Metallica ✖︎ Hardwired… To Self Destruct

Si on m’avait dit qu’un jour, je chroniquerais un album de Metallica, je ne l’aurais pas forcément cru. Difficile néanmoins de passer à côté du bulldozer marketing de l’un des plus gros groupes au monde. Et puis, mine de rien, 8 ans se sont écoulés depuis « Death Magnetic », si, si je vous jure, même moi je n’y croyais pas. Désormais rompu au répertoire du groupe, (hého j’ai quand même joué à Guitar Hero Metallica), je me suis donc attelé à la tâche.

Hardwired…

metallica_hardwiredPremier problème quand on parle de Metallica. Ou des Pumpkins. Ou de Nine Inch Nails ou tout autre groupe ayant eu son heure de gloire ultime niveau mondial il y a quelques années, on ne sait jamais sous quel angle l’aborder.
La surprise ? «  Dis donc, ils sont vraiment sortis des sentiers battus avec ce génial Lulu ».
La demie-molle ? « Dis donc, ça c’est du Slayer comme on l’aime ! Faut pas de poser de questions. »
L’incompréhensible déception ? « Dis donc, ils s’emmerdent pas depuis 20 ans AC/DC! ! C’est toujours la même chose, non ? »
La résignation ? « Dis donc, j’ai bien fait d’arrêter Muse dès le premier disque ».

Ici, j’ai donc attaqué cet album en mode demie-molle, Metallica ne va pas se réinventer maintenant (ils ont des crédits à rembourser ces gens) et se contenter d’envoyer un obus, l’album « Lulu » étant passé par là, on ne peut quand même pas les accuser de ne pas avoir tenté quelque chose de différent ces dernières années. Ça n’aura donc pas manqué, et si notre ami Kirk -Tahiti Bob- Hammet se plaint qu’on n’ait pas écouté ses suggestions pour ce disque, on lui rappellera qu’il existe iCloud, Google Drive ou Dropbox, tu perds forcément ta street créd’ au sein du groupe quand tu paumes ton téléphone dans la nature avec 150 idées de riffs qui doivent désormais servir de sonneries portables à un glandu. Et Robert ? Robert qui ? Le crabe dans Bob l’Éponge ? Nan, c’est pas lui ? Je croyais…

… Tol Self Trash

 Non, cet album, on nous l’a annoncé, c’est un album du duo pensant, l’épileptique Lars Ullrich et le « yeah-ti » James Hetfield. L’album est donc bien lourd, qu’il s’agisse de riffs, de la section rythmique, pas de quartier ici, les Mets livrent un disque qu’on ne risque pas de retrouver dans la section pop rock, contrairement à Bring Me The Horizon passé du metalcore à la soupe populaire. Ainsi, les membres de la Metallica family retrouveront vite leurs marques, un peu de « Black Album » par ci, de « Master Of Puppets » par là mais après tout, n’est-ce pas dans les vieux vinyles que l’on fait les meilleurs riffs ? Du coup, cela devrait faciliter l’écoute et j’avoue que moi-même, j’ai enchainé les écoutes sans un certain déplaisir. D’un point de vue instrumental, le groupe régale toujours de ses riffs aiguisés et accrocheurs, les soli de Kirk le Calimero font le boulot façon missiles balistiques. Comprendre que ça loupe rarement sa cible. Maintenant, ce qui est la force de cet album est aussi sa faiblesse, car le groupe a été généreux, il livre un double album au ton apocalyptique car en dehors de « Hardwired », le titre d’ouverture, pas un morceau n’est sous la barre sous la barre de 5 minutes, je devrais même dire 6 si j’exclus « Murder One », superbe morceau hommage à Lemmy.
De fait, on se retrouve avec un album très compact, blindé de riffs dans tous les sens, de chants rageurs mais la vérité est que l’on a du mal à sortir un titre plutôt qu’un autre. Malgré les écoutes renouvelées encore et encore, j’ai dû écouter l’album une quinzaine de fois au bureau mais je n’arrive pas vraiment à m’arrêter sur un titre. Étrange sensation. Le point positif est qu’en dehors de cette constatation, j’y reviens encore. Et encore. Et encore. Preuve que cet album (attention, c’est le moment où je joue la demie-molle), c’est du Metallica qui fait du Metallica.

 

 

Rare groupe métal encore à se payer des pubs télé chez nous (ou encore à claquer un clip par titre avec des réal’ de renom), les four horsemen claquent là un album sans fioriture mais qui a la délicatesse d’une brique dans la tronche. On prendra sûrement toute la mesure du disque en live mais en attendant, on appréciera ce disque pour ce qu’il est. Ni plus, ni moins. Un bon album de métal qui a au moins un mérite, ne pas décevoir la fan base en assurant le boulot de façon propre, net et sans superflu malgré les deux disques présentés ET méritant bien 3,5 étoiles car on ne peut s’empêcher d’y revenir telle une mite accro à la flamme…