King Gizzard & The Lizard Wizard ✖︎ PetroDragonic Apocalypse

Quand on a passé une partie de l’année à ré-écouter la discographie de King Gizzard pour les soins d’un podcast, quoi de mieux que de les suivre à la trace en écoutant leur 24ième album ?

Il serait facile de résumer Petrodragonic Apocalypse en disant qu’il reprend les choses là où Infest The Rat’s’ Nest les avait laissés en 2019. Et surtout, ce serait faux. Certes, on replonge dans le thrash metal mais avec plus de subtilité. En témoigne ‘Motor Spirit’ qui jongle entre double pédale et rythmes tribaux. ‘Dragon’ en est un autre exemple avec ses 9 minutes trippantes, ses 5 vies et son gimmick intempestif rappelant le nom du morceau pour relancer la machine. Définitivement le meilleur titre au sein d’une tracklist surprenante. Cet album mutant ajoute une couche de jam à l’orage de notes propre au genre. La différence notable dans cette nouvelle tentative est la durée des chansons. De 4 à 14 minutes, de quoi laisser la place à plus de respiration et c’est tant mieux.

Pour ceux qui les ont vus en live, c’est un secret de polichinelle : leur virage vers une musique plus intense leur a mené vers les pogos à l’infini et une fanbase encore plus engagée. Ça tombe bien puisque c’est aussi un style que le groupe adore jouer. L’association maléfique entre le thrash et un style proche du rock progressif apporte la dose de nuance nécessaire pour permettre aux personnes plus hermétiques au genre mais fan des Gizz de s’y mettre. Cet album est aussi, s’il en fallait encore une, une démonstration de musiciens virtuoses. Que cette orgie de notes délirante paraisse sans effort est un exploit de leur part et on se demande encore quelles sont leurs limites en termes de genre et de prouesse musicale. Puis, nous pouvons nous permettre de parler de la suite puisque le prochain album est déjà terminé et devrait plutôt être tourné vers les synthés.

A noter que le disque ajoute un titre exclusif à sa version vinyle : longue nappe narrative, ‘Dawn of eternal light’ comme un clin d’oeil à Murder of the Universe.

Les King Gizzard seront à la Route du Rock cet été ainsi qu’à l’Aéronef de Lille le 31 août.

 

NOTE FINALE
En pur macroniste, les King Gizzard sont l’incarnation de la valeur travail. Ce disque est une relecture de leur virage thrash metal en y ajoutant la dose de relâchement et de jams nécessaire pour le rendre plus digeste pour tout le monde. Même si ce n’est pas notre version préférée du groupe, on y prend beaucoup de plaisir.
Plus subtil que leur première incursion dans le thrash metal.
Accessible pour les allergiques au genre.
La pochette.
Avec le volume de sorties, le ras-le-bol peut pointer le bout de son nez chez certains.
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