Death From Above 1979 ✖︎ A l’étranger

Ce dimanche 1er Mars, je me rends à l’Ancienne Belgique de Bruxelles voir les mythiques Death From Above 1979, après un hiatus de 10 ans pour cause de chamaillerie de couple musical, voici le duo en live. L’occasion était trop belle et le péage inexistant pour manquer cette date qui s’annonçait fameuse. Un power duo qui ne fait pas dans la dentelle et les tubes, ajoutez à cela les remuants Turbowolf et me voici sans forcer en Belgique avec quelques amis pour assister à cette prometteuse date.

L’AB est en configuration AB Box (gradins fermés, seul le parterre est ouvert), la salle est encore clairsemée quand j’y entre et les Turbowolf sont sur scène depuis 5mn ou devrais-je dire, le Démon ! Car c’est bien lui semble avoir pris possession du corps des musiciens. Vite, vite, vite ! Ça sent la bonne session photo, à peine suis-je dans le crash pour faire les photos que je m’aperçois avoir juste à côté de moi Lianna Lee Davies, la bassiste du groupe, haranguant le public depuis la barrière, passant et repassant dans mon dos mais pas le temps de faire la mise au point, cette fois, ce sont les pieds du leader Chris Georgiadis qui sont sous mes nez alors que j’affine 2-3 réglages ! BON, ÇA M’APPRENDRA À BOIRE UNE BIÈRE AU LIEU DE FAIRE MES RÉGLAGES. Toujours est-il que le groupe ne se ménage pas, ça saute, ça hurle, comme le dit un ami présent ce soir, on croit assister à une transe vaudou musicale. Le groupe, que j’avais écouté au préalable sur Spotify m’avait laissé un peu de marbre aux premières écoutes mais sur scène, c’est une autre paire de jambes ! Clairement, je ne saurais que trop recommander d’aller les voir s’ils passent près de chez vous tant le groupe se donne. Seul point négatif me concernant, une véritable difficulté à entendre la voix de Chris. Difficile de dire s’il s’agissait de ma position avancée en regard de la scène mais petit regret sur ce point.
Un regret qui va quelque peu perdurer sur le set de DFA, j’avoue que j’étais un peu décalé après mon shoot sur les trois premiers titres et du coup, j’ai trouvé parfois le son tellement massif que j’avais du mal à distinguer certains titres (mais Joseph, un de nos lecteurs, qui était présent dans la salle et plus au centre, m’a indiqué ne pas avoir eu ce problème). Quoi qu’il en soit, niveau lumières, c’est très minimaliste, quelques lights très directs douchant littéralement Jesse F. Keeler (à la basse et synthé) et Sebastien Grainger (chant et batterie) de façon stroboscopesque. Le tout étant surplombé par le logo du groupe en noir et blanc.
Le duo qui ne sera pas le plus communiquant vu sur scène, n’en dégage pas moins une sérieuse complicité musicale. Sans jamais se faire réellement face, sans jamais vraiment se parler, les deux musiciens envoient à l’unisson, Jesse s’appuyant sur un son assez monstrueux dégagé par sa basse transparente, quand Sébastien martèle la salle de sa voix et de son puissant jeu de batterie. J’avoue même avoir trouvé le public plus mou que prévu, malgré quelques titres très enlevés et une certaine énergie, il y eût au final peu de pogo ou encore de crowdsurfing comme sur le titre « Little Girl » ultra tendu ou les hits « Romantic Rights » et « Trainwreck« . Un peu étonnant.
L’intensité sur la seconde moitié de concert est telle que Sebastien nous honorera de son astuce personnelle pour un rafraichissement rapide entre « Dead Womb » et « Going Steady« , le crachat à la verticale retombant sur la tête. Original. Finalement, il m’aura fallu quand même quelques minutes pour me sentir happé par le show et voir le groupe se montrer peut-être plus généreux dans son show (je parle d’un point de vue scénique), Sebastien ayant déversé de l’eau sur ses futs, effet visuel réussi avec ces projections d’eau à la mesure de ses frappes.

Malheureusement, ce n’est qu’après 50mn de concert que le duo s’éclipse pour le rappel. Ils nous livreront trois titres supplémentaires mais le reproche effectué par [membre]Lopocomar[/membre] quelques mois plus tôt reste valable. 1h10 de concert, ça fait un peu maigre. Cependant, on rappellera que le groupe n’a que deux albums à son actif (soit 22 titres) et qu’ils en auront tout de même claqué 18. Difficile donc de les blâmer à mort, surtout avec des titres dont la durée n’excède que peu les 3-4mn plutôt que les 5. Difficile donc de tenir bien plus sans jouer l’intégralité de ses albums. Reste qu’assister à un concert du duo reste un privilège rare après un premier album acclamé par la critique et un second tout aussi percutant pourtant séparé par 10 années une sérieuse crise entre les deux musiciens. Reste que le combo Turbowolf/DFA 1979 valait tout de même le déplacement pour qui souhaitait s’en mettre plein les oreilles.

Je tiens à remercier à Thierry et Tamara de Caroline Records ainsi qu’à l’Ancienne Belgique pour son accueil (et tout particulièrement Kevin).

Setlist
Turn It Out
Right On, Frankenstein!
Virgins
Cheap Talk
You’re a Woman, I’m a Machine
Go Home, Get Down
White Is Red
Trainwreck 1979
Crystal Ball
Dead Womb
Going Steady
Gemini
Little Girl
Government Trash
Always On

Rappel
Pull Out
Romantic Rights
The Physical World