Foo Fighters ✖︎ But Here We Are

L’an dernier, Dave Grohl et sa bande ont été marqués par le décès accidentel de Taylor Hawkins. A cela s’est ajouté la mort de Virginia, la mère du chanteur et on ne peut donc nier l’influence du deuil sur But Here We Are. Sans équivoque, il s’agit ici du meilleur album des Foo Fighters depuis une dizaine d’années.

Après une décennie de pilotage automatique, les Foos ont calmé le storytelling pour laisser place à la musique. Finis les studios itinérants à travers les États-Unis, le retour à un son garage ou les concepts albums disco ou metal, on a aujourd’hui un classique mais bienvenu retour aux sources. La référence qui revient le plus aux oreilles est The Colour and The Shape grâce à des titres plus directs, compacts et un son retrouvé. Étonnant d’ailleurs de retrouver le surcoté Greg Kurstin à la production pour une troisième fois consécutive alors que le résultat est ici nettement plus satisfaisant. Les chansons font pour la plupart dans la subtilité, toutes proportions gardées au vu du genre bien sûr.

Au long de la tracklist, ce classic rock aux atours heavy nous réserve des riffs efficaces, des refrains immédiats dès la première écoute et un Dave Grohl d’une justesse impeccable derrière le micro. Il ne beugle plus sans raison, les cris ne masquent plus la redondance des compositions et cela rend le disque bien plus digeste. Des paroles truffées d’allusion au deuil et à la perte d’un proche et l’émotion monte clairement d’un cran avec les deux derniers titres. Le moment mémorable s’appelle ‘The Teacher‘, pièce de 10 minutes qui constitue sûrement le meilleur morceau du groupe depuis 2007. A l’inverse, on dénote seulement ‘The Glass‘ et ‘Beyond Me‘ dans les titres qui passent à côté. Un ratio sacrément positif et inattendu, d’autant plus quand on compare aux derniers disques du groupe.

 

Un album réussi qui soigne parfaitement sa sortie. Avec ‘Rest’, Grohl signe l’une de ses plus belles balades et garde une tension tout du long du morceau. Avec cette conclusion, on imagine sans trop forcer les fosses pleurer avec le groupe lors des futurs concerts du groupe.

Définitivement une très belle surprise.

NOTE FINALE
Un album des Foo Fighters s’accompagnait depuis une dizaine d’années d’un sourcil levé, d’une série de bâillements et de quelques écoutes avant de passer à autre chose. But Here We Are ravive la musique du groupe avec émotion et justesse à un niveau insoupçonné.
Un disque qui s’écoule de A à Z, quasiment sans trou d’air
Un finish impeccable
Dave Grohl, dans l’équilibre entre émotion et puissance
La production de Greg Kurstin, enfin à la hauteur
Cela va sans dire mais si vous n’aimiez pas avant, ça ne changera pas.
4