METZ

INTERVIEW ☭ METZ

Metz sort une compilation de oldies nommée Automat et joue entre JC Satan et Converge en ce dernier soir de Pointu Festival. C’est son chanteur Alex Edkins en casquette et maillot de bain qui échange avec nous. 

On s’est déjà vus pour le premier disque à la Route du Rock en 2014. Tu te souviens de cet époque là ? 

Oui ! La programmation et le lieu sont vraiment de qualité et il nous a bien marqué tous les 3. Et j’ai un souvenir très… boueux. 😂

Quelles sont les nouvelles ? 

On vient de finir les balances, j’ai envie d’aller nager. Ça fait deux semaines que nous sommes en tournée, ce qui veut dire qu’on approche de la fin. 

Avec Paris dans le lot à la Station, non ? 

Oui, Paris et Londres c’est drôle car nous avons du jouer une dizaine de fois mais jamais la même salle. Tu ne sais jamais ce que tu vas avoir ! 

Revival.

Vous sortez une compil de oldies, Automat. Qu’est ce que tu as à nous dire sur l’époque à laquelle ça a été composé / enregistré ? 

C’est un nouvel album sauf qu’il est vieux. C’est difficile à expliquer sur scène. Une des raisons pour lesquelles on a voulu le sortir, c’est parce que nos premiers maxis coûtaient 60 $. La plupart des gens qui possèdent ces disques doivent être à Toronto. Ou quelque part à l’Est du Canada. Au moins ici, c’est disponible proprement et on sait qu’il y a des collectionneurs donc ça permet de faciliter l’accessibilité. 

Vous avez fait des retouches ? 

Non, il y a eu un remaster pour le disque entier mais aucune modification. On y a pensé bien sûr, il y a des passages qui me font bugger mais bon, il faut le voir comme une preuve de ce qu’était le groupe à l’époque. 

Tout a été enregistré avant le premier disque ? 

Six. Il y a un titre qui était sur le disque, une demo. tu as aussi deux titres bonus datant de la période entre les deux premiers disques. Et 3 covers de morceaux qu’on aime. 

Qu’est ce qui t’inspire dans l’écriture des paroles ? 

C’est vraiment compliqué de répondre à cette question. Je suppose que ça dit quelque chose de toi. Au quotidien, je pense être normal. Mais le groupe est un moyen extraordinaire de sortir et dire des choses que je n’imaginais pas penser. C’est sain pour moi, c’est cheesy mais je pense que ça m’aide à en savoir plus sur moi en « lâchant » ce qui doit sortir. 

Cela fait maintenant six ans depuis le premier disque. Comment évolue votre relation sur la composition musicale ? En trio, c’est toujours un peu complexe car vous êtes seuls face au reste du monde. 

Je fais des demos de mon côté où j’enregistre des bouts de chansons, parfois avec une boîte à rythme pour avoir une idée plus précise. Ensuite, on se réunit : parfois ça va super vite et parfois on tourne en rond et on galère. C’est vraiment l’histoire de 3 personnes, qui changent ensemble. On habite tous assez proche l’un de l’autre et notre vie influence nos chansons. 

Avant, on buvait des bières et on s’y mettait en se demandant ce que ca pouvait donner sans aucune ambition. Maintenant, on ne le fait plus car on pense directement à faire un album. On se met plus de pression. Ça change l’atmosphère, la fréquence et la manière dont on le fait : tout a changé. 

What’s Next?

Sur le disque précédent, vous avez été produit par l’une de vos idoles Steve Albini. C’est qui la prochaine étape ?

On a beaucoup de respect pour Steve. Les albums sur lesquels il a travaillé, son approche authentique et avoir travaillé avec lui nous a rendu encore plus admiratifs. Pour le prochain, on est encore en train d’écrire. Quand on aura fini cette phase, on choisira quelqu’un pour l’enregistrer. Nous ne sommes pas si intéressés par l’aspect technique mais par contre, nous avons produits nos deux premiers disques. Nous sommes ouverts, on pense que le prochain sera assez différent et cela apportera forcément quelqu’un de nouveau. 

Vendredi, Hot Chip me disait qu’ils avaient hésité à prendre Steve Albini pour la production de leur dernier disque. Un mélange inattendu ! En discutant avec d’autres groupes, le son de votre batterie est ressorti comme étant le plus lourd entendu en ce moment. C’est juste parce que Hayden tape comme un sourd ou y’a une sono spéciale ? 

C’est drôle car nous n’avons jamais eu pour ambition de jouer fort. La manière dont Hayden tape a toujours été un drive pour nous et nous pousse tous. Mais c’est parce qu’il frappe si fort que tout le monde bloque là-dessus. Les gens nous parlent toujours du premier disque mais c’est une blague : c’est nous en train de ne pas savoir comment faire un album. L’enregistreur n’avait jamais fait d’album heavy non plus. Le son pour moi est étrange et avec de la chance, ça a plu. La batterie est très en avant dans le mix et on a essayé de faire en sorte que le reste passe. C’est un résultat très inattendu. 

Pour tout ce qui est cover et clip, vous développez un univers super cohérent. Comment vous fonctionnez là dessus ? Vous choisissez un nouvel artiste à chaque fois ? 

Il n’y a pas de stratagème : on adore plein d’artistes. On les surveille, on se demande si ça peut suivre et après, il reste les questions logistiques. Pour tout ce qui concerne le groupe, je suis assez control freak mais une fois qu’on a choisi l’artiste, on le laisse bosser. 

Personne dans le groupe n’a un passé dans la création visuelle ? 

Hayden fait de la peinture, des illustrations pour des t-shirts mais ne produit pas de vidéo. 

Est-ce que vous pensez qu’il y une scène musicale à Toronto ? 

Il y a 3 ans, elle était à son maximum. Aujourd’hui, ce n’est pas seulement limité au rock. Là et à Montreal. Tous les genres sont représentés et très bien. 

Et vous êtes champions NBA ! 

Ouais mais plus jamais par contre.😂

Kawhi Leonard est un joueur de marionnettes apparemment ! Je pensais vraiment qu’il allait revenir. C’est dingue, je ne l’ai pas vu venir. J’aime le fait qu’il soit responsable et en contrôle de tout ça. J’aurais préféré l’avoir à Toronto bien sûr mais comme il a réussi à se jouer des franchises, toute la ligue est dans sa main. 

Tu étais à Toronto pendant le titre ? 

Oui, on était à la maison et c’était fou. C’est impressionnant à quel point ça a rendu la ville plus cool à vivre en un instant, les gens changent. A Toronto, c’est très business et les gens ne se calculent pas trop en allant de A à B. 

Et à part ça ?

Qu’est ce que vous écoutez en tournée ? 

Pas grand chose en réalité, on est plus à regarder des films et des séries. Aux États-Unis, on écoute des podcasts tous ensemble. Sinon, c’est très solitaire dans le van et on fait nos trucs. J’adore lire et ce qui est cool, c’est que nous n’avons plus à conduire. Je lis en ce moment The Child of God de Conan McCarthy. C’est court, je suis bientôt à la fin. C’est dark et twisted. Mais d’habitude, je lis des bios musicales comme celle de Led Zeppelin récemment. 

En tournée, quelle est la rencontre qui vous a marqué ? 

On a été chanceux et nous avons pu rencontrer beaucoup de nos héros. Pareil pour ce soir, Converge est l’une des raisons pour laquelle je suis musicien. Je me souviens d’avoir pris la voiture avec des potes pour aller à Montréal et d’avoir été sur le cul. De ce fait, on regarde avec attention cette date de ce soir pour les revoir. TINALS, la RDR sont des lieux qu’on apprécie vraiment : les bons groupes sur la bonne scène. Grâce à notre musique, on a pu aller partout et quand tu joues dans des endroits comme ici, tu dois te pincer pour y croire. 

Pendant le concert du Pointu Festival dimanche

Qu’est ce que vous a fait marrer récemment en tournée ? Private joke ou ce que tu « peux » dire. 

Notre conducteur Petr, il vient de République Tchèque et il est hilarant. Dans notre team, il y a aussi un français et ils nous permettent de rester dans un bon équilibre. A 3, on est très souvent ensemble et c’est bien d’avoir d’autres personnes pour éviter de se marcher dessus. 

Vous n’avez pas d’autres projets ? 

Chris joue avec Daughter de temps à autre, Hayden dessine. Je fais de la musique pour le cinéma et la TV avec un membre d’Holy Fuck. C’est encore récent mais ça ne devrait pas tarder… 

Metz est en permanence en tournée et sera à la Station à Paris le 13 juillet. Notre première interview  datant de 2014 est toujours disponible, sous l’ancienne mouture du site.