Kasabian – West Ryder Pauper Lunatic Asylum

On est souvent impatient d’écouter le nouvel album d’un groupe qu’on adore, ou découvrir un nouveau groupe qui apporte quelque chose de nouveau, Kasabian ne fait pas partie de ces cas-là. Quand ‘West Ryder Pauper Lunatic Asylum‘ a été annoncé, j’étais plus que dubitatif. En écoutant le premier single ‘Vlad The Impaler‘, je m’attendais à rien d’extraordinaire ou original de la part du groupe, bref une suite logique de l’album ‘Empire‘ (donc une déception). Le deuxième single ‘Underdog‘, est rentré par une oreille et ressorti par l’autre directement, c’est dire si ce nouvel album m’intéressait (même si au final ce morceau est terrible)… Puis le groupe a eu la bonne idée de mettre l’album en écoute sur [url=http://www.myspace.com/kasabian]myspace[url], et ce fut une grosse claque.
Les Anglais se sont plutôt inspirés des 60’s et 70’s, d’un son bien vintage et du coup on a droit à un véritable retour dans le temps. Les morceaux s’enchaînent, les mélodies vont directement dans le cerveau mais par contre impossible de les faire sortir (‘Thick As Thieves‘, ‘West Ryder Silver Bullet‘, ‘Fast Fuse‘). Il se dégage une véritable ambiance, que ce soit par les sons de guitare, les divers bruitages, les choeurs ou les lignes de chant (‘Take Aim‘, ‘Secret Alphabets‘). On se sent immergé dans le disque, et certaines perles font leur effet immédiatement (‘Where Did All The Love Go?‘, ‘Fire‘).
Le groupe a quand même gardé une partie de sa spécificité sur les morceaux qui ont fait office de single (‘Vlad The Impaler‘, ‘Underdog‘) mais c’est les seuls restes, à part peut-être l’instrumentale ‘Swarfiga‘.
Le groupe a par contre réussi à prendre le pire des années 80 pour la ballade ‘Ladies And Gentlemen (Roll The Dice)‘. L’introduction ressemble à s’y méprendre à un générique AB Productions (Si vous êtes trop jeune pour savoir ce que c’est, vous êtes vraiment veinard). On en a vite marre et ça sent la mièvrerie à deux sous. Ils se rattraperont heureusement avec le final de l’album (‘Happiness‘), qui est lui vraiment entêtant.
Préparez vous à faire votre traversée du désert, mais ne vous attendez pas à être rassasié, plus addictif qu’un shoot, vous en redemanderez encore et encore. Pire qu’un trip, votre voyage ne fait que commencer, et les albums que vous écouterez après donneront l’impression d’être coupé à la production. Les produits purs sont rares de nos jours, et kasabian, sous leur ego démesuré, ont réalisé un excellent album dont il serait dommage de se priver.