INTERVIEW – WORKING MEN’S CLUB

Syd Minsky-Sargeant. La tête pensante des Working Men’s Club avait rendez-vous avec le Levitation France pour sa clôture. Et avec nous pour parler d’un second album annoncé 2 jours plus tôt !

Quelles sont les nouvelles ? 

On revient d’un show à Hambourg pour le festival du Reepherbahn. C’était dans un gros club mais en distanciation sociale. On n’était pas au courant et on était surpris mais on a déjà pu faire ça avant le retour à la normale en Angleterre. 

Vous avez repris les concerts avec des gros shows avant New Order ou en headline à Festivole ? 

On s’attendait vraiment à ce que tout soit annulé à la dernière minute pour x raison donc on est contents d’avoir pu jouer et d’assurer que l’argent soit bien au chaud. On est heureux d’être ici en France, on nous traite mieux qu’en Angleterre. 

Vous venez d’annoncer sur vos réseaux que le second album était fini ! 

Je viens de finir le mixage cette semaine. Il nous reste à caler tous les visuels et trouver une date de sortie l’an prochain avec le label. C’est cool d’avoir cette charge en moins sur les épaules et de pouvoir jouer le cœur léger. 

La sortie du premier album avait été décalé à cause du Covid, non ? 

C’était assez stupide, le décalage a été si important que cela faisait un an que je l’avais terminé… On l’a enregistré avec Ross Horton en décembre 2019. C’est pourquoi pour moi la transition avec le second album n’est pas si rapide. Sachant que j’avais une partie des morceaux en tête depuis le premier disque. 

Pour ce second disque, t’as composé majoritairement seul comme le premier ? 

J’ai écrit et enregistré seul avec Ross Horton à nouveau qui s’est occupé de la co-production. On l’a enregistré au studio à Sheffield. C’est facile de travailler avec lui avec l’habitude. 

Qui s’occupe de votre identité visuelle ? 

Un designer nommé Steve Hockett, il s’occupe de tout depuis le début. On a comme un réseau de talents qui m’accompagne, c’est cool de pouvoir s’entourer de gens de talents avec des tâches bien précises. 

A quoi on peut s’attendre pour la suite ? 

Ce sera très différent dans l’approche. Plus mature, principalement parce que j’avais 16 ans quand j’ai écrit les titres du premier disque. 

Avec l’âge, j’ai juste une autre manière de voir les choses et j’ai pu aussi plus travailler l’aspect sonore. Savoir comment sont faits certains sons, mieux utiliser les instruments, m’approprier mes influences. Avec Ross, j’ai pu aussi m’inspirer de ses techniques de production et les appliquer à ma manière. Pendant le confinement, j’ai aussi pu m’ exercer car il n’y avait rien à faire. 

J’ai aussi pu revoir la manière de jouer avec les synthés. Sans les faire passer pour des claviers ou autres mais pour ce qu’ils sont. J’ai discuté aussi avec des membres de Cabaret Voltaire ou Wrangler, des fondateurs de la musique d’ambiance pour connaître aussi leurs techniques. 

Je joue depuis la guitare depuis mes 5 ans. Pour autant, je n’aime pas trop utiliser les pédales à effets. Je préfère laisser leur son organique et acoustique. Similaire à ce que tu attendrais du son d’un piano. 

L’album sera donc plus technique, on y entend aussi des instruments à cordes et d’orchestre. Ce sera moins minimaliste et linéaire. Ce ne sera pas forcément meilleur mais différent. 

Les 2 singles, X et Y ?, sont des titres venant des mêmes sessions ? 

Non, ça a été enregistré pendant le confinement entre les 2 disques. On s’est retrouvés avec Ross quand c’était possible. X est juste une blague sur le fait que beaucoup de groupes anglais regardent dans le rétro. Y est à l’opposé de ça et donne un sens sur notre orientation en tant que notre groupe. 

Pendant la pandémie, t’es donc resté occupé ? 

Oui, j’étais à Todmorden pour essayer des choses. Ensuite, j’allais chez Ross à Sheffield pour enregistrer et échanger. On a un autre projet sur lequel on a bossé dont on a encore rien sorti et on a d’ailleurs un concert de prévu dans les prochaines semaines. Enfin, j’ai aussi un projet solo avec un autre producteur. Et j’ai participé à des chansons de Moonlanding avec Lias de la Fat White Family. 

C’est quoi la dernière chose qui t’as fait marrer avec le groupe ? 

On s’est baladés dans les sex shops d’Hambourg, c’était drôle. On ne s’attendait pas à ce que le festival soit dans un quartier aussi lubrique. Non pas que ça me dérange mais en Angleterre, ce genre de choses est plus… caché.

Question reloue : ça donne quoi les tournées en Europe avec le Brexit ? 

C’est horrible : tu as un carnet et on te le tamponne plusieurs fois à l’aller et au retour, à Calais et en Angleterre. Si tu rates ou foires la moindre étape, c’est fini pour toi. 

A quand vos prochains concerts en salle ? 

En novembre. Ce sera l’occasion de faire découvrir les nouveaux morceaux. J’ai des bons souvenirs des concerts en France, notamment notre dernier à la Route du Rock. On a mangé des champignons en regardant la mer, c’était magique. 

Après un premier disque encensé et une tournée chargé bientôt annoncée, pas de doute : il sera difficile de ne pas croiser les WMC. D’ailleurs, il est encore temps de faire connaissance avec eux en écoutant notre podcast Circa 2010 à leur sujet !

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