Fontaines D.C. ✖︎ Skinty Fia

Moins de deux ans après A Hero’s Death, Fontaines D.C. nous revient avec Skinty Fia ! Un album dont l’ampleur, la force et la qualité risquent de vous marquer toute l’année.

Coup. De poing, de maître, d’éclat. Bien des expressions ou superlatifs pourraient essayer de décrire l’effet que nous a fait Jackie Down The Line lors de sa sortie. Ce premier single marque un retour aux affaires net et flamboyant. Une voix immanquable par son accent et sa place dans le mix, des riffs de guitares virevoltants et un coffre dans la production que le groupe n’a jamais connu jusqu’alors. Servi à merveille par un goût pour la théâtralisation jusque dans le clip. Il n’en fallait pas plus pour faire exploser notre niveau d’excitation autour de ce Skinty Fia. Et nous sommes ravis de dire que ce disque survit à sa hype et méritera tout engouement et la couverture médiatique qui va suivre.

 

A Hero’s Death avait l’air d’être le pansement qu’il fallait vite enlever. Un deuxième album sec, sombre et parfois presque dédaigneux. Sa suite est son contraire, tellement elle sait rester lumineuse. Si Fontaines DC n’a jamais paru comme un groupe effrayé ou timide, des titres comme How Cold Love Is filent droit et ne s’étirent pas. Une tendance à l’économie qui s’étend à tout le disque. Ce qui le rend si facile à écouter. Dans le son, on retrouve aussi une digestion parfaite de références comme The Smiths dans les guitares, l’âpreté des Stones Roses ou le groove agressif d’un Primal Scream des grands jours. Par son introduction ou son excellent morceau titre, ce troisième album surprend, va plus loin et ne laisse personne de côté. Sa section rythmique agite les morceaux quand il le faut, des riffs marquants partent de tous bords et Grian Chatten se positionne encore comme un interprète au-dessus du lot.

Les deux premiers singles vous l’ont déjà montré, autant dans sa voix forte et puissante, tamponnée par son accent irlandais à couper au couteau. Ou par ses textes aussi efficaces par leur clarté que par leur faculté à saisir des situations triviales avec un certain regard. L’album en lui-même est difficile à désassembler tant sa cohérence frappe aux oreilles. Pour autant, sa première moitié renferme les meilleures titres et c’est peut-être sa plus grande faiblesse, faute à quatre premiers tubes lancés en trombe. Son héritage irlandais évident dans le nom du groupe se répand ici dans le titre de l’album, littéralement « For Fuck’s Sake » dans l’argot irlandais. C’est aussi l’expression que l’on aurait pu prononcer à l’écoute de l’album complet.