DIIV ✖︎ Deceiver

En sept ans d’existence, que ce soit sur scène ou sur leurs deux albums, DIIV n’a jamais déçu. Si les américains prennent leur temps entre les albums, cela est semble-t-il dû à une conjonction d' »à côtés » musicaux – on ne reviendra pas sur le chapitre addictions – mais également car aucun morceau ne semble écrit en vain. La recherche du son rend chaque titre toujours plus singulier, en tout cas jusqu’à présent. On espère rester dans cette dynamique en lançant Deceiver, leur troisième album.

 

Si on n’a désormais peu de doutes quant à la qualité d’écriture et de composition de Zachary Cole Smith et de sa bande, on ne peut tout de même s’empêcher de songer avec une légère crainte à l’extra musical, qui questionne avant la sortie de ce Deceiver. Le bassiste viré il y a un peu plus d’un an, l’état de forme de Smith toujours aussi flou… Et c’est tout de même avec un peu d’appréhension que l’album démarre. Le premier bon point, Smith s’est rasé la tignasse, fini les cheveux longs et décolorés d’adolescent Borderline, et porte des lunettes. Ca fait assurément plus sérieux et concentré. Bravo! On est également vite rassuré côté musical , l’ouverture par « Horsehead » nous replongeant rapidement et avec plaisir dans les méandres Shoegaze effleurés dans l’excellent Oshin.

 

Si la tonalité de l’ensemble pourrait aux premières écoutes paraître assez sombres, voir grave, l’album porte bien son nom et se dévoile en trompe-l’oeil, les mélodies pop reprenant quasi systématiquement le dessus sur les complaintes torturées en apparence. Peu d’envolées rock franches, tout est en nuances. Suffisamment subtil pour accrocher rapidement l’oreille, et nous faisant réécouter l’album, encore, et encore.

 

On ne peut s’empêcher d’affilier le son à celui de Ringo Deathstarr ou Ride pour ne citer qu’eux, tant le son global s’en rapproche. Cependant, on ne pense à aucun moment à un quelconque plagiat, au contraire, puisque Deceiver semble être l’aboutissement et la suite logique des deux premiers albums. Le côté Shoegaze d’Oshin fusionne avec la pop plus directe de Is The Is Are et le résultat est parfait. Quasiment de bout en bout. « Like Before You Were Born » et son mur sonore sur le refrain nous prend aux tripes et le groupe montre qu’il excelle sur les tempo plus lents, comme on peut l’entendre sur « For The Guilty« .

 

LA claque de cet album restera cependant « Blankenship« . Il n’est d’ailleurs pas sans rappeler leur tube « Doused« . Intense, nerveux, rapide, le morceaux le plus rock et de Deceiver nous scotche en fin d’album. Il aura fallut attendre l’avant dernier morceau pour le tube rock, mais ça en valait la peine.  On ressort de ce troisième opus de DIIV franchement emballé, tant Deceiver surprend au long de ces dix titres pour 44 minutes, alternant un son massif et des mélodies pop toujours parfaites.