.

Un mot sur le futur de vos trois groupes respectifs :
Forest : Avec les Pookies, on a enregistré des titres et on compte sortir un maxi d’ici peu. Et là on va faire une petite tournée en Angleterre.
Pat : Nous avec ISP avons enregistré un album et on cherche un label pour le sortir le plus tôt possible. On l’a enregistré avec Pierre des Burning Heads, (Gravity Slaves, Burning Heads.) C’est du bon son old school, Punk Rock des années 80.
Ed : Le DVD des Unco sort le 28 février puis on repart en tournée avec quelques festivals dont le Fury Fest. Et au début de l’année prochaine on aimerait bien enregistrer un nouveau disque.

Pour finir, une question stupide à vous poser entre vous, ou à moi ?
Forest : A toi ! T’as fait exprès d’avoir les mêmes lunettes que nous ? (rires)
Ed : T’as fait exprès ? (rires) Je trouve que ça fait ringard. J’ai toujours été considéré comme un ringard. Tu finis par cultiver le truc parce que tu sais que t’es un looser et que tu seras jamais un mec cool. Alors autant affirmer ta différence. (rires)

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