Interview ☭ Dagoba

6 mois après la sortie de leur premier album, Dagoba se présentait au public bordelais en arpentant la scène de la Rock-School Barbey. C’est après ce premier concert dans le Sud-Ouest que Werther, bassiste de Dagoba a accepté de répondre à nos questions.

Pour ceux qui ne vous connaîtraient pas, Dagoba, c’est qui et c’est quoi ?
Werther : Dagoba, c’est 4 mecs de 20/22 ans qui font la musique qu’ils aiment. C’est des potes qui essaient de faire la musique qu’ils aiment depuis tout jeunes donc de la musique un p’tit peu puissante !

Quelles sont les premières retombés depuis la sortie de l’album en juin dernier ?
Werther : Beh ça fait tout juste 6 mois. J’aime pas parler de chiffres, mais l’album s’est vendu pour l’instant à plus de 6000 exemplaires, alors pour du metal un petit peu « couillu » tu vois, c’est pas mal je trouve. Surtout que les ventes d’albums en France c’est pas ce qui a de mieux.
Sinon, on a commencé à tourner en septembre pour promouvoir l’album et là aussi on est très content vu qu’il y a pas mal de monde sur la tournée.

Le public a bien accueilli l’album, et c’est la même chose sur scène…
Werther :Ouais ! Encore ce soir, tout le monde a super bien réagi. C’est des gens qui connaissent les paroles, qui sautent partout… Voir tout ce public qui se déplace et qui réagit comme ça, on se dit qu’on a pas bossé pour rien…

Izakar passe par là et s’arrête quelques minutes.

Izakar : salut !
Werther : Ouais, donc de voir tout se monde qui se déplace, ça fait chaud au cœur, et on se dit qu’on a pas bossé pour rien. C’est vraiment important le contact qu’on a avec le public. Je pense que t’as pu t’en rendre compte ce soir.
On essaye de créer une osmose avec le public à chaque concert parce que sans le public, tu peux rien faire sur scène.

Concernant l’artwork, quelle est votre signification ?
Werther : … Nous on a une signification, mais on préfère pas la dire…
Izakar : Cette couverture, elle a l’avantage d’être intrigante. On a voulu faire un contraste entre la couverture qui est assez soft, et le livret qui est très chargé.
Werther : Ouais t’as pas grand chose sur la couverture. C’est pas comme un album de black metal, où c’est toujours très chargé.
Izakar : … le genre d’album où t’arrives même pas à lire le nom… (rires)
Werther : C’est vrai que c’est intrigant, t’as un visage tu sais pas ce qu’il fait, le truc blanc, tu sais c’que c’est… Et pour contraster, on voulait le livret bien rempli, de glauque, et de très sombre. On voulait quelque chose qui frappe, qui soit diffèrent de tout ce qui se fait chez d’autres groupes français. Vu qu’on ne se sent pas proche de tout ce qui se fait en France.
Izakar : On a voulu faire un truc qui laisse pas sans réaction, et qui dénote de tout ce qu’on voit sur la scène metal actuelle. Un truc un peu excentrique.
Werther : C’est comme la musique du groupe. Tu peux pas rester indiffèrent. C’est ou ça te plaît, ou ça te plaît pas.

Vu ce que vous venez de dire sur le Metal français, vous vous sentez proche de quel(s) groupe(s) ?
Werther & Izakar : aucun…
Izakar : Si, Gojira peut-être.
Werther : Ouais à cause de la musique violente, le vrai metal. Peut-être Loudblast aussi..

Vous avez opté pour une « army » et être prêt de vos fans. Là encore vous vous démarquez de tous les collectifs qui fleurissent en France ?
Werther : Nous, on aime pas trop les collectifs. Ca nous correspond pas. On a envie de faire notre truc, de manière un peu individuelle, et puis on se démerde bien je trouve ! Concernant l’army, on est pas « à part ». T’as beaucoup de groupes qui ont des street-team, avec des gens qui vont filer des flyes pour le grouper, qui distribuent des stickers… On a une rubrique sur notre site qui est faite pour ceux qui font partie de l’army. Où ils y mettent leur photo, ou une photo de ce qu’ils veulent, et c’est une façon de leur dire merci.

C’est vrai que vous êtes des rares qui « montrent » leur team sur leur site.
Izakar : C’est notre façon de les remercier et ça rajoute un coté marrant au site. T’en a qui foutent leur tronche, d’autres qui peuvent photographier leur cul s’ils veulent… Et on va essayer de déveloper un peu plus la chose vu que de plus en plus de personnes s’y inscrivent.

Le mot « army » justement gênent certaines personnes en ces temps de guerre…
Werther : »Army« , c’est un peu un clin d’œil vu qu’on est des gros fans de Stallone et que « street-team« , c’est pas un mot qui correspond à l’image qu’on a.. Y a rien dans ce mot qui veut dire qu’on va casser des trucs qu’on est en guerre contre tel ou tel…
Izakar : C’est surtout pour le coté fédérateur en fait… Bon j’vous laisse finir, parce que là, j’me pelle les c**illes ! (rires)
Werther : C’est vrai qu’en ce moment, vu ce qu’on voit au JT, ça peut choquer, mais on a quand même le droit d’appeler notre truc comme on veut !
Je sais pas mais si j’ai envie d’appeler ça le « Schmilblick », beh je l’appelle le Schmilblick. C’est comme pour la pochette. Si on avait eu envie d’y mettre une rangée de nains de jardin, beh on aurait pas eu le droit parce que le front de libération des Ndj l’aurait décidé ? C’est débile… Nous on est franc, on est vrais. On fait pas les choses à moitié, et surtout, on les fait comme on les ressent.

Concernant l’army, il y a une petite polémique sur le net depuis une dizaine de jours concernant un mail envoyé aux membres
(ndlr : à l’époque de l’interview -décembre 2003- le mail en question demandait aux membres qui le souhaitaient d’envoyer plusieurs bulletins de vote par la poste pour faire monter l’album dans les classements). Pour ceux qui ont mal interprété ce mail, et qui vous ont « descendu » sur Internet, vous voulez leur expliquer ce mail ?
Werther : Tu sais sur Internet… les gens se cachent beaucoup derrière leur pseudo. Alors ils en profitent pour te dire ce qu’ils te diraient pas en face, et automatiquement, les choses sont exagérées. Et on a pas voulu leur répondre. Ca sert à quoi ? A part envenimer la chose ? En plus, c’est même pas nous qui avons envoyé le mail, c’est notre management. Si ce mail a été envoyé, c’est un peu pour qu’on parle un peu de nous dans les magazines. On a juste demander aux gens qui nous soutenaient et qui ont aimé l’album de voter s’ils le souhaitent. On a obligé personne.
Mais ça a mal été interprété. Beaucoup de groupes font ça : demander à leurs fans de voter pour eux pour grimper dans les classements. Mais bon, nous apparemment, du fait de notre popularité soudaine, on dérange. Alors, ça nous est tombé dessus à nous.

Bon, beh merci à toi d’avoir répondu à toutes ces questions. Un petit mot pour la fin ?
Werther : Beh euh… longue vie à VisualMusic ! Merci de ton soutien ! Et puis euh… beh Metal Rulesss !

Un grand merci à Werther pour nous avoir consacré un peu de son temps.