Interview ☭ Dropkick Murphys

Lors du premier passage des Dropkick Murphys dans la capitale depuis la sortie de « Blackout » et donc peu de temps avant leur passage sur la scène du Trabendo, VisualMusic n’a pu résister à la tentation de soumettre les Bostoniens à l’interview « petits papiers » (c’est-à-dire tirer au hasard les petits papiers du chapeau et dire ce qu’évoque le mot inscrit dessus). C’est un Ken Casey (chant/basse) très attentionné qui nous accueille dans la loge du groupe, bientôt rejoint par Al Barr (chant) qui se prendra lui aussi au jeu.
L’occasion de constater qu’une très forte amitié semble relier les deux hommes, ce qui les rend encore plus attachants et explique sans doute la faculté du groupe à pondre de si bons disques et ainsi jouer un rôle majeur sur la scène punk internationale depuis maintenant plusieurs années.

« ON THE ROAD WITH THE DROPKICK MURPHYS »
Ken Casey: C’est le nom du DVD que l’on vient de sortir. Ca me saoûle de le regarder aujourd’hui. Tout ce qu’il y a dessus, je le connaîs par coeur. Mais bon, j’espère que les gens l’apprécierons… plus que moi (rires). Non, il est très drôle, il ya a beacoup de vidéos tournées backstage. Mais cela reste un objet pour les fans, les purs et durs.
Philloux: Pourquoi avoir attendu autant 8 ans avant de sortir un tel objet?
K.C.: On attendait d’avoir une base de données conséquente, en fait.
Evans: Et vous aviez demandé à vos fans de vous envoyer des vidéos?
K.C.: Non, tout provient de notre base de données personnelle.

FRENZAL RHOMB
(l’un des 2 groupes qui ouvraient pour eux ce soir là)
K.C.: Punks bourrés d’Australie (rires). C’est l’un de mes groupes préférés.
Philloux: Comment les avez-vous rencontrés?
K.C.: Frenzal Rhomb est un groupe qui remporte un énorme succès en Australie. On a assuré leur première partie là-bas, et ils voulaient ensuite partir en tournée mondiale avec nous.

ROGER MIRET AND THE DISASTERS
(le deuxième groupe qui ouvrait pour eux)
K.C.: Roger Miret, avec Agnostic Front (NDR : mythique groupe de NYHC) nous avait choisi pour assurer leur première partie lors de l’une de leurs premières tournées mondiales. Aujourd’hui, on a décidé de lui rendre la pareille pour son side-project.

GEORGES W. BUSH
K.C.: (hésitant): Fort heureusement, il n’est plus président pour longtemps.
Interrompu par la sonnerie de son portable, il nous prie de l’excuser et décroche. Al Barr entre dans la loge pendant ce temps-là, nous salue et règle 2-3 trucs avec le manager.
K.C. (après avoir raccroché): Bush, je le déteste.

BOSTON BRUINS
(les Dropkicks sont de grans dans fans de hockey-sur-glace)
K.C. (s’adressant à Al): Tu arrives au bon moment! Les Boston Bruins sont géniaux.
Al Barr (qui se pose et se joint à la conversation): C’est la meilleure équipe de hockey.

BOSTON
K.C.: C’est un superbe endroit.
Philloux: Parle-moi de la scène punk de Boston:
K.C.: Il y a plusieurs bons groupes, mais ils ne tournent pas encore à l’étranger: The Unseen, Blood For Blood, Toxic Narcotic.

HELLCAT
K.C.: C’est le meilleur label de la planète, tout simplement.
Philloux: Avec quels groupes avez-vous le plus d’affinités?
K.C.: Essentiellement les anciens; nous ne connaîssons pas beaucoup les nouveaux tels que Tiger Army ou les Horrorpops.

INTERVIEWS
K.C.: Ca ne me gêne pas d’en faire, j’aime ça. Si tu n’en fais pas, tu ne peux pas toucher les fans.
Evans: Quelle est la question que tu préfères que l’on te pose?
K.C.: Mmh…quelles sont nos influences? Mais je me doute que l’on va en parler bientôt grâce à un autre petit papier (sourire).

« BLACKOUT »
K.C.: C’est le nom de notre dernier album. Le meilleur disque du monde (rires).
A.B.: C’est clair! (rires).
K.C. (rires): On plaisante, c’est une blague.
A.B.: Mais c’est le meilleur album des Dropkicks en tout cas. On en est très fiers!
K.C.: Effectivement, on est très contents de ce que l’on a fait sur cet album
Philloux: Pourquoi n’avoir pas repris Lars Frederiksen comme producteur?
K.C.: Il a produit nos deux premiers albums, puis on l’a jeté! (rires). Par la suite, nos deux plannings ne collaient plus: alors que nous étions libres, prêts pour enregistrer un nouvel album, lui était en tournée avec Rancid; c’était devenu ingérable.
A.B.: Mais il n’est pas impossible que que nous le reprenions comme producteur bientôt.
Philloux: Lars a récemment posé pour une publicité pour une marque de chaussures (NDR : vue dans Alternative Press, c’est pas dans Vogue quand même…). Vous en pensez quoi?
A.B. (mitigé): Ouais…
Philloux: Des chaussures style punk.
A.B. (pas plus emballé): …
K.C.: Moi je serai prêt à faire des pubs pour tout ce que je porte, exclusivement…

ALCOOL
K.C. (désignant de sa main la table de la loge où seules sont disposées des bouteilles d’eau minérale): Vous en voyez quelque part? (rires)
A.B. (ouvrant le frigo où s’entreposent 4-5 canettes de bière): Il n’y en a pas assez! (rires)
Al s’empare alors de deux bonnes poignées de mini-barres chocolatées (NDR : celles qui font rugir…) disposées en tas près du frigo et en tend une à Ken.
A.B.: On n’en trouve pas aux Etats-Unis.
K.C.: C’est pour cela que l’on en ramène plein afin de les revendre là-bas! (rires)
A.B.: Et cela à un prix exhorbitant! (rires)

FOLK MUSIC
A.B.: La musique du peuple faite par et pour le peuple.
K.C.: C’est beau ce que tu dis (rires). Ils vont s’en servir comme titre d’accroche!
Philloux: Vous pensez que la musique Folk est un bon moyen de faire passer un message?
A.B.: Oui, tout à fait, aussi bon que l’est le Punk.

JOE STRUMMER
K.C. (parlant avec beaucoup de respect, l’air presque recueilli): C’était un grand monsieur. Nous le connaîssions et l’apprécions énormément. Al a même appelé son fils Strummer.
A.B. (ému): Oui, mon fils a comme prénom Strummer.
K.C.: The Clash reste l’une de nos principales influences.

IRLANDE
K.C.: L’Irlande possède manifestement une influence sur notre musique. Mais nous n’aimons pas avoir collé sur le dos le terme « irlandais ».
A.B.: Nous sommes américains.
K.C.: On écoute seulement de la musique irlandaise depuis notre enfance.
A.B.: D’Irlande, seule la musique compte à nos yeux.
Philloux: Vous y jouez souvent?
K.C.: Pas tellement plus qu’ailleurs. On y passe la semaine prochaine.
Philloux: Et pour la St-Patrick?
K.C.: Le 17 mars, on jouera à Boston.
A.B.: Personne ne nous laissera jouer ailleurs qu’à Boston le jour de la St-Patrick.

Merci beaucoup à Laure d’Epitaph, Ken et Al des Dropkicks (ainsi qu’à Nathalie Vincent de rock sound à qui j’ai piqué sans vergogne le principe de l’interview « petits papiers »…)