Dogleg ✖︎ Melee

La vie, c’est parfois simple comme un coup de coeur. Et compliqué comme un virus qui renvoie toute l’industrie du divertissement à la maison. Au détour d’un article sur l’impact de l’annulation de South by Southwest est raconté le parcours de Dogleg, jeune groupe de Detroit ayant attendu presque une année pour utiliser le festival comme rampe de lancement de leur promo et de leur tournée US. Les concerts annulés pour le moment, penchons-nous sur le défouloir Melee.

Envie d’en découdre.

Pas sûr qu’il faille lire ces lignes si vous êtes allergique au punk-rock. Dogleg a ce qu’il faut d’emo, d’enragé et d’impatient pour ne pas laisser indifférent dès les premières minutes. Déjà bien lancé avec leur EP Remember Alderaan en 2016 avec un bon mélange entre agression viscérale et sens de la mélodie, ce premier passage au » long format » professionnalise les choses. Un son moins garage, un groupe uni et en place et une tracklist pied au plancher de A à Z. Les seuls temps morts autorisés sont limités à un ou deux sons pris en studio, quelques violons mais rien pour enrayer cette impression de puissance et de cohésion pour un trio sacrément sûr de là où il veut aller. Tellement sûr qu’on est en présence de mecs prêt à jouer leur merch à une partie de Smash Bros avant le concert : une victoire équivaut à un t-shirt offert. La légende dit qu’ils n’ont encore jamais perdu.

En termes de paroles, ça parle auss bien de rupture, d’atermoiements adolescents ou encore de chaos imminent. Le clip de « Fox » résume bien les enjeux avec son ambiance de fin de lycée, ses choeurs arrachés et fédérateurs sur les refrains, sa batterie pleine de coffre qui pétarade, le chant d’Alex Stoitsiadis tantôt chanté, tantôt hurlé et des guitares qui tracent. Il y a une parenté évidente dans l’urgence et la furie avec At The Drive-In et ce n’est pas pour nous déplaire car on y retrouve cette sensation que tout peut basculer ou s’arrêter à la minute près. La bien-nommée « Cannonball » et sa batterie pétaradante et son refrain déchiré, l’hymne « Headfirst » qui enchaîne avec le rollercoaster « Hotlines« , tout l’album appelle au repeat.

Melee nous lâche avec « Ender« , un morceau épique en guise de générique de fin. Une fois que tout a pété sans relâche pendant 35 minutes, les violons débarquent pour nous donner un aperçu supplémentaire des capacités du groupe. Cette explosion de sensations, pas trop mièvre, pas trop hardcore est exactement ce qu’il nous faut en cette période claustro de confinement et on s’imagine déjà pogoter lorsqu’on pourra enfin revoir un concert à l’air libre. Comme dans la voix de son chanteur lorsqu’il vide ses poumons à n’en plus pouvoir ou chante si vite que les mots ne sont plus articulés, on a l’impression que Dogleg a absolument tout donné au bout de sa dixième piste et pour ça et toutes les raisons pré-citées, on a envie de les soutenir.