Bilan 2018 par Alexandre de l’Aéronef

Comme chaque année, VisualMusic recense par membre de l’équipe son best of de l’année mais aussi, et surtout, s’ajouteront des membres de labels, de groupes et d’acteurs de l’industrie musicale avec qui nous avons le plaisir d’échanger régulièrement. De quoi faire son marché dans une année mouvementée.

Son résumé
Dans le paysage lillois, il est des salles que l’on ne peut esquiver si on aime un tant soit peu la musique. L’Aéronef, à qui nous rendons régulièrement visite et dont on reparlera plus précisément bientôt dans nos colonnes, devait logiquement figurer parmi nos invités de cette année. De nombreux groupes y sont passés et sa capacité à accueillir de petites dates et de plus grosses (environ 2000 places max) permettent par exemple d’y voir Idles en mode club puis en mode grande scène quelques mois plus tard. On a donc sollicité Alexandre, en charge de la com’ de la salle pour recueillir son petit best of 2018
 
Les disques
Dans l’ordre de sortie, voilà trois albums que j’ai vraiment appréciés cette année. Parmi eux, deux groupes qui sont passés à L’Aéro mais que je n’ai pas pu voir : The Limiñanas et L.A Salami. Deux albums sur lesquels j’ai accrochés assez vite même s’il m’a fallu un temps d’assimilation pour vraiment les goûter à leur juste valeur.

The Limiñanas – Shadow People

En ce qui concerne les Limiñanas, j’avais déjà en tête avant la sortie du disque le single « Shadow People », chanté par Emmanuelle Seigner. C’est un tube il n’y a pas photo, pourtant il a un petit quelque chose de déjà vu et de simpliste, mais ça doit être ça qui fait sa force. La première fois qu’on l’écoute, on a l’impression de l’avoir déjà entendu… Une fois qu’on a la mélodie en tête, on peut l’écouter en boucle. C’est d’ailleurs comme ça que j’aime écouter cet album, en boucle. C’est un très bon compagnon de route ! « Shadow People » est finalement hors temps, il aurait pu sortir à une autre époque. Mais il sonne du début à la fin et les compositions sont assez variées, elles nous font voyager. Pour moi, un morceau sort du lot, « Dimanche », sur lequel chante le grand Bertrand Belin.

L.A Salami – The City of Bookmakers

L.A Salami c’est une excellente découverte. Un très bel univers musical avec une identité affirmée, des arrangements magnifiques, des mélodies incroyables. « The City of Bookmakers », on peut tout aussi l’écouter sur la route, pourquoi pas à la suite de « Shadow People » d’ailleurs, ce n’est pas comparable mais on est dans le même registre. Ce qui me plaît par-dessus tout chez cet artiste, c’est le songwriting. Je ne sais pas dans quel sens il compose, d’abord les textes, ou la musique, ou peut-être les deux en même temps ? Mais ce qui est frappant c’est que la guitare est très souvent aussi mélodieuse que le chant. L’un sert l’autre, un vrai tandem.

Courtney Bartnett – Tell Me How You Really Feel

Pour parfaire cette trilogie, « Tell Me How You Really Feel » de Courtney Barnett. Et bien je me sens super bien quand j’écoute l’un de ces trois disques. Je ne m’attarde pas ici sur Courtney Barnett puisque je reviendrai sur cette artiste dans la rubrique live.

Les singles

Viagra Boys – Sport

Une batterie qui va tout droit, un riff de basse distordue comme il faut (tout droit aussi), un texte complètement con. Couplet, refrain, couplet, refrain, couplet, refrain déjanté. Efficace, Rock’n’roll !

Her – We Choose

Pas facile d’ouvrir un album qui contient un morceau que tout le monde a entendu dans une pub à laquelle il est impossible d’échapper. « We Choose » est un morceau lent, dépouillé, soul et langoureux, inscrit dans son temps. Moderne, magistral !

Parcels – Tideuprightnow

On n’a pas entendu un tube funk aussi bon depuis « le Freak ». Nile Rodgers doit être jaloux… Classe et funky !

Les concerts

L’expression « prendre une claque », on est nombreux à l’utiliser à la suite d’un concert qu’on a adoré. Ou même dire que c’était mortel. C’est le cas pour ces trois concerts auxquels j’ai assisté. Pourtant ça ne fait pas du tout mal, contrairement à une claque, ça fait même du bien ! Et si c’est mortel, qu’est-ce qu’on se sent vivant, pendant et après. En ce qui me concerne, un bon concert, j’y passe un bon moment. Un très bon concert, c’est plus rare, j’y passe un bon moment, mais c’est un très bon concert ! Sans déconner, un très bon concert ça donne la chair de poule et on y repense pendant plusieurs jours à chaque fois qu’on s’endort, voilà ce que je peux dire de ces trois concerts.

Altin Gün – Le Flow, Lille (Le Grand Mix)

Sur Altin Gün j’ai exulté de ce mariage musical entre groove funk et groove arabe. En live c’est imparable, pas possible de ne pas avoir envie de danser.

Anouar Brahem – Colisée, Roubaix (Tourcoing Jazz Festival)

Anouar Brahem, c’est une musique acoustique, avec des musiciens exceptionnels réunis autour de ce maître du Oud, où chaque note est maîtrisée, justement interprétée, et les nuances d’une subtilité vertigineuse. Ça s’écoute assis, les yeux fermés et ça pourrait durer une éternité.

Courtney Barnett – Sonic City Festival, Courtrai (Wilde Westen)

Avec Courtney Barnett, on ouvre grand les yeux et les oreilles, on est debout, on hoche la tête, et on boit de la bière aussi. Quelle classe cette guitariste, elle joue tout au doigt, pas de médiator, et elle a un son de gratte à en faire pâlir plus d’un. Tout est maîtrisé, les lumières d’abord, dignes d’un « gros » concert. Le son global aussi : lourd et puissant, grunge comme il faut, et super bien équilibré. La set-list, représentative de sa jeune discographie aux mélodies et riffs entêtants. La scénographie est simple, la star c’est Courtney, avec son jean et son T-shirt blanc, son chant nonchalant et sa guitare en bandoulière, on est magnétisé par son charisme, tout simplement !

 

Attentes 2019

J’ai hâte d’aller écouter Balthazar en live à L’Aéro en mars, le concert est déjà complet. Un groupe que j’ai découvert sur le tard, ça sera ma première fois.

J’ai envie d’entendre aussi le prochain disque de My Brightest Diamond.

À contre-temps

C’est agréable aussi de savoir qu’on a encore des bijoux à découvrir dans le passé. On ne pourra de toute façon jamais tout connaître, jamais tout écouter. À contretemps, j’ai acheté deux vinyles (chez Besides Records) qui me semblaient important d’avoir pour compléter ma modeste collection. Je n’avais jamais écouté ces deux albums, et quelle surprise ! Une seule lecture sur ma platine leur ouvrait les portes de mon Panthéon.

Nino Ferrer – Metronomie (1971)

Alain Bashung – Fantaisie Militaire (1998)