Bilan 2016 par Lolu

J’ai l’honneur d’ouvrir le bal, alors bienvenue à toi lecteur et attends-toi à une avalanche de CD dans des styles très divers et variés. Pour la première fois depuis un bon paquet d’années, j’ai écouté énormément de musique en 2016. Beaucoup de découvertes, de redécouvertes et une bonne pelle de bons albums qui ont ravivé une flamme qui commençait franchement à s’éteindre.

Top albums 2016

Sans pression, je mets direct en number one le dernier James Blake, The Colour in Anything. Parce que James reste définitivement mon artiste favori et que cet album s’écoute sans fin.
Je me suis d’abord faite berner par l’apparente facilité de certains titres qui reprennent la recette du succès (coucou Radio Silence et Modern Soul) et puis en me laissant porter, j’ai vite compris que cette galette était bien plus complexe qu’elle n’y paraissait, méritait à peu près une tonne d’écoutes, mais surtout, que nous n’avons qu’entraperçu le génie de James. Le meilleur reste à venir, j’en suis certaine.

La suite se mélange pêle-mêle, en fonction des périodes et des moods, mais arrive tout de même grand gagnant le dernier Mac Miller, The Divine Feminine. L’album déborde de groove, de sexiness, mais surtout s’inscrit dans cette nouvelle vague de RnB alternatif qui fusionne sans vergogne rap, jazz, soul et électro. Les guests illustrent d’ailleurs très bien cela avec en tête de gondole Kendrick Lamar, Anderson .Paak, Ceelo Green, mais également le producteur Kaytranada (et Ariana Grande pour un joli duo, mais c’est sa meuf, donc ça ne compte pas). Bref un album très chill dont j’ai du mal à me lasser.

Dans la même lignée, j’ai adoré le premier album de Koi Child (qui n’a pas de nom).
C’est simple, tu prends du free-jazz inspiration bayou (Kashikoi), tu rajoutes un rappeur et du hip-hop (Child’s Play), et ça donne ce big band psychédélique australien produit par Kevin Parker de Tame Impala (rien d’étonnant donc). Bizarrement, l’album est passé relativement inaperçu et pourtant, quelle perle ! ça dépoussière à fond le jazz, ça donne de nouvelles impulsions au hip-hop, que demander de plus?

Enfin, dans un tout autre style, je citerai deux albums magistraux : All Our Gods Have Abandoned Us d’Architects et Rheia d’Oathbreaker.
Le premier pour son contexte particulier, ses paroles magnifiques et criantes de vérité, et surtout pour cette volonté de toujours pousser plus loin les frontières du metalcore, genre souvent moqué et très linéaire. Un bijou salué par la critique et les fans, voire au delà.

Le second, juste pour la claque monumentale qu’il te procure. Du chant/cri féminin à un tel niveau, c’est déjà suffisamment remarquable en soit, mais si en plus les compos prennent aux tripes… du coup le seul mot qui me vienne à l’esprit c’est « merci ». Un album qui m’a fait le même effet qu’un Birds in Row, sauvage, brut, mais beau.

Redécouvertes « mieux vaut tard que jamais »

Cette année fut également l’occasion pour moi de rattraper quelques retards, me replonger dans la discographie de certains artistes… bref, les nouveautés c’est bien, mais revenir un peu en arrière aussi.

Évidemment, je ne peux pas commencer ce top sans parler de David Bowie. Je suis plutôt team Michael Jackson d’ordinaire, du coup Bowie faisait partie de mon paysage musical sans que je ne m’y attarde vraiment. Blackstar est sorti, j’ai écouté et j’ai été terriblement touchée. Puis l’homme est mort. Un gros choc, car il faisait parti de ces gens que l’on pense malgré tout immortel. En tout cas, c’était mon sentiment. Au delà de la perte d’un des derniers grands artistes du 20e siècle, sa disparition nous a surtout renvoyé en pleine face notre propre condition de mortel. Et malgré la tristesse et un sentiment de vide immense, je me suis sentie chanceuse d’avoir vécu dans la même époque que ce grand homme et de pouvoir constater aujourd’hui l’étendue de son influence.

Ma deuxième et majeure découverte de 2016 reste incontestablement The Internet. Composé notamment de deux membres d’Odd Future (collectif dont Frank Ocean et Tyler, The Creator ont fait parti), Syd tha Kyd and Matt Martians, leur dernier album Ego Death est une pure bombe neo-soul que j’ai écoutée en boucle tout au long de l’année. C’est terriblement sensuel, touchant, vrai, grovvy, plein de vibes, à la limite du parfait. Il n’apparait pas dans mon top 5 car sorti en 2015, mais Ego Death surpasse de loin tout ce que j’ai écouté cette année.

J’ai également redécouvert le shoegaze cette année, et c’est passé par le magnifique dernier album de Nothing, Tired of Tomorrow. Un petite perle qui mérite amplement son succès.

Enfin dans le registre « je suis à la ramasse pardonnez-moi », je suis tombée amoureuse de Julien Baker (qu’on ne présente plus). Sprained Ankle me rappelle furieusement les débuts de Dashboard Confessional avec une guitare, une voix et c’est tout. Chaque chanson raconte une histoire, chaque histoire pourrait être la tienne. C’est ta vie, ma vie, sa vie. Et c’est tellement simple que ça en est terriblement touchant.

Les lives de 2016

Du fait de mes activités photographiques, j’ai vu un bon paquet de lives cette année. Et pourtant, celui qui arrive en numéro uno est un concert où j’étais simple spectatrice : celui de Bring Me The Horizon au Royal Albert Hall de Londres. Je ne vais pas m’étendre sur le sujet, j’en ai déjà fait une review sur le site. Mais pour dire les choses simplement, ce show s’est classé direct dans mon top 5 de tous les temps. Et ouais.

Je rajoute à cette liste le concert de Frank Carter à Paris, toujours aussi magistral et classe (et dont le patron t’as également parlé ici), les deux claques intersidérales que je me suis prises avec les frenchies de Last Train en mars et novembre, mais également le concert d’Architects au Cabaret Sauvage, très intense et riche en émotion comme tu peux t’en douter.
Je pourrais aussi te parler de Daughter, vu également deux fois cette année, touchant au possible, de mon choc devant letlive., du live dingos des français The Butcher’s Rodeo/The Great Divide/Rise Of The Northstar, mais j’ai envie d’évoquer mes copains de coldrain, quintet japonais de post-hardcore avec qui j’ai eu la chance de partir en tournée. Outre l’affect évident qui biaise totalement mon jugement, évoluer jour après jour avec un groupe d’un tel professionnalisme m’a rempli d’une joie et d’une fierté sans borne. Le concert de clôture de tournée à Reading était probablement le plus abouti, mais restera dans mon cœur le concert parisien, le tout premier de leur tournée.

Les flops de 2016

Peu de flops dans mon année 2016, j’avoue oublier très rapidement les albums qui n’en valent pas la peine. Restent tout de même le dernier Jimmy Eat World, Integrity Blues, que je n’ai même pas réussi à écouter jusqu’au bout, le dernier Radiohead qui ne marquera certainement pas l’histoire de la musique (et perso ça me rend triste), et puis le tant attendu album de Frank Ocean, Blonde. Alors soit je suis carrément passée à côté, soit l’album est nul mais personne n’ose ne le dire après tout le bordel qui a accompagné sa sortie, toujours est-il qu’il reste TRÈS en deçà d’Orange Channel. J’attends malgré tout sa venue, parce que Frank en live, ça reste magique.
Enfin dans cette catégorie, je rajouterais le live de Muse à Tour Eiffel. Un vrai hold-up. Leur tournée en février/mars était pourtant magnifique, donc grosse déception, à la hauteur des espoirs qu’avaient fait renaître le Drones Tour (je suis faible je sais).

Les attentes de 2017

Pas mal d’attentes pour 2017 avec une grosse liste de groupes qui sortiront potentiellement un album : The Internet, Frank Carter, Mallory Knox, Last Train, While She Sleeps, At The Drive In, coldrain et Wage War. Et donc les lives qui accompagneront ces sorties (j’en oublie certainement un paquet).
Grosse attente côté live avec pourquoi pas la venue de Crystal Lake, Koi Child, Childish Gambino et déjà confirmée, celle de Mac Miller. J’ai également hâte de voir ce que donnera en live le dernier album de Banks, The Altar, une semi déception pour moi.
Et dans tout ça, si je peux faire d’autres découvertes, rattraper mon retard latent, alors j’ai déjà gagné !