Mad Caddies ✖︎ Maroquinerie ✖︎ Paris

Quand on me parle des Mad Caddies, je pense encore à leur passage en mai à la Maroquinerie que j’ai lamentablement loupé, et aux sourires de mes potes qui y étaient, eux. Ouaip, je suis un gars aigri. Alors quand j’ai appris qu’ils passaient début mars au Trabendo, j’ai cru à la providence. Un groupe de l’écurie Fat Wreck qui passe 2 fois en moins d’un an, on n’est pas loin du miracle…

L’ouverture des portes est annoncée pour 19H30, c’est donc l’heure que j’ai choisie pour arriver sur place. À ma grande surprise, les aficionados se sont déplacés en nombre, et pourtant ce n’était pas gagné, au vu des circonstances du concert : très peu de promo, un lundi soir, avec en prime un tarif prohibitif (25 euros, ça pique). Vers 20H, un des organisateurs annonce que le concert aura une bonne heure de retard. Tout le monde prend son mal en patience, dans le froid et la pluie qui commence à tomber. Le tour bus arrive enfin, les roadies s’activent, le line check est vite fait et la foule se presse pour entrer dans la salle.

Vu le retard, la première partie embraye directement, en la personne du dénommé Wil Ridge.
Accompagné d’un trio guitare-basse-batterie, il officie dans un registre folk/blues rock, avec quelques passages country, surprenant l’auditoire qui dans son écrasante majorité n’avait jamais entendu parlé de lui. Sa voix rauque et ses mélodies punchy ont permis au public de se réchauffer tranquillement. Pour les curieux, le gars a un myspace.

A peine le temps d’ingurgiter une binouze, et les Mad Caddies débarquent. Petites chemises, barbes de 3 jours, le stetson vissé sur le crâne, les mecs ont la classe. On notera la présence d’un synthé en plus du line-up habituel. Ce dernier est rapidement mis à contribution, vu que le set commence gentiment par un reggae extrait du dernier album, Reflections. Faute de balances nécessaires, le son est assez bancal au début, mais tout sera corrigé dès la fin du premier titre. Après cette intro, le chanteur se fend d’un petit speech, expliquant que le groupe est à la bourre à cause d’une panne de leur tour bus, et qu’après 5 heures bloqués sur l’autoroute, les musiciens n’avaient qu’une envie : se défouler un bon coup avec le public parisien. « It’s time to party !! » « Road Rash » réveille la fosse, qui n’attendait que ça pour exploser. Les chansons s’enchainent, alternant intelligemment les morceaux les plus électriques (« Machos Nachos« , « HoundBound« ), des morceaux plus enjoués (« Villains« , « Weird Beard« ), et des titres plus calmes (« State Of Mind« , « The Belltower« ). Les Mad Caddies offrent ce soir un panel complet de leur répertoire, tous les albums y sont passés, même l’EP « The Holidays Have Been Canceled » dont les californiens ont joué « Falling Down« . Evidemment, ils ont joué « Monkeys« , chanson magique qui a la faculté unique de transformer les pogoteurs de la fosse en autant de clowns, jongleurs ou acrobates du grand cirque des Mad Caddies. Concernant les titres de « Keep it Going« , plus calmes que le reste de leur discographie, on a l’impression que le groupe a vraiment gagné en maîtrise, les nouveaux titres sont interprétés avec brio, sans forcer sur le coté mielleux ou putassier que pourraient avoir ce genre de ballades.

Un concert redoutablement bien géré, un set équilibré ondulant entre le défoulant et l’apaisant, avec en bonus un dub sympathique et lancinant, une impro jazz en intro de « Preppie Girl« , un Distress métamorphosé en ballade chant/guitare… Résultat, je sors du Trabendo, qui est décidément une très bonne salle, très satisfait de ma soirée. Oh, ce ne fut pas le concert de l’année, certes. C’était simplement un de ces concert dont on sort avec un sourire jusqu’aux oreilles.

Set List:
reflections
road rash
tired bones
The belltower
houndbound
falling down
mary melody
state of mind
silence
monkeys
weird beard
impro dub
the dirge
backyard
no hone
macho nachos
riding for a fall
just one more
villains
preppie girl
coyote
::
distress
leavin’
drinking for 11