The Loved Ones ✖︎ Batofar ✖︎ Paris

Être en week-end de trois jours, c’est déjà bien cool, la 4e édition du Support Your Seine, ça l’est tout autant ! Les parisiens de Bad Bear n’ont pas chaumé et nous ramènent une nouvelle fois une affiche punk-rock de très haut niveau. Que ce soit le hardcore’n roll totalement barré de Jetsex, ou le ska-punk des très attendus Flatliners, il y en a pour tous les gouts ! Une journée haute en couleurs avec des guests (Salut [team]Babbleshit[/team] !), de l’alcool (8 € la pinte !) et du sexe (ou pas, argument marketing bac + 10 que tu peux pas test) !

En short, sous un soleil radieux et 24° je me rends au Batofar, célèbre péniche parisienne. Je trouve [team]Hilikkus[/team], sortant agréablement surpris du passage de Cyprine qu’il me décrit comme du Stoner Rock à la prestation sympathique malgré une voix plutôt limitée quand il s’agit de pousser des gueulantes et un public qui aurait pu tenir dans une cabine téléphonique. La bande donnant là son deuxième concert, c’est un début encourageant d’après le collègue. On parle, on parle mais le set d’Every Second Week, débarqué de Caen, est déjà bien entamé donc direction la péniche. On arrive peu avant la fin et on a clairement du mal à entrer dans le jeu du groupe, le guitariste et le bassiste étant vraisemblablement cloués au sol. Pour du hardcore c’est franchement peu convaincant scéniquement parlant, d’autant plus que l’instrumental est loin d’être technique tel un album d’A Wilhelm Scream. On se fait chier et les français ont encore du boulot avant d’arriver au niveau d’un M Sixteen ou Nine Eleven.

Après quelques minutes au soleil, retour à l’intérieur pour Cooper, derniers ajoutés à l’affiche et certainement l’une de mes grosses attentes de la journée. Pour le passage des néerlandais une cabine téléphonique aurait été probablement beaucoup trop grande, une boite en carton aurait été bien plus adaptée. Le trio (non, là je parle du groupe) enchaine ses titres pop punk devant un public totalement absent. La setlist est en majorité composée de chansons extraites de leur dernier effort, Makes Tomorrow Alright, de 2006 tout de même. On peut considérer ça comme du « happy » pop punk, c’est carré et accrocheur sans avoir la vocation de déchainer les foules. On s’attendait à mieux mais on ne peut pas blâmer les trois gars de ne pas avoir testé le stage diving ou tout autre acrobatie, de toutes façons ce n’est plus de leur âge.

En allant se ravitailler en breuvage alcoolisé et ambré, [team]Hilikkus[/team] et moi tombons sur un glorieux ancien de la cause Visualienne en la personne de [team]Babbleshit[/team], venu comme nous prendre sa dose de décibel dans les oreilles en ce dimanche après-midi. On tape un peu la discute, sur le mode « VisualMusic hier et aujourd’hui » ainsi que le traitement infligé à ceux quittant la dictature, avant de retourner dans la péniche où l’ambiance a l’air d’être montée d’un cran.

Il aura en effet fallu attendre le passage de Jetsex pour passer aux choses sérieuses. Constatation immédiate, le public est présent et impatient, il est évident que les parisiens intéressent toujours autant et les groupes étrangers peuvent se sentir assez cons devant un tel concentré d’énergie. Miko est plus en forme que jamais, ça bouge dans le pit, le micro dans le public les refrains sont repris en masse. On est protagoniste des lives de Jetsex et c’est sans aucun doute ce qui les rendent addictifs. Le groupe prend un plaisir monstre à jouer ses riffs punk hardcore teintés rock’n roll, on en prend tout autant et que ce soit dans un bar ou dans un Batofar à la scène très en hauteur, l’expérience est toujours aussi excitante. Le second album s’annonce plus que sympathique à l’écoute des nouvelles chansons jouées ce soir. Une sortie à la rentrée est envisageable d’après les cinq gars, on en demande pas plus.

C’est au tour des Allemands de Not Available d’investir la scène parisienne. Considéré comme un groupe mythique, c’est seulement ce soir qu’on les découvre. Ils ne sont pas tous jeunes, loin d’être des beaux gosses mais gèrent clairement ce qu’ils font : du pop punk / skate core avec une voix d’une justesse parfaite dans un style assez proche à celle de Greg Graffin (Bad Religion). Lors des concerts sur la capitale auxquels j’ai eu l’occasion d’assister j’ai rarement eu le droit à un groupe aussi heureux de jouer, aucune pose ni style particulier, les allemands ont le sourire jusqu’aux oreilles devant la réceptivité des français. Le son est des plus basiques mais on en demande pas plus, c’est une très bonne surprise.

La foule commence à se masser dans le Batofar, car c’est l’heure du concert le plus attendu de la soirée : The Flatliners. Je laisse place à [team]Hilikkus[/team] qui, les yeux tout brillants, vous décrira probablement mieux leur passage :

« Premier concert parisien pour les canadiens, prêts à jouer leur punk rock high energy matiné de ska énergique. Une bonne partie du public semble avoir suivit le groupe après le Groezrock qui avait lieu la veille en Belgique. L’effet est immédiat: Premier titre et premier pogo dans la fosse. Le son fait un peu crade, mais il est clair ce groupe ne serait pas le même avec un son léché. Tout de même, la basse sursaturé m’a un peu gâché le plaisir. Si les titres punk hardcore semblent sympathiques, les titres ska punk sont carrément excellents, et les skankers de la fosse ne s’y trompent pas. Les Flatliners semblent en grande forme ce soir, le chanteur déploie une voix rugueuse pendant que le bassiste, décontracté, excelle dans son jeu. Au niveau des titres repris, on notera un « Eulogy » hargneux, une version groovy de « Do or die« , une reprise garage-punk d’un titre de Rocket from the crypt chers à [team]Theghostchild[/team], et en guise de final, un bon gros pogo sur la tonitruante « The world files for chapter 11« . Bien que largement trop court (35 minutes maximum), c’est sans hésitation le meilleur concert de la soirée. Quoi, les Loved Ones? Pfff, c’est tout mou, mais [team]Justme[/team] vous le dira mieux moi. »

Presque 21h00 et les ricains – et seuls de la journée – des Loved Ones arrivent. Il est très difficile de rentrer dans le jeu du quatuor après le set explosif des Flatliners, nul doute que ça l’est tout autant pour eux. Le son n’aide pas (? Donde està la guitara rythmica ?) et l’image sérieuse transmise non plus. Le chant est très bon – bien que le chanteur ait l’air débarqué entouré par les trois autres poseurs sortis d’un clip d’electro rock chic à la mode – mais il manque visiblement quelque chose. On a pas envie de bouger, c’est difficile à expliquer mais c’est comme ça et plutôt dommage après le plutôt réussi dernier enregistrement Build & Burn. Ce n’est pas un groupe live, qu’on ne nous sorte pas l’excuse du « le Groezrock était fatigant », les canadiens qui les précèdent en sont la preuve vivante.

Ce final en demi-teinte n’altère en rien le bilan de cette excellente journée, il n’est même pas 22h00 que l’on sort, il fait toujours aussi bon à l’extérieur et c’est l’heure de la conclusion. Pouvoir se poser au soleil pendant les changement de configurations et voir autant de groupes en plein Paris un dimanche la veille d’un jour férié pour moins de 15 €, ça devrait être comme ça tous les week end. Le public n’a pas répondu assez présent pour que l’association rentre dans ses frais, ce qui est désolant. Ce n’est hélas pas la première fois qu’une prestation live et l’assurance d’un bon son ne suffisent à attirer les foules. Merci encore les gars.