Pelican – The Fire in Our Throats Will Beckon the Thaw

Entre ciel et terre, la musique peut parfois atteindre des sommets, très loin de la scène rock actuelle qui évolue dans une sphère de rééditions plates et lissées par la surproduction, Pelican fait partie de ces groupes qui peignent leurs sentiments avec de la musique et rien que de la musique.

Le ton de l’album est donné, dès le premier titre et pas des moindre, ‘Last Day of Winter‘.
Atmosphérique et puissant, comment ne peut on pas sentir la tempête arriver dès l’introduction, comment ne pas se laisser entrainer dans cette déferlante sensationnelle…
Tourmentées, songeuses, parfois cristallines, leurs sonorités nous ramènent à notre simple perception d’être humain face à des éléments incontrôlables, et c’est bien de cela dont il s’agit.
A la manière d’un peintre impressionniste, le groupe, transpose avec génie son ressentit et sa vision du temps qui passe, à l’aide de palettes colorées de grosses guitares, alliant d’imposantes rythmiques heavy à de complexes et planantes lignes mélodiques typiquement post-rock, rappelant sans aucun doute la vague grunge et toutes ses dérivées alternatives du début des années 90, l’égocentricité en moins et un gout plus qu’affirmé pour la poésie. Ces mêmes consonances se retrouvent dans le choix du visuel du packaging et de ses intitulés. Taillés dans la pierre du ‘Do It Yourself ‘ underground anglais, le groupe va tout simplement droit au but en illustrant clairement le propos tenu tout au long de l’album…nous sommes passionnés!
L’encre s’écoule sur un ciel chargé, entrainant dans son sillon culture latine, métaphores, et références aux éléments, aux saisons. L’exemple le plus représentatif pourrait être un ‘ March to the Sea ‘, qui allie un déluge de riffs heavy, aussi chaotiques qu’entrainants, poussés par une rythmique riche et puissante, aux cymbales froides et se fondants progressivement dans un univers désespéré, illustré par de superbes mélodies planantes et tortueuses, jusqu’au coup de canon final.
A lui seul ce morceau suffirait à inscrire ce 2nd album de Pelican parmi ces grands noms de la musique rock qui insufflent de la vie à travers leurs oeuvres. Riche en émotions du début à la fin, leur son touche immédiatement par sa sincérité, ses matières et son audace .Comme une goutte froide qui vous tombe dans le cou, l’album fait tout simplement frissonner, et au final le dépaysement est garanti.

L’album est écoutable dans son intégralité [url=http://www.hydrahead.org/hh/thefire/pelican_player.html]ici[url]