Le Festival de Marne ✖︎ Parc Interdepartemental des Sports ✖︎ Choisy le Roi

C’est par un beau samedi ensoleillé qu’a eu lieu la JIMI dans le cadre du festival de Marne. Le principe de la JIMI, Journée des Initiatives Musicales Indépendantes ? Faire côtoyer de jeunes talents à gros potentiel avec des groupes plus expérimentés, tout en ayant l’éclectisme en ligne de mire. Ainsi, durant l’édition précédente, on avait pu retrouver côte à côte Uncommonmenfrommars, Eths, Justin(e), Guns of Brixton ou encore les excellents Highlight Tribe. Les concerts ont lieu sous 2 chapiteaux (décidément…). Grosse nouveauté cette année, une grande place est accordée aux milieux associatifs: des stands sont dressés dans le grand chapiteau ainsi qu’aux abords de l’enceinte du festival, offrant l’occasion aux groupes, labels, tourneurs, salles, distributeurs et autres acteurs de la musique indépendante en France de se rencontrer et de présenter leur travail au public.

Mais n’oublions pas l’objectif principal de la journée: les concerts. J’arrive donc en début d’après-midi, pile pour le début du concert de The Latitudz. Ayant écouté rapidement les morceaux présents sur le myspace, je m’attendais à un groupe de hip-hop avec un MC et un DJ, et voilà que je tombe sur un trio guitare basse batterie accompagnant un MC en combinaison blanche, qui balance de la grosse fusion rap métal rageur à la Body Count en guise de premier titre, avant d’enchaîner un rap bien funky et plus posé dans la veine de The Roots. Le groupe restera dans ce style jusqu’à la dernière chanson, sorte de brûlot hardcore dans la droite lignée des Bad Brains. Bonne surprise, pour une journée qui s’annonce agitée. Courte pause, puis Absolute rentre en scène. Absolute sont des vétérans de la scène parisienne, bientôt 10 ans qu’ils jouent leur néo-métal mâtiné de raggamufin et de drum and bass. Malheureusement, les plans néo déjà entendus et les structures bancales peinent à convaincre. On s’ennuie donc, jusqu’à la dernière chanson du set, « Ratspy Killer« , qui, avec son refrain imparable et ses inspirations Asian Dub-esques, sauvent le concert à lui seul.

Justme me rejoint juste à temps pour LE concert de ce début de journée : Sna-Fu. D’après les propres dires des 5 franciliens, ce fut un concert 100% à l’arrache, sans préparation et sans balances. Pourtant, le son est nickel en façade, et Sna-Fu nous fait un excellent concert, plein fougue et placé son le signe du rock’n roll. Pour débuter, « Route 66« . Pan, dans ta gueule. Le groupe a l’air en forme: les gratteux rivalisent de headbang furieux, le batteur semble dans un autre monde, et le chanteur se déhanche à tout va. Les meilleures chansons de « Tonnerre Binaire » s’enchaînent, laissant tout de même la place pour 2 nouvelles chansons, dont l’ébouriffante « Limewire« , qui laissera de bons souvenirs aux pogoteurs de la fosse. Bref, un bon moment de plaisir, malgré la durée minimale du set (30 minutes). Voilà qui augure de bonnes choses pour leur concert à la Boule Noire.

Stanley Kubi investit ensuite la scène. Le groupe alterne chansons gentillettes genre Hurlements de Léo, et cris saturés apparemment sans buts. Malgré la tolérance légendaire et l’absence totale de jugement arbitraire qui caractérisent chaque membre de VisualMusic, nous nous sommes enfui bien vite vers le bar (2 euros la bière, pas cher !) avant d’aller nous promener dans l’espace associatif. On jette un coup d’œil distrait au l’écran qui diffuse le dernier clip de Enhancer en boucle ornant le stand webzine qui fait décidément beaucoup de bruit pour presque rien (coucou Erwan), puis on tape la discute avec les mecs de Revok et de Recap Records, pendant que Lula Fortune s’installe sur une petite scène extérieure. Comme il commence à faire bien frais, et que la musique de [s]Kyo en acoustique[/s] Lula Fortune n’est pas à proprement dire chaleureuse, on se rabat sur R-Wan qui vient de commencer sous le petit chapiteau. Le chanteur de Java nous propose des morceaux de ses 2 albums solo, avec sa gouaille parisienne et son éclectisme revendiqué: « Lâche l’affaire » et sa réécriture de la chanson de Renaud, « A pic« , aux accents balkaniques, « Long long single » et son sample de charleston… ou encore l’hilarant pétage de plomb sur « Coin-coin« , le reggaton de « Du caramel sur la cerise« , les rythmiques africaines de « Politique et manigances« . Un bon petit concert qui, sans être exceptionnel, donne le sourire à tout spectateur un tant soit peu curieux.

J’ai du malheureusement quitter le festival après ce concert, me privant des prestations d’Aqme, de Médine, d’Ez3kiel et de La Phaze. Un collègue resté sur place m’a laissé entendre que le concert d’Ez3kiel fut énorme, ce dont je ne doute pas un instant. En tous cas, en réunissant de bons groupes indés et en permettant au milieu associatif de s’exprimer, la JIMI a pleinement tenu son rôle de catalyseur d’énergie pour la scène indépendante francilienne et hexagonale. Une initiative qu’on espère voir perdurer encore de nombreuses années.