black country new road for the first time chronique

Black Country, New Road ✖︎ For The First Time

Un nom trouvé sur un générateur Wikipedia, 22 ans de moyenne d’âge et 18 mois d’existence. Les intrigants Black Country, New Road franchissent le cap du premier disque en signant chez le prestigieux label Ninja Tune.

Plus proche de leurs copains de black midi que de Mogwai, BCNR ménage les temps morts, les coups de chauds et se rapproche du jazz. Par son goût pour leur jam et un rythme jamais routinier. For The First Time démarre par « Instrumental » que n’aurait pas renié le post rock. Fiévreuse et bardée de percussions, elle trompe l’auditeur en balançant un morceau direct et nerveux.
Comme sur « Science Fair » , qui peut autant étonner par son saxo en rut, ses arythmies et son combo violon/clavier grandiloquent. « It’s Black Country out there« , nous arrache Isaac Wood au milieu d’une pluie de saturations et on ne peut pas leur enlever : leur style est bien à eux.

Surprise surprise.

« Sunglasses » est du même cuivre avec près de 10 minutes. Première moitié chaotique construite autour du saxophone et ensuite, la section rythmique emballe le titre pour le transformer en machine à pogo. On revérifierait presque si le disque n’a pas changé quand on se retrouve en plein folklore sur « Opus« .
Autre subtilité qui se découvre au fil des écoutes, l’humour qui se cache dans les paroles. « I’m invincible in those sunglasses« , « Fuck me like you mean it Isaac » ou « Leave Kanye out of this » sont autant de lignes qui marquent, amènent à lire le reste qui est très drôle et ajoutent une couche de fun là où on ne les attendaient pas.
Avec 6 titres sous forme de traversée, ce premier disque est la démonstration d’un groupe schizophrène qui a décidé de ne pas choisir son genre musical. Et tant mieux. Il faut aimer se faire balader, entendre le tempo changer 4 fois en plein morceau quitte à finir loin de là où on avait commencé.  Pour mieux s’immerger dans ses humeurs, For The First Time s’apprécie plus au casque et réclame de la patience.
A la manière de The Mars Volta, c’est dans l’excès parfois que naissent les grands moments et l’intensité, la qualité des compositions et les ambiances maîtrisées méritent notre attention et la répétition des écoutes.
Découverts sur le plateau de l’émission Echoes de Jehnny Beth sur Arte, les BCNR seront bientôt en interview ici sur Visual !