Madball – Legacy

5 ans après leur dernier album (et un split), revoici Madball, le groupe qui avec Agnostic Front a contribué à la naissance du New-York Hardcore. A une époque où ce style connaît une seconde jeunesse grâce à Hatebreed, le combo américain nous propose donc un album intitulé ‘Legacy‘, histoire de léguer un héritage à une scène métalcore qui s’est pas mal inspirée d’eux depuis quelque temps…

Premier constat, l’album est à la fois long et court : long, car il y a 16 morceaux, court, car on atteint à peine les 33 minutes 33. Le problème avec ce disque, c’est que Madball fait strictement ce qu’on attend d’eux, à savoir du hardcore couillu, bête et méchant. Les titres s’enchaînent, les riffs basiques et punchy se succèdent, et Freddy Cricien gueule de sa voix cassée et monolithique. Comme dans tout bon groupe de hardcore qui se respecte, les parties instrumentales sont quasi nulles, et le chanteur ne nous laisse pas un instant de répit. Les surprises sont plutôt rares : hormis un titre réussi en espagnol (‘100%‘) et un autre qui ne dépasse pas les 15 secondes (‘Hardcore Pride‘), le reste se résume à du hardcore sans imagination, et quitte à écouter ce genre de zik, on préfère généralement se taper du Hatebreed ou du Cataract : et oui, Madball manque un peu de pêche à côté de ces ténors, un comble pour ce style de musique !

Au niveau du chant, il est également assez saoulant d’entendre le mot hardcore 15 fois par chanson : ça va, on a compris que Madball ne faisait pas de la musette, pas besoin de le crier sur tous les toits ! L’album n’est cependant pas mauvais, loin de là, et quelques très bons titres se détachent du lot : c’est notamment le cas de ‘Behind These Walls‘ dont la rythmique n’est pas loin du thrash, de ‘For My Enemies‘ (déjà présente sur leur EP de 2003) ou de ‘Damned‘ qui envoie sévère dès les premières secondes. Mais dans l’ensemble, force est de constater que le groupe tourne franchement en rond, avec ses éternels mosh parts et sing alongs.

La production est signée Zeuss, plus connu du public pour son travail avec Hatebreed, Shadows Fall et Throwdown. Le son est correct, mais niveau guitares, ça manque vraiment de pêche (ou de crunch comme disent les Américains) : on est loin du côté rouleau-compresseur de Cataract ou Born From Pain par exemple.

Madball revient donc avec un album correct, carré mais désespérément linéaire. L’attitude et l’intégrité propres aux NYHC sont certes toujours là, mais avec ce disque trop classique, la bande à Freddy nous montre les faiblesses d’un genre par définition limité. Madball a beau essayer de vouloir jouer les tough, ce groupe n’a plus tout à fait l’étoffe des grands.