DIIV ★ La Gaité Lyrique

C’était le 2 Mars dernier. A ce moment, on ne savait pas encore réellement ce qui allait nous tomber sur le coin de la gueule. Alors on buvait, on riait et on allait voir DIIV à la Gaité Lyrique. Ils y sont venus défendre Deceiver, leur dernier album. Si leur talent n’est plus à démontrer, que ce soit en studio ou sur scène, j’étais impatient de les revoir, quasiment 7 ans après leur passage au Nouveau Casino, pour Oshin, leur premier album. Les démons toxiques semblent loin. Et c’est quand même une bonne nouvelle. Zachary Cole Smith crâne rasé, petites lunettes et bonne mine. Mais avant d’aller plus loin sur DIIV, il fallait s’attarder sur leur première partie : Chastity.

« Elle scintille à quelle heure la Tour Eiffel ? »

Coup de cœur tardif de 2018 ayant annulé sa date parisienne la même année pour raisons inconnue, on a appris avec joie que Chastity était en première partie de la tournée européenne de DIIV ! Death Lust envoyait un mix inattendue de rock écorché et d’envolées emo. Quasiment prêt à concourir face à un Deftones époque White Pony, ils sortent l’an passé un Home Made Satan beaucoup plus gentillet. La demie-heure en leur compagnie sera là pour défendre leur dernier né. Sympathique punk-rock régressif, c’est une bonne intro avant le finish conquérant autour de leurs meilleurs morceaux, à savoir « Innocence » et « Chains » qui ont secoué des têtes et agités des bras en l’air. Pour leur première date française, Chastity salue le public parisien et nous considère déjà comme « bien plus cool que toute l’Angleterre » et repart comme il est venu en remerciant le « meilleur groupe du monde », DIIV.

Au tour des grands maintenant

Puis entrent en scène Zachary et sa troupe. « Horeshead » ouvre le bal d’un concert qui verra 9 des 10 titres de Deceiver (manquera seulement « The Spark« ). Le son est fantastique. L’acoustique parfaite. Le grain Shoegaze du dernier album résonne impeccablement dans la salle. Le groupe est appliqué. Peut-être même un poil trop. Qu’est-ce qu’il fait sérieux comme ça Zach maintenant ! Concentrés, ils enchaînent les titres, ou quelques unes de Is The Is Are parviennent à se frayer un chemin. On retiendra par exemple « Take Your Time » ou « Bent (Roi’s Song) ».

Si l’allure générale est plutôt tranquille niveau tempo, certains titres viennent clairement réveiller et nous rappeler que DIIV sait aussi composer des morceaux plus rapides, aux mélodies parfaites, et nous fait même bouger nos derrières assez frénétiquement (« Doused« , « Blankenship« , et le superbe final « Dust« ).

Vivement la prochaine!

Une bonne heure et vingt minutes plus tard, on se dit que la bonne mine de Zach fait plaisir à voir, les sourires également. On aura même droit à quelques mots par-ci par-là. Moins héroïnés et plus sérieux, c’est pas mal non plus ! Dans la regrettée Flèche d’Or, DIIV nous avait pris de court. Arrivés comme un mauvais coucheur, très vite conquis par la chaleur du public, ils nous avaient laissé le choix dans la setlist et avaient livré un show d’une heure et demie jonglant avec une bonne partie de leur disco mais surtout avec le titanesque Is There Is Are.  Prévenu en interview, nous savions que le traitement ne serait pas le même en 2020. Un set plus construit pour rendre honneur au son de Deceiver et éviter le chaos.

On ressort vraiment contents d’avoir pu les voir ce soir, et de constater que le groupe est sacrément solide sur ses appuis, et qu’on a déjà hâte de les revoir, probablement cet été en festival. D’ici là, si ce n’est déjà fait, n’hésitez pas à aller lire l’interview visual du groupe, et matter le doc sur le groupe paru il y a peu.

 

Setlist :

Horsehead
Skin Game
Bent (Roi’s Song)
Like Before You Were Born
Taker
Take Your Time
Doused
Lorelei
For the Guilty
Between Tides
Blankenship
Acheron

Rappel :
Healthy Moon
Dust