Après un premier maxi sorti presqu’inaperçu et pas mal de scène gagnant ainsi les coeurs de pas mal de monde, Stupeflip se fait connaitre grâce à son tube ‘Je Fume Pu D’Shit‘. En rotation sur toutes les radios et même à la télé, cette chanson qui fait l’anti-apologie et donc selon la logique humaine, l’apologie de la cigarette qui fait rire possède pas mal d’humour mêlé à un son presque kitch. Par rapport au reste de l’album, à vrai dire, cette track fait ‘tâche’…
L’écoute de l’album eponyme du groupe ressemble pas mal à ‘Viva San Antonio‘ des Flying Pooh puisqu’on aura droit à une construction semblable à celle d’un film et à un univers persistant avec en plus de ça, plusieurs tracks conceptuelles. Alors que ‘Je Fume Pu d’Shit‘ racontait l’histoire d’un type qui retrouvait la forme après avoir arrêté de fumer, ‘J’Refume Du Shit‘ reprend la même boite à rythme, les mêmes paroles… enfin presque puisqu’en plus d’une mélodie ralentie, circonstance oblige, les paroles sont en fait l’inverse et on sombre dans la tête d’un type déprimé… ‘Présentation du Crou‘ est plus que venu puisqu’à partir de là seront présentés les différents côtés de l’album, à la façon d’un jeu vidéo et de ses supers héros aux supers pouvoirs tous différents. ‘Les Monstres‘ trouverait sa place dans le générique d’une série B. L’humour à toujours sa place dans l’album comme dans ‘Comme Les Zot‘ qui fait un léger un clin d’oeil au film ‘On Connait La Chanson‘ avec pèle-mèle: Daniel Balavoine, Alizée, Gilbert Becaud, etc… ou dans ‘The Cadillac Theory‘ dont j’approuve le refrain (‘Cadillac c’est caca, cadillac c’est caca pour toujours…‘).
Mais le crew/c.r.o.u. ne s’arrête pas là puisqu’après les tracks à fortes tendances hip-hop affublées de boites à rythme certes rapidement répétitives viennent ‘A Bas La Hierarchie‘ ou encore ‘Carry On‘. La première peut-passer pour une carricature du néo-métal anarchiste. Mais attention, Stupeflip a entièrement conscience que ses chansons ne vont pas changer mais le monde, mais c’est vrai que gueuler pour gueuler, ça fait du bien de temps en temps. C’est ainsi que la très punk ‘Carry On‘ arrive. Malgré des paroles en anglais, on a vite fait de se rendre compte que non, tout ça n’est vraiment pas sérieux, et ce, pendant tout l’album…
Malgré une certaine répétitivité, malgré un humour qu’on pourra aimer ou détester, Stupeflip réussit ici un premier album mélangeant rap, discours rock et autres chemins musicaux plus originaux (‘Passe Mon truc‘ très influencé par Mr. Orange). En gros pour cet album, le crou aurait pu passer une annonce du style : ‘Rech. amateur son. Gens motivés pour bon. ambiance. Pas de prise de tête. Pas de gens fermés.‘… En somme, une bonne surprise.