Allez, encore un groupe normand. Ça devient une manie ! Plus moyen de passer 2 mois sans qu’un groupe local amateur de saturation ne vienne chatouiller nos cages à miel ©. Cette fois-ci il s’agit des sauvageons de Draft qui nous présente leur second album, le bien-nommé ‘Harmonic Distortion‘.
Draft, c’est du hardcore moderne, chaotique comme du Botch, arraché comme du Snapcase. Un titre comme l’introduction ‘A voice from the inside‘ résume bien les velléités du groupe: sombre, bruyant, avec un chant toujours sur le fil du rasoir. Les havrais expriment leur coté écorché vif tantôt par des inspirations rock’n roll (‘Tear me off this gangrene‘) tantôt par une ambiance des plus mortuaires. A ce titre, le martèlement de ‘Because I am Chaos‘ sonne des plus désespérés et interpellant fortement l’auditeur.
Malheureusement, Draft a encore du mal à contenir sa fougue et semble vouloir tout faire en même temps. A certains moments, ça bourrine plus que de raison sans que l’on sache trop pourquoi, et ça stoppe brutalement sans autre explication. En résultent des compos trop longues, très brouillonnes et inégales. Un ‘Reasons never miss to cry‘ est presque cruel à cet égard. Il faut attendre 2’30 de pénible avant de tomber long passage voluptueux, racé et intense. Tout cela rajouté à une production peu flatteuse limite l’enthousiasme que pourrait susciter Draft.
Dommage, surtout quand on entend un titre comme ‘Far away your sacred books‘, maîtrisé de bout en bout, où le groupe ne se laisse jamais emporter par la surenchère sonore, à la façon des dernières productions des autres normands de Sugartown Cabaret.