FONTAINES D.C.★ L’AERONEF

Déjà le troisième disque pour les Fontaines D.C. qui sortira Skinty Fia d’ici la fin du mois ! Une tournée européenne qui passe par toutes les grandes villes, un Olympia parisien, un Bataclan pour une soirée France Inter et… l’Aéronef de Lille.

Mode Shoegaze activé

Just Mustard est dans les valises de Fontaines D.C. pour toute la tournée et avec un deuxième album tout juste annoncé avec une date de sortie annoncée au 27 mai. Le tout sur Partisan Records, label des IDLES et de la tête d’affiche du soir. Quelque part entre Warpaint et Sonic Youth, le groupe ouvre devant un public déjà bien présent. Riffs stridents, voix aiguë et batterie martiale sont au programme. Une ambiance parfois délétère qui sied peu à un dimanche soir et qui peut paraître abrupt mais les compos sont intéressantes et le tout est rendu proprement. Loin d’être en rodage, ils maîtrisent leur sujet et donnent un aperçu de ce qui nous attend dans quelques semaines en version studio. A savoir un son tendu, nerveux et sombre comme ton âme, mais peut-être un peu redondant sur la longueur…

L’enfer du dimanche

En fond de scène, Fontaines D.C. disposent un grand drap rouge avec leur nom ! On apprécie cette initiative sobre et sans fioritures, totalement à l’image d’un groupe qui n’est pas du genre à en faire des caisses. Avec un nouvel album bientôt disponible, cette tournée européenne nous donne un aperçu de Skinty Fia déjà dévoilé par trois excellents singles qui seront joués dans la soirée. La tracklist pioche tranquillement dans chaque disque pour ravir un Aéronef blindé et compact, comme la veille pour Feu! Chatterton où nous étions aussi ! Au jeu des comparaisons, il est difficile de trouver des points communs aux deux groupes et ce n’est pas leur style vestimentaire qui les rapprochera. Si les dublinois font partie des talents les plus en vue des dernières années, ce n’est pas pour autre chose que la musique ! Pas du genre à s’épancher entre deux morceaux, ni à s’épancher tout court, le rythme est soutenu et la foule connaît déjà les paroles de Jackie Down The Line, single sorti en janvier. En plus des titres déjà partagés cette année, Nabokov terminera le show avant le baisser de rideau.

 

SPOILER ALERT : l’album sera du même tonneau et on peut déjà assurer que Skinty Fia ne va pas ralentir les plans de conquête du monde de Fontaines D.C ! Toujours aussi féroce et efficace avec un rock racé qui nous rappelle au bon souvenir des Stone Roses. C’est Dogrel qui est le plus présent ce soir-là avec 8 titres joués, soit la moitié du set et la quasi-totalité du disque. Pas de hasard, c’est aussi les morceaux qui bougent le plus la foule. Un public à l’âge et au style très diversifié, ce qui prouve bien le succès du groupe et son caractère « universel ». Tout le show est très cohérent et on apprécie la force du son et la sensation de puissance qui se dégage de la scène.

Grian Chatten a tendance à insister cette impression en martelant la scène avec son pied de micro, au point de se demander si il ne voulait pas marquer leur présence par un trou dans le sol. Pourtant des titres comme Hurricane Laughter en fin de set nous montrent bien qu’il n’a pas besoin de ça pour prouver leur lourdeur.  Le seul bémol est une remarque générale sur la générosité. Autant dans la communication, que dans l’énergie dégagée où on est loin d’un Shame toujours prêt à se donner et à mouiller le maillot pour donner cette impression si particulière et appréciable que ce concert n’était pas similaire à celui joué la veille…

Fontaines D.C. sera entre autres à Rock Werchter, au Cabaret Vert, à Rock en Seine cet été donc il va falloir commencer à le faire exprès pour les rater. On en profite pour remercier Zaza Media pour l’accréditation !