Crooked Mountain, Crooked Sea – I Watched It From The Roadside

Pfff, il fait encore moche aujourd’hui. Et froid, aussi. Le radiateur en protège à peine, rien que le fait de porter son regard au dehors me fait frissonner. C’est gris, partout. Pas une couleur pour rattraper l’autre, dans le ciel comme sur les gens. Le bruit. Le bruit des voitures, de la ville, de tout, de rien. On s’entend penser tout en étant constamment dérangé à la fois. Ça sent pas bon. Ça sent rien. On entre dans cette période de l’année où l’ambiance se fait glaciale alors qu’il fait encore aux alentours de 10°C, où l’on se sent gêné et irritable, comme si l’on avait une migraine à peine douloureuse mais suffisamment pour être mal à l’aise. Et puis qu’est-ce qu’on se fait chier aussi.

Je suis tombé sur un groupe qui se nomme Crooked Mountain, Crooked Sea. La montagne, la mer… Ça doit encore être un de ces groupes mystifiants et se voulant rêveurs mais chiants au possible, pratiquant l’art de se tourner les pouces dans leurs chansons aussi expressives et émouvantes qu’une pierre. Bien loin d’avoir l’ampleur d’une montagne donc.

Bon allez, laissons-leur une chance… Ah tiens, les chansons durent toutes environ trois minutes ? Et puis cette pochette, une bagnole accidentée avec pour titre ‘I Watched It From The Roadside‘. Ouais, marrant. Le fond verdâtre n’est pas des plus séduisants par contre. Et ça donne quoi le son ?
Hum, plutôt lo-fi. On voit déjà que ça n’est pas une de ces productions super clean et légères histoire de se la jouer ‘aérien’. C’est joli même. Très. ‘Slow News Day‘, quelle chanson géniale. Rageuse tout en restant retenue, fougueuse et mélancolique. Faut pas compter sur ça pour se dégager du spleen par contre. ‘They Don’t Mean Anything‘, pareil, ça me fait penser à du At the Drive-In lent et en niveaux de gris. ‘Out In The Dark‘, lancinante… On a l’impression que ces mecs ont été traumatisés, par l’accident sur la pochette par exemple, ahah… Enfin non c’est pas drôle, c’était naze. Quel humour. Oh, et puis cette boule dans le ventre qui veut pas s’en aller… C’est pas ‘Like Mice In The Cellar‘ qui va arranger le tout. Ca s’énerve un peu plus, en étant un peu glauque et dérangé. Comme ‘That Drum’s Discordant Sound‘, comme ‘Time and Place‘. C’en est presque détestable, et pourtant c’est captivant.

Mince, encore des gaillards hantés par Slint. Cette rage, ces cris, cette musique… Brrrrr.
Et merde quoi, c’est malin. Je voulais écouter quelque chose pour détourner un peu mes pensées du quotidien vide glacial. Raaah. Mon estomac pèse encore plus. Et je suis même pas assez triste pour fondre en larmes, histoire de me détendre. Ça m’énerve. Putain.

Cette journée n’a vraiment rien de mémorable.