Shame ✖︎ Songs of Praise

Découverts en première partie de Fidlar en mai 2015, nous sommes parmi les early adopters de Shame. Un peu long à sortir leur premier disque, voici ces 5 anglais quasi pré-pubères arrivés pour tout niquer avec Songs of Praise.

Déjà, l’album de la maturité

Bâti comme un rouleau compresseur, ce disque est d’une solidité et d’une maturité à la fois bluffante et indécente pour des gens aussi jeunes. Et ne pensez pas qu’ils se contentent de foncer tout droit sans freiner dans les virages, au contraire. Entre les chansons d’amour, les rares moments d’accalmie, les mélodies soignées et les hymnes ravageurs, nous sommes très loin d’un album frontal et binaire.

Grande force de l’album, on a beau connaître le groupe en live, on retrouve ici toute son énergie et sa brutalité. Dans l’âpreté des guitares et de la basse et dans la voix rocailleuse. Les morceaux ne sont ni lissés ou aseptisés et c’est un plaisir de les re-découvrir ici. L’intensité est bien là et aussi grâce à l’alternance entre des titres immédiatement fédérateurs (« Lampoon », « Concrete » ou « Tasteless »), la furieuse « Donk » et d’autres plus tortueux comme « The Lick » et son spoken word pour n’en citer qu’une.

Chaînon manquant faisant le lien entre Fidlar, Arctic Monkeys et le punk anglais, il va falloir compter sur Shame aussi bien en studio que lors des nombreux lives qu’ils vont enchaîner. Même Oasis est évoqué au finish lors d’ »Angie ». Au lieu de vous évoquer leur point commun avec la Fat White Family pour leur lieu de répétition, nous signalerons que Shame a eu la décence de sortir un album qui se tient contrairement à leurs soit-disant aînés trop occupés à se défoncer. Enfin, une remarque sur Charlie Steen, interprète habité des morceaux autant sur scène qu’en studio amené à porter sa bande aussi loin qu’elle pourra l’amener.

Commençant par leur titre le plus menaçant et finissant par leur balade, ils nous montrent là une belle étendue de leur potentiel et n’ont clairement pas raté leur première fois. On pourrait préciser que ces messieurs en profitent pour tacler la politique de Theresa May, le Brexit, que Gold Hole commence comme « Cocaine » de Fidlar. Mais vous devriez plutôt écouter l’album que de continuer à nous lire.

Déjà prévu à la Maroquinerie le 23 Avril à Paris et le 20 Mai à l’Aéronef à Lille, tu sais ce qu’il te reste à faire…