Pottery ✖︎ Welcome to Bobby’s Motel

Un EP No. 1 en 2019 écrit en deux jours et Pottery a défilé sur les routes. Aperçu au Supersonic lors d’une chaude nuit d’avril, on avait déjà été épaté par cette machine à danser. Porté par les iconiques groupes des années 80 que sont les Talking Heads et Gang of Four mais aussi par le même amour des cloches que partage LCD Soundsystem, cette joyeuse troupe de Montreal a toutes ses chances pour emporter nos pieds nos coeurs et nos boules.

Infernal.

S’il y a bien une chose dont Pottery ne manque pas, c’est de groove. Il est très difficile, voire impossible de ne pas dodeliner de la tête en permanence lors de l’écoute de Welcome to Bobby’s Motel. Onze titres sans interruption où l’inspiration ne fait jamais défaut. Les chouineurs diront que le disque peut être éreintant, nous préférons danser jusqu’à plus soif. « Texas Drums Pt I & II » est le premier extrait de cet album et ce n’est pas un hasard puisqu’il incarne toute la folie de l’ensemble. Batterie galopante, fiesta de bongos, riffs fédérateurs à la Franz Ferdinand et la machine s’emballe avec une liste impressionnante de bangers. Les 5 membres de Pottery ont imaginé le motel de Bobby comme une métaphore de la vie englobant joies, peines, addictions, vanités et où il est surtout possible de s’évader.

« Under The Wires » semble connaître 1000 vies lors de ses 4 petites minutes, « Bobby’s Forecast » et ses airs de jams endiablés où toutes les planètes se sont alignées, les stops & gos de « Down In The Dumps« . Enregistré en 10 jours avec l’aide du producteur Jonathan Schenke déjà croisé pour les Parquet Courts, on y retrouve un ensemble très cohérent, chargé et qui rend au disque toute son énergie. Enième point positif : le disque gagne à s’écouter d’une traite et pensé comme un mix sans coupures entre les morceaux, il ne s’arrête jamais.

A ranger de très près des Crack Cloud et N0V3L, Pottery est une nouveauté bienvenue et rafraîchissante. Il est rare de rencontrer une bande de joyeux drilles comme celle-ci dont l’unique but est de nous faire swinguer jusqu’à la rupture des hanches. Un vrai plaisir jouissif.